L'entraîneur Stéphan Larouche a sourcillé lorsqu'il a lu les propos de Jean Pascal dans La Presse il y a deux semaines. Le boxeur de Laval laissait entendre que Carl Froch avait été affaibli par une série de combats difficiles et qu'il n'était plus le même boxeur.

«Ce ne sera pas le même Carl Froch que celui qu'on a vu contre moi en 2008. Il était encore jeune, il voulait la ceinture, il était affamé, avait déclaré Jean Pascal, qui a perdu une décision contre Froch il y a quatre ans. Il est encore affamé, mais la boxe use le corps, veux veux pas.»

L'entraîneur de Lucian Bute se dit convaincu que Froch, 34 ans, n'est pas moins bon aujourd'hui qu'il y a quatre ans. Il estime plutôt que Pascal a fait cette déclaration pour éviter qu'on ne compare sa performance à celle de Lucian Bute, qui doit affronter l'Anglais le 26 mai, à Nottingham.

«Jean essaye de faire une règle de trois. Il craint que Lucian fasse mieux que lui. On ne va pas là pour faire mieux que lui. On va là pour faire notre combat à nous», a dit Larouche hier.

Stéphan Larouche admet que Carl Froch (28-2, 20 K.-O.) a livré des combats ardus dans les dernières années. Il cite sa défaite au Danemark contre Mikkel Kessler. Or, selon lui, des combats ardus ne laissent pas nécessairement de traces.

«Les boxeurs qui deviennent affectés sont des boxeurs qui ont livré des guerres continuelles, qui se font frapper beaucoup, qui ont des combats durs chaque fois», avance Larouche.

«Froch n'est pas ce genre de boxeur. Il n'a pas eu tant de combats difficiles. Il a eu des combats à haute intensité, mais pas des combats difficiles, des guerres comme Gatti, Ward, nuance-t-il. Il n'a pas eu des combats qui laissent des séquelles.»

Selon lui, Jean Pascal s'aventure sur une pente glissante en parlant de déclin dans le cas de Froch. Il rappelle que le boxeur de Laval a perdu un combat serré contre un Bernard Hopkins âgé de 46 ans.

«Ce serait comme dire que le Bernard Hopkins qui a battu Trinidad en 2001 était de beaucoup, beaucoup supérieur au Bernard Hopkins qui a battu Jean Pascal, dit-il. Je n'y crois pas.»

Départ en camp d'entraînement

L'Anglais reconnu pour sa mâchoire d'acier, sa puissance et son style ouvert est toujours une menace et le combat du mois de mai «est très équilibré», croit Larouche. «Personne ne peut dire qui va l'emporter.»

Son boxeur et lui vont partir lundi en Floride pour un camp d'entraînement de sept semaines. Ils vont ensuite s'envoler vers Londres pour finir leur préparation. «Froch est confiant de gagner. Nous, on est confiants de gagner, lance l'entraîneur. Lucian n'a jamais été aussi motivé. Il est en mission. Je ne l'ai jamais vu comme ça.»