Lucian Bute tentera samedi de redevenir champion du monde des super moyens quand il affrontera le détenteur du titre du World Boxing Council (WBC), Badou Jack, au D.C. Armory de Washington.

Voici en quelques dates, les combats marquants de sa carrière jusqu'ici, un palmarès établi par Bernard Barré, vice-président opérations et recrutement du Groupe Yvon Michel, ainsi que Stéphan Larouche, qui a été l'entraîneur lors des 33 premiers combats de la carrière de Bute (32-3, 25 K.-O.).

Dingaan Thobela, 3 décembre 2004, Centre Bell, Montréal (Victoire par KOT - 4e)

Pour la première fois de sa carrière, Bute assure la demi-finale d'un gala. Quelques jours plus tôt, Éric Lucas avait lancé un appel aux amateurs pour venir l'encourager.

«En Thobela, on lui donnait un adversaire qui venait de se battre contre Éric Lucas et Dave Hilton, un boxeur durable. C'est la naissance de l'histoire d'amour entre les amateurs québécois et Lucian Bute», rappelle Larouche.

Kabary Salem, 16 septembre 2005, championnats NABF et WBC Continental des super moyens, Centre Bell, Montréal (Victoire par KOT - 8e)

Salem vient de perdre par décision unanime contre Joe Calzaghe, qu'il a envoyé au tapis au quatrième round. Son combat contre Bute sera le dernier de sa carrière.

«C'était un boxeur avec beaucoup d'expérience, qui donnait du trouble à tout le monde. Avant Lucian, Salem n'avait jamais été arrêté. Ça été une belle étape dans le développement technique de Lucian», dit Larouche.

Alejandro Berrio, 19 octobre 2007, championnat du monde des super moyens de l'International Boxing Federation (IBF), Centre Bell, Montréal (Victoire par KOT - 11e)

Bute montre alors une fiche vierge de 20-0, dont 16 victoires avant la limite. Il est devenu l'aspirant obligatoire au champion en battant Sakio Bika par décision unanime quatre mois plus tôt. Il battra Berrio par K.-O. technique au 11e round pour devenir le nouveau tenant du titre qu'il défendra neuf fois en cinq ans.

«On avait un plan de quatre ans quand on a signé Lucian en octobre 2003. Quatre ans plus tard, en octobre 2007, il devenait champion», note Larouche.

Librado Andrade I, 24 octobre 2008, championnat du monde des super moyens de l'IBF, Centre Bell, Montréal (Victoire par décision unanime)

Andrade a semé le doute dans l'esprit de Bute, l'atteignant solidement au 12e round. Certains experts et amateurs croyaient même que l'arbitre Marlon B. Wright s'était montré très clément à l'endroit du champion, qui semblait «assommé debout» à la fin de l'affrontement.

«Ce combat a fini en queue de poisson. Lucian est sorti de là humilié et déçu, même après avoir gagné 10 rounds sur 12», se souvient Larouche.

Librado Andrade II, 28 novembre 2009, championnat du monde des super moyens de l'IBF, Colisée Pepsi, Québec (Victoire par KO - 4e)

Cette fois, Bute n'a laissé aucun doute dans l'esprit des gens qui ont vu le combat, stoppant Andrade dès le quatrième round.

«Il a alors montré hors de tout doute qui était le patron», estime Barré.

«Ce combat est venu valider la première victoire de Lucian», ajoute Larouche.

Jean-Paul Mendy, 9 juillet 2011, championnat du monde des super moyens de l'IBF, Romexpo, Bucarest, Roumanie (Victoire par KO - 4e)

Depuis qu'il est devenu champion du monde, Bute ne cesse de répéter qu'il veut offrir un combat de championnat aux siens. Il aura l'occasion de le faire face à Mendy, qu'il stoppera au quatrième round.

«C'était une étape obligatoire dans la carrière Lucian. Ce K.-O. lui avait fait le plus grand bien mentalement», indique Larouche.

Carl Froch, 26 mai 2012, championnat du monde des super moyens de l'IBF, Nottingham Arena, Nottingham, Royaume-Uni (Défaite par KOT - 5e)

Après neuf défenses fructueuses, Bute perdra son titre face au Britannique.

«Il était rendu là, il y est allé. Le résultat n'a évidemment pas été celui escompté», note Barré.

James DeGale, 28 novembre 2015, championnat du monde des super moyens de l'IBF, Centre Vidéotron, Québec (Défaite par décision unanime)

Bute est cette fois l'aspirant au titre qu'il a détenu pendant cinq ans. Il a offert sa plus belle performance des quatre dernières années.

«Tout le monde pensait qu'il allait se faire démolir, il a plutôt passé la soirée dans les culottes de DeGale et a relancé sa carrière», estime Barré.