La créatrice française Sophie Théallet, récente lauréate d'un prestigieux prix américain, a présenté à la Semaine de la mode à New York une collection toute en féminité subtile, tandis que chez Vera Wang, la «mariée était en noir».

La Fashion Week automne-hiver 2010 se poursuit au rythme de dizaines de défilés par jour jusqu'à jeudi, journée finale qui verra notamment les présentations de deux griffes qui sont des piliers de la mode américaine, Ralph Lauren et Calvin Klein.

Connue surtout pour ses robes de mariée - elle a même écrit un livre sur le sujet -, Vera Wang a opté cette saison pour l'élégance en noir, comme sa consoeur Donna Karan la veille.

À l'heure où tous les stylistes, y compris Marc Jacobs, s'assagissent et renoncent à la créativité débridée et importable, Vera Wang a dessiné une série de tenues noires, courtes, longues ou mi-longues, souvent ponctuées de transparences et portées avec de longs gants remontant au dessus du coude.

Même les manteaux, aux cols de fourrure ou de plume, sont à manches courtes pour mieux admirer les bras gantés de jeunes femmes portant haut des chignons crêpés et savamment décoiffés, comme Brigitte Bardot dans les années 60.

Les éclats de blanc sont apportés par des chemisiers vaporeux ou des rangées de perles, portées au cou ou aux poignets.

L'inclassable française Sophie Théallet, installée à New York et lauréate en novembre dernier du prestigieux prix décerné par l'Association des créateurs américains -CFDA- et le magazine américain Vogue, a utilisé une palette de couleurs étonnante pour une collection toute en féminité douce.

Les robes de gitanes en chiffon mauve s'accompagnent de petits gilets en cachemire au même ton plus sombre, et des vestes en peau lainée vieux rose sont assorties à la tenue qu'elles réchauffent. Sophie Théallet n'hésite pas à utiliser le rouge vif pour une large rayure en velours sur une jupe beige, ou le satin rose pour doubler la capuche d'une robe vert amande.

Bleu pétrole et marron glacé, bleu ciel et gris métal, l'éventail des couleurs est toujours très délicat, avec une série de motifs en velours appliqués au bas de jupes inspirées de costumes folkloriques des pays de l'est.

L'Américain d'origine cubaine Narciso Rodriguez, dont la First Lady Michelle Obama porte parfois des créations, a gardé les lignes géométriques qu'il affectionne pour une collection très structurée et futuriste, aux asymétries marquées. Où le gris, l'ivoire et le noir cèdent parfois la place à l'orange ou au rouge feu.

Mercredi, Michael Kors a commencé la journée avec une note de sophistication, faite de cuirs marron glacé, de doudounes métalliques à grands cols de renard, de manteaux poil de chameau portés sur des robes en lurex ou de grands pantalons bleu pétrole. Les hommes sont de la partie sur le podium, en grands pulls à torsades et pantalons rentrés dans des bottes de rangers, pour le plus grand plaisir de l'acteur Michael Douglas, présent dans la salle.

Pendant que la présentation des collections se poursuivait, les organisateurs de «Fashionable Istanbul» faisaient dans l'enceinte de Bryant Park la promotion de «journées de la mode» qui se dérouleront en juin prochain sur les bords du Bosphore, en présence notamment de Vivienne Westwood, Missoni, et Roberto Cavalli.