Il y a eu Kylie Jenner, Dan Bilzerian et Paris Hilton. Mais voilà que le Beachclub de Pointe-Calumet s'apprête à accueillir son invité le plus controversé le 31 juillet prochain, le boxeur Floyd Mayweather, qui a été impliqué dans plusieurs événements de violence conjugale.

Le club de la couronne nord de Montréal en a fait l'annonce hier. Le 30 juillet, Mayweather doit d'abord participer à une soirée dans un club de Toronto, le Cabana Poolbar. Il sera le lendemain en banlieue de Montréal.

« Ça fait un an et demi que je veux un grand sportif. L'année passée, je n'ai pas réussi. Cette année, je me le suis fait offrir. Il y a deux semaines, son agent nous a contactés », a expliqué hier en entrevue le propriétaire du Beachclub, Olivier Primeau.

Mayweather a pris sa retraite en 2015, toujours invaincu et considéré comme le plus grand boxeur de sa génération. Pendant des années, il a été l'athlète le mieux payé du monde.

Mais c'est aussi un personnage controversé, avec un passé de violence conjugale. Il a été impliqué dans sept événements relatifs à cinq femmes différentes. Il a passé deux mois derrière les barreaux en 2010 après avoir attaqué son ex-femme devant leurs enfants.

Mayweather, qui s'apprête à ouvrir un bar de danseuses à Las Vegas, s'était aussi porté à la défense du footballeur Ray Rice, suspendu par la NFL après avoir assommé sa conjointe dans un ascenseur.

Photo Steve Marcus, Archives Reuters

À l’extérieur du ring, Floyd Mayweather fils a été impliqué dans sept événements de violence conjugale, en plus d’avoir passé deux mois derrière les barreaux en 2010 après avoir attaqué son ex-femme devant leurs enfants.

« Mais en mon nom personnel, je n'appuie pas du tout ça. C'est un gros stunt pour nous autres, c'est lui qui veut venir et tout ça, c'est derrière lui, même si encore une fois, je n'approuve vraiment pas ça. On l'a invité pour le sportif qu'il est, la vedette. »

Entre 7000 et 9000 personnes pourront assister à la visite de Mayweather au Beachclub, précise le jeune entrepreneur. Elles paieront entre 30 et 60 $ pour entrer.

AURA-T-IL SON VISA ?

Les faits reprochés à Mayweather sont assez sérieux pour que l'Australie lui ait refusé un visa en 2015. Dans un scénario similaire, Mayweather devait faire des apparitions publiques dans des soirées. Elles avaient dû être annulées. Une pétition contre sa venue en Australie avait recueilli près de 50 000 signatures.

« Le visa, c'est sûr que ça m'inquiète. J'ai déjà fait les démarches. On est déjà là-dessus. Il paraît que tout va être beau. Il a déjà commencé les démarches de son côté », a expliqué hier le propriétaire du Beachclub, Olivier Primeau.



La Presse a communiqué avec l'Agence des services frontaliers du Canada pour savoir si Mayweather avait déjà obtenu son visa. Aucun porte-parole ne nous avait rappelé au moment de publier.

L'épisode de violence le plus médiatisé implique son ex-femme Josie Harris, avec qui Mayweather a eu trois enfants. En 2010, Harris et Mayweather étaient séparés. Mais celui-ci, furieux parce qu'elle avait une relation avec un joueur de la NBA, l'a attaquée un soir, chez elle, devant leurs enfants.

« Il m'a attrapée par les cheveux, m'a jetée par terre et s'est mis à me frapper la tête avec son poing, en me tordant le bras derrière le dos et en me disant qu'il allait me tuer », a déclaré Harris aux policiers à l'époque. Leur fils aîné, qui avait 10 ans, a aussi affirmé aux policiers avoir vu son père frapper sa mère. C'est lui qui a appelé les secours.

Au procès, Harris n'a pas voulu témoigner. Une juge a quand même condamné Mayweather, qui a plaidé coupable, à 90 jours de prison. Il en a purgé 60 en 2010 et a été relâché pour « bonne conduite ».

« Lui, il a peut-être purgé sa sentence, il a peut-être changé, estime Sylvie Langlais, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Mais j'aimerais ça voir les victimes, comment elles se sortent de tout ça. Moi, c'est le côté qui m'intéresse plus. »

Mayweather a toujours minimisé les événements qui lui sont reprochés. « Ce ne sont que des allégations, rien n'a été prouvé », a-t-il dit dans une entrevue à CNN.

Il s'était aussi prononcé sur le cas de Ray Rice, ce joueur de la NFL que des images ont montré frappant sa fiancée au visage à l'automne 2014. La NFL avait choisi de suspendre indéfiniment Rice, qui n'a d'ailleurs plus jamais joué au football depuis. Mayweather contestait cette décision.

« Je pense que des choses pas mal pires se passent dans les foyers des autres, a dit le boxeur en entrevue à l'époque. C'est simplement qu'il n'y a pas de caméras pour le voir. »

Mayweather s'était ensuite excusé, précisant que « la violence domestique est quelque chose [qu'il] ne soutien[t] pas ».