On disait que le combat de Kevin Bizier contre le vétéran et ancien champion du monde Nate Campbell serait un test. À son 20e combat, le boxeur de Québec pourrait-il résister à l'Américain? Vendredi soir au Centre Bell, Bizier a répondu par l'affirmative en relevant l'épreuve haut la main.

Le Québécois a remporté une victoire par K.-O. technique quand le coin de Nate Campbell (36-10-1, 26 K.-O.) a jeté l'éponge après le 8e round. Campbell, un ancien champion unifié sur le déclin, mais toujours dangereux, avait passé la majeure partie des premiers rounds à se faire malmener par le crochet de gauche de Bizier.

« Ç'a été plus facile que je pensais peut-être », a lancé tout bonnement Bizier (20-0, 14 K.-O.) après sa victoire, le visage presque immaculé.

Le boxeur originaire de Saint-Émile, près de Québec, a mitraillé son adversaire. Après six rounds, Bizier avait fait mouche avec 162 coups de puissance, contre 82 pour Campbell. L'Américain de 40 ans n'était pas en mesure de suivre le rythme. Son coin a donc fait signe à l'arbitre, après le 8e round, qu'il en avait assez.

« Notre stratégie était simple : mains hautes, grosse garde et coups aux corps, a expliqué le vainqueur. C'était notre stratégie et ç'a marché. Je pense qu'il a arrêté à cause des coups au corps. »

Quelle sera la suite pour Bizier? Le boxeur de 28 ans conserve sa ceinture de champion nord-américain (NABA) chez les mi-moyens (147 livres). Il espère désormais monter dans les classements à la WBA et s'approcher de combats importants.

« On a de beaux projets pour Kevin. Il devrait remonter sur le ring en mai ou juin dans un combat important, a lancé le promoteur Yvon Michel. Il faut exposer Kevin à la télé américaine. »

Un combat Bizier-Alcine?

Pourrait-il affronter Joachim Alcine (33-3-1, 19 K.-O.), qui a vu son combat de vendredi annulé à la dernière minute pour une histoire de poids? L'ancien champion du monde québécois ne cache pas son désir de descendre à 147 livres.

« Alcine? Peut-être, mais on n'est pas rendus à prendre une décision», a répondu Yvon Michel lorsque l'éventualité lui a été présentée à la conférence de presse d'après-combat.

Quelques minutes plus tard, Alcine se pointait le bout du nez au point de presse, accompagné de son entraîneur dévoué Anthony « Chill » Wilson. L'entraîneur américain a pris la parole, d'abord pour féliciter Kevin Bizier - « tu es vraiment un jeune plein de talents » - puis pour ensuite lancer un défi en bonne et due forme.

« M. Yvon Michel, pourquoi pas un combat entre Kevin Bizier et Joachim Alcine. C'est si simple et on ferait ça ici, à Montréal et les gens seraient contents de voir ça, a lancé Wilson. Pourquoi pas Yvon? »

Le promoteur aguerri n'a pas bronché. « On va regarder ça... » s'est contenté de répondre M. Michel.

La dernière fois que le promoteur avait offert l'un de ses poulains aux griffes de Joachim Alcine, il s'agissait de David Lemieux en décembre 2011. On croyait tous que Lemieux n'en ferait qu'une bouchée, mais Alcine a remporté une décision partagée.