Vingt-deux mois après leur premier combat à l'issue controversée, Manny Pacquiao et Timothy Bradley se retrouvent samedi à Las Vegas avec un enjeu dépassant le simple titre WBO des welters.

Bradley, 30 ans, a beaucoup à perdre de leurs retrouvailles dans le même grand hôtel de Las Vegas: son titre WBO qu'il a déjà remis en jeu à deux reprises et son invincibilité (32 victoires, dont 12 avant la limite).

Mais que dire de son adversaire?

«C'est un combat que nous devons absolument remporter», a d'ailleurs reconnu Freddie Roach, le très respecté entraîneur qui sera dans le coin du Philippin.

Car depuis qu'il a croisé la route de Bradley en juin 2012, Pacquiao, 35 ans, a perdu de sa superbe et a bien failli raccrocher.

Le 9 juin 2012, Bradley avait en effet été donné vainqueur aux points à la surprise générale (115-113, 115-113, 113-115). Non seulement il détroussait «Pac Man» de son dernier titre, mais il lui infligeait sa première défaite en sept ans après 15 victoires de suite.

Si cette défaite n'était pas justifiée - comme l'a reconnu la WBO après enquête interne -, elle a été suivie d'une autre, beaucoup plus inquiétante, par KO dès la 6e reprise face au Mexicain Juan Manuel Marquez en décembre 2012.

Dans la foulée, Pacquiao, révéré dans son pays et richissime, s'était éloigné des rings et, pour beaucoup, allait annoncer sa retraite, d'autant qu'il avait été réélu député.

Tempête du désert 

Mais il a fini par remettre les gants pour affronter en décembre dernier à Macao l'Américain Brandon Rios qu'il a dominé outrageusement (119-109, 120-108, 118-110).

La revanche contre Bradley, Pacquiao veut bien sûr la gagner et surtout y démontrer sa supériorité.

«Je ne pense pas à le mettre KO, mon but est de le toucher le plus possible, d'être agressif», a insisté le Philippin, seul boxeur de l'histoire à avoir remporté des titres mondiaux dans huit catégories différentes.

«Pac Man» (55 victoires, dont 38 par KO, 5 défaites) veut aussi faire taire ses détracteurs qui, à l'image de Bradley, estiment qu'il a perdu son instinct de tueur et sa puissance, sa dernière victoire par KO remontant à 2009.

Avant d'être battu par Marquez, il avait en effet envoyé le Mexicain au tapis à la 5e reprise sans arriver à mettre un terme au combat.

L'entourage de Bradley a prévenu que le combat de samedi serait «le dernier de Manny Pacquiao»: «Timothy est venu pour cela», a insisté son entraîneur Joel Diaz.

Et de rappeler que le Californien, surnommé «Desert Storm» (littéralement tempête du désert), a dominé précisément Marquez en octobre dernier.

«Je sais qui je suis, je sais que je suis un grand boxeur», a conclu Bradley qui, après sa victoire contre Pacquiao, avait reçu des lettres d'insultes et menaces de mort, le poussant au bord du suicide.