L’adversaire de Marie-Pier Houle, la Mexicaine Jeanette Zacarias Zapata, est à l’hôpital dans un état grave.

Au terme de la conférence de presse de Kim Clavel, Yvon Michel a été appelé à donner une mise à jour sur l’état de santé de la boxeuse.

« Son copain, Jovanni Martinez, a été demandé à l’hôpital. Les nouvelles ne sont pas bonnes », a-t-il dit.

Le président de GYM n’a pas précisé pour l’instant s’il était question de séquelles ou de mort.

« Tout ce que je peux dire, c’est que la situation est critique. La situation est grave. »

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Jeanette Zacarias Zapata a été évacuée sur une civière après que son bras droit eut été pris de convulsions, alors qu’elle était debout dans le coin où elle avait été frappée.

Marie-Pier Houle avait pris la mesure de Jeanette Zacarias Zapata par arrêt de l’arbitre à la fin du quatrième round après un direct à la tête.

Le protecteur buccal de la boxeuse de 18 ans a été propulsé loin du ring par l’impact. Puis, peu après, a suivi une scène terrifiante, alors que le bras droit de la jeune Mexicaine, pris dans les câbles, a été pris de convulsions, alors qu’elle était debout dans le coin où elle avait été frappée.

Elle a rapidement été couchée au sol et prise en charge par les médecins. La jeune femme a été évacuée sur une civière, la tête immobilisée, et transportée à l’hôpital.

« J’espérais un K.-O., mais on ne souhaite jamais que ce genre de choses arrive », a commenté la Québécoise, ébranlée, après le combat.

Très efficace au premier round, avec son direct, notamment, la boxeuse de Terrebonne avait poursuivi sa domination au deuxième round.

La principale intéressée, cela dit, n’était pas pleinement satisfaite de ces deux premiers rounds. « J’étais trop loin », a-t-elle analysé.

Au troisième, elle a placé de plus en plus de coups de puissance auxquels son adversaire n’avait pas de réponses.

Puis, à la fin du quatrième, Houle a malmené Jeanette Zacarias Zapata (2-4), qui semblait déjà sonnée avant le coup final.

Marie-Pier Houle, poids mi-moyens (147 lb), a maintenant une fiche de 4-0-1, 2 K.-O.

Mission accomplie pour Clavel

En finale, Kim Clavel avait un bon test à passer devant la Mexicaine Maria Soledad Vargas. Elle l’a relevé avec brio.

Clavel a été accueillie en héroïne, alors qu’elle se dirigeait vers l’arène au son de Natural, d’Imagine Dragons.

Après deux rounds où chacune des deux pugilistes a connu ses bons moments, la Québécoise a disputé un excellent troisième assaut.

C’est avec des adversaires comme Maria Vargas qu’on apprend. Après le premier round, je me suis dit : “Ouf, on est dans un vrai combat. Ça va être dur, je vais devoir m’ajuster”.

Kim Clavel

Au terme du quatrième, on peinait à croire qu’un tel rythme pourrait durer pendant dix rounds. Un furieux combat.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Kim Clavel gagnante et Maria Soledad Vargas

Le tempo a d’ailleurs ralenti au début du cinquième, mais ça n’a pas duré longtemps.

Et, progressivement, Clavel prenait un net ascendant, la Mexicaine ralentissant quelque peu.

Les six derniers rounds ont appartenu à la Québécoise. Au neuvième round, elle a même semblé ébranler Vargas avec un solide direct.

Le dernier engagement s’est terminé sur un long échange de coups – comme il y en a eu plusieurs –, devant une foule debout, survoltée.

Maria Soledad Vargas (15-4-1, 1 K.-O.), qui était invaincue à ses huit derniers combats, a livré une forte opposition. Mais Kim Clavel (14-0, 2 K.-O.) l’emporte par décision unanime. Un verdict mérité.

« Habituellement, je monte une marche à la fois. Aujourd’hui, j’en ai monté trois », a-t-elle dit.

Sa coach Danielle Bouchard a été emballée par la performance de sa protégée. Elle lui a accordé un A+.

Encore une fois, Kim a su monter comme dans une échelle. De round en round, elle a été toujours plus efficace. Et ça, c’est exceptionnel.

Danielle Bouchard

Clavel repart à la maison avec la ceinture WBC Silver des mi-mouches (108 lb). Elle devient l’aspirante obligatoire à la championne WBC Yasenia Gomez, qu’elle pourrait bien affronter cette année.

« On est rendus là », a assuré Bouchard.

Il s’agissait du gala de retour montréalais pour GYM.

Victoire de Zewski

En demi-finale, le Trifluvien Mikaël Zewski (34-2, 23 K.-O.) avait fait ses débuts chez les super-mi-moyens (154 lb) face à Dilan Loza (15-4-1, 9 K.-O.)

Zewski avait souligné cette semaine qu’il ne prenait plus les boxeurs mexicains à la légère. Sage décision parce qu’il en a eu plein les bras avec Loza.

« Encore une guerre contre un Mexicain », a-t-il laissé tomber après le combat, son fils Olan dans les bras.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Mikaël Zewski et Dilan Loza

Le Québécois a eu l’avantage lors des deux premiers engagements, mais le visiteur, pourtant beaucoup plus lent, a touché la cible avec plusieurs bons coups dans les deux suivants.

Le protégé de GYM a repris le contrôle au cours des trois assauts suivants, avant de se faire cueillir au menton, au huitième et dernier round, par une gauche du Mexicain qui l’a nettement ébranlé.

Il devait rester au moins la moitié de l’engagement. Encouragé par la foule, dont Jean Pascal, qui s’est levé près du ring, il a survécu aux longues secondes restantes, finissant par répliquer davantage en toute fin. Mais il s’en est fallu de peu.

Zewski l’a néanmoins emporté par décision unanime.

En sous-carte

Avant ce premier combat féminin de la carte, le poids lourd johannais Alexis Barrière (3-0, 3 K.-O.) a forcé l’officiel Martin Forest à mettre fin à son duel contre Angel Gabriel Barron (1-2, 1 K.-O.) avant la fin du deuxième assaut. À sens unique.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Alexis Barrière

Dans un combat opposant des super-légers, le Montréalais Mazlum Akdeniz (14-0, 7 K.-O.) n’a pu venir à bout du courageux Jovanni Martinez (7-12-1, 4 K.-O.) avant la limite de quatre rounds, l’emportant aisément par décision unanime.

Chez les mi-moyens, Patrick Lafleur (1-4-1, 1 K.-O.), de Sherbrooke, a survécu à un premier round pour le moins difficile devant Samuel Lajoie-Déry, médaillé d’argent aux championnats canadiens amateurs de 2019. Mais ça s’est arrêté au début du suivant. Victoire par arrêt de l’arbitre pour le Maskoutain Lajoie-Déry, à son premier combat pro.

En lever de rideau, chez les mi-lourds, le Sherbrookois Petar Gavrilovic a vaincu Ruben Mejia (1-6-1). À ses débuts professionnels, Gavrilovic l’a emporté par décision unanime.

En raison de ventes modestes – près de 1500 billets mardi matin – Yvon Michel et son groupe avaient décidé de déménager l’évènement du court central au court Rogers. L’ambiance était au rendez-vous. Une bonne décision.