Même s'il a encaissé une défaite par décision unanime des juges lors de son championnat des poids super-légers de l'IBF contre Lamont Peterson samedi soir, le Québécois Dierry Jean estime que sa performance pourrait lui avoir ouvert des portes aux États-Unis.

«Je ne doute pas qu'un jour je puisse retourner en combat de championnat, parce que les gens de Showtime m'ont aimé, a dit Jean (25-1, 17 K.-O.), qui a offert une excellente opposition à Peterson (32-2-1, 16 K.-O.). Ils ont aimé mon caractère, donc ils vont sûrement m'appeler pour un autre combat.»

Après le combat, Danny Garcia, le champion en titre des super-légers de la WBC, qui était dans la salle, a même écrit sur le site de réseautage Twitter «Jean est un dur». Des mots qui ont flatté Jean.

«Ça m'a prouvé que j'étais capable de faire 12 rounds, contre un champion, chez lui de surcroît, a-t-il souligné. En plus, j'étais capable de prendre tous ces coups. Je n'avais pas trop de pression; il ne cognait pas vraiment. Je n'ai jamais été ébranlé pendant le combat, donc ça m'a permis de savoir où j'en étais rendu dans ma progression.»

Cette progression pourrait d'ailleurs passer par un combat en sous-carte du gala mettant en vedette un autre boxeur québécois de Eye of the Tiger Management (EOTTM), le poids lourd lavallois Bermane Stiverne. Jean a toutefois tenu à dire que cette possibilité n'a toujours pas été discutée avec le propriétaire de EOTTM, Camille Estephan. Stiverne doit livrer un combat de championnat du monde de la WBC au printemps contre l'Américain Chris Arreola.

«Ça serait excellent, a convenu Jean. Ce serait bon pour mon ''comeback''.»

Même si sa performance n'a pas été suffisante pour ramener la ceinture à Montréal, Jean a répété dimanche matin qu'en dépit de cette défaite - la première de sa carrière -, il avait toujours de l'appétit pour la boxe.

«J'ai le goût de retourner dans le ring et de réparer toutes les erreurs que j'ai faites, de façon à livrer un meilleur combat, a-t-il martelé. J'aurais voulu faire un «flashback» et m'emparer de la ceinture, mais je suis confiant, d'autres occasions vont se présenter.»

En attendant, Jean prévoit s'accorder deux semaines de vacances avant d'effectuer un retour au gymnase.

Jean aurait géré son combat différemment

Invité à commenter le déroulement du combat contre Peterson, Jean a confié qu'il aurait peut-être modifié légèrement sa préparation en prévision du combat. Selon le principal intéressé, il aurait peut-être fallu qu'il bloque davantage les coups au corps de l'Américain.

«J'aurais dû gérer mon combat différemment, a-t-il admis. J'aurais peut-être dû faire un peu plus de volume de cardio. On s'attendait à un combat difficile, qu'il mette de la pression, mais on était prêt pour 12 rounds. J'ai peut-être manqué un peu de jus, surtout après qu'il m'ait envoyé quelques bons coups au corps - ça ramollit un peu les jambes. Ça aussi ça m'a ralenti un peu, parce qu'il travaillait bien au corps.

«C'était surtout quand il rentrait, a-t-il ajouté. J'aurais dû l'attaquer au corps, à la tête et puis après bouger. C'est probablement ce que j'aurais dû faire.»

Le boxeur de Villeray a aussi reconnu qu'il avait ressenti beaucoup de stress avant d'entrer dans le ring, car il livrait son premier combat de championnat du monde en carrière.

«J'ai ressenti beaucoup de stress, à cause de la foule et du fait que je n'étais pas chez moi, a-t-il reconnu. J'ai bien canalisé toute cette pression-là pour donner de mon mieux. Je n'ai rien laissé dans le ring. (...) J'ai gagné de l'expérience avec ce combat-là, j'étais dans une zone inconnue et j'ai prouvé que je faisais partie de cette ligue. Je suis assez fier de ma performance, même si j'aurais préféré remporter le combat.»

La déclaration d'Estephan plus tôt cette semaine à l'effet que les chances de son poulain de l'emporter étaient «à 70/30 en notre faveur» samedi soir a peut-être aussi contribué à la défaite de Jean.

«J'ai entendu parler de ça à la dernière minute, au moment d'embarquer dans le ring, a relaté Jean. Les cotes étaient plus élevées en ma faveur - c'était du deux-contre-un. Quand j'ai entendu ça, ça m'a surpris. Peut-être que ça m'a donné un peu trop de confiance.»