Gianfranco Ferré a présenté vendredi une collection sobre et élégante, en beige et cuivrés lumineux, tranchant avec les femmes fatales de DSquared ou la légèreté en mini-robes de Blumarine.

Au deuxième jour des défilés à Milan, les fashionistas jugeaient la tendance plutôt «raisonnable», voire «un peu «sage», même si la plupart des collections comptent une bonne dose de sex-appeal.Jusqu'ici l'absence notable de people a contribué à la sobriété ambiante, les caméras devant se contenter des rédactrices de mode ou bloggeurs connus.

Le rituel des défilés est immuable: 45 minutes de retard pour seulement 10 à 15 minutes de spectacle. On profite de l'attente pour faire des mondanités: «Ah mon chat, mais tu es là ?» Les bises claquent. Le petit monde de la mode est passé en quelques jours de New York et Londres à Milan, avant la transhumance vers Paris la semaine prochaine.

A la sortie, une poignée d'invités se faufile en coulisses pour féliciter les stylistes et boire un peu de champagne, tandis que les rédactrices affairées, téléphone en main, se glissent dans leur voiture avec chauffeur vers le prochain défilé.

La collection Ferré pour l'hiver prochain a été saluée par plusieurs salves d'applaudissements spontanés, notamment les robes du soir en dorés doux et lumineux.

Pour la journée, Tommaso Aquilano et Roberto Rimondi ont dessiné un vestiaire qui se veut «pratique et sophistiqué»: tailleurs gris, jupes au genou fendues mais pas très haut, gants longs et chemisiers aux drapés élégants.

Ils ont joué aussi les superpositions de matières, mélangeant notamment laine, cuir et fourrure sur des manteaux beiges, noirs et blancs.

Contraste absolu avec le défilé en rouge en noir des jumeaux canadiens Dan et Dean Caten de DSquared, tout en cuissardes, robes en cuir zippées le long du dos et interminables gants en latex.

«Hélas, je suis retombée dans la luxure et la sueur», soupire une voix féminine annonçant le programme. Le rideau noir découvre une cage d'ascenseur enfermant un mannequin. Elle est nue sous son manteau noir avec bandes de fourrure, à l'exception d'une culotte en latex rouge.

De chaque côté de la scène, debout à côté de colonnes, deux bobybuilders de péplum, en slip doré et énormes tennis blanches.

Cuissardes rouges brillants et robes bustier noires drapées. D'autres, fendues, laissent apercevoir le haut des cuissardes portées comme un bas. Et quelques looks plus rock avec franges, strass et paillettes.

Chez Blumarine, la séduction est légère. Beaucoup de mini-robes portées avec bottines. Des franges partout, virevoltant sur les cuisses ou le long des manches façon western. Et des zébrures, motifs crocodile ou python.

Pour le soir, Anna Molinari a dessiné des mini-robes noires, grises ou rose poudré près du corps, qui se transforment en robe longue grâce à leur traîne vaporeuse.