Six mois après la signature de son contrat avec l’UFC, Marc-André Barriault (11-1-0) fera finalement ses débuts, ce soir à Ottawa, contre l’Américain Andrew Sanchez. « Je m’attendais à avoir cette période de transition et je suis content de l’avoir eue pour bien me préparer et travailler sur certains aspects », indique le poids moyens (170 lb).

Quel est le parcours de Marc-André Barriault ?

Parti de Québec en voiture, Barriault arrivait dans la région de Gatineau au moment de l’entrevue téléphonique. C’est là qu’il est né et a grandi avant de déménager dans la capitale nationale. « Je suis habitué à faire cette route. Ça me rappelle de bons souvenirs et j’arrive en territoire connu. » Autre rapprochement, ses premiers combats ont été livrés en 2014 à Québec, dans la Ligue d’Arts martiaux mixtes du Québec (LAMMQ), et à Gatineau, avec l’Hybrid Pro Series. C’est ensuite avec l’organisation TKO qu’il s’est fait un nom. Sa fiche : six victoires, aucune défaite, quatre K.-O. et deux ceintures de champion chez les poids moyens et les poids mi-lourds. « Mon intelligence a toujours été un atout, mais j’ai appris à bien la gérer, dit-il à propos de son évolution dans les dernières années. Ma capacité d’adaptation a immergé chez TKO. Des fois, je fermais les yeux, j’envoyais la grosse bombe et j’espérais que ça touche. Aujourd’hui, je suis capable de regarder ce qui se passe devant moi, d’analyser et de choisir l’ouverture. »

PHOTO PATRICE LAROCHE, LE SOLEIL

Marc-André Barriault s’entraîne au Nova Gym Quebec.

Qui est son adversaire, Andrew Sanchez ?

Âgé de 31 ans, Sanchez présente une fiche de 10-4-0. Dans le détail, ses victoires ont été obtenues par K.-O. (5), soumission (2) et décision (3). Le combattant américain a fait ses débuts dans l’UFC en juillet 2016, en remportant la saison 23 de l’Ultime Combattant. Il est reconnu pour la qualité de sa lutte. « Je sais qu’il va essayer de m’emmener au sol et de s’imposer comme ça. Je suis double champion TKO. Ce n’est peut-être pas le même niveau, mais j’ai eu des défis et des gars solides en face de moi, répond Barriault. J’ai travaillé beaucoup de choses et j’ai hâte de pouvoir le montrer. Il va faire sortir en moi des aspects que je n’avais pas eu la chance de montrer. » À noter que les deux hommes se sont déjà croisés au gymnase Tristar, à Montréal, où ils ont déjà fait quelques rondes d’entraînement ensemble.

Marc-André Barriault a-t-il un emploi à l’extérieur des arts martiaux ?

Oui, le combattant de 29 ans occupe le poste de cuisinier dans les hôpitaux de la ville de Québec. S’il estime pouvoir vivre de son sport, il a choisi de garder une « certaine sécurité et un équilibre » en travaillant à temps partiel. « J’y travaille juste deux jours par semaine, précise-t-il. Ça permet de me changer les idées lorsque j’ai de grosses semaines d’entraînement. Tant que je n’aurai pas quelques combats de faits, c’est important aussi de garder ce lien pour la sécurité financière. » Avec quelques victoires dans les prochains mois, cette situation serait forcément à reconsidérer.

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Marc-André Barriault a remporté son combat contre Strahinja Gavrilovic par décision partagée en décembre 2017.

D’où vient son surnom de « Powerbar » ?

Ne cherchons pas très loin. « Bar » est le diminutif de Barriault. Power ? Cela s’est ajouté dès ses premiers combats amateurs. « On a vu comment l’instinct et la puissance sortaient de la bête. Mes amis d’enfance m’ont surnommé comme ça et c’est toujours resté. » En dehors de l’octogone, il se décrit comme une « force tranquille ». Mais quand les portes se referment, l’esprit du combattant ressurgit aussitôt. « Je suis comme une barre de tension. Dès que c’est le temps, c’est là que je livre ce que j’ai à livrer. »

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Marc-André Barriault a une fiche de 11-1-0. Il a remporté deux ceintures de champion (poids moyens et mi-lourds) de l’organisation TKO.

S’est-il entraîné à l’extérieur du Québec ?

Barriault, qui s’entraîne au Nova Gym Quebec, a dû arrêter ses crochets par le Tristar puisque son adversaire le fréquente également. Il s’est cependant rendu à Las Vegas où est situé l’UFC Performance Institute. Là-bas, dans le berceau de l’organisation, il a pu avoir un avant-goût de ce qui allait l’attendre. « J’étais content de me plonger là-dedans et de voir ce que c’était. J’ai eu mes réponses assez rapidement. J’ai vu des athlètes, notamment de ma division, qui s’entraînaient sur place. J’ai pu me comparer, davantage sur le plan physique, et j’ai vraiment ma place chez les poids moyens. » Il entrera dans l’octogone du Centre Canadian Tire peu après 20 h.