Adonis Stevenson en veut à Jesus Gonzales et il compte bien lui faire payer les propos qu'il a tenus plus tôt cette semaine quand les deux pugilistes s'affronteront, samedi, au Centre Bell, alors que le deuxième rang au classement de l'IBF sera en jeu.

Stevenson (16-1, 13 K.-O.) n'a pas nié avoir fait de la prison pour proxénétisme, voies de fait et menaces au début des années 2000. Mais il est en furie à propos de ce qu'il qualifie de mensonges lancés par Gonzales (27-1, 14 K.-O.).

Gonzales a déclaré, mercredi, qu'il était impardonnable «d'avoir violé des petites filles de 14 ou 15 ans et de les avoir forcé à se prostituer».

Lors de la pesée officielle, vendredi, Stevenson a indiqué qu'il avait déjà contacté son avocat afin que des procédures soient intentées contre l'Américain de Phoenix, en Arizona. Stevenson n'estime toutefois pas entrer dans le jeu de Gonzales, qui voulait visiblement le déstabiliser en ressassant son passé trouble.

«Je ne suis pas déstabilisé du tout. Vous allez voir ça samedi, ça va être sa fête sur le ring. Je vais lui passer le K.-O. (...) Ça va être expéditif.»

Malgré tout, quand on a voulu ramener Stevenson sur l'aspect sportif de ce combat, il n'a pu faire autrement que de revenir sur le sujet.

«J'ai passé par beaucoup d'épreuves dans ma vie. J'ai fait de la prison, c'est vrai. Mais je suis un homme maintenant. J'ai changé. J'essaie de donner l'exemple à ma famille et à la population. J'ai fait beaucoup de chemin», a-t-il ajouté en ventant le système judiciaire québécois.

Yvon Michel, président du Groupe Yvon Michel, promoteur de l'événement, a invité son poulain à se concentrer sur le combat avant de penser à laver sa réputation devant les tribunaux.

«On en a parlé. Emmanuel Steward arrive ce soir (l'entraîneur de Stevenson est actuellement en Autriche pour un camp d'entraînement avec le champion des lourds Wladimir Klitschko) et il est au courant de la situation. Je pense qu'il va être un élément important pour pouvoir s'assurer qu'Adonis ne soit pas trop émotif pour ce combat.

«(Au sujet des poursuites), ça se passe entre son avocat et lui. Mais je lui ai dit d'oublier ça jusqu'à ce que le combat soit terminé. Il pourra recommencer à y penser après.»

Le boxeur de Longueuil, champion NABO, NABA et IBF Intercontinental, et Gonzales, champion NABF, s'affronteront pour la ceinture IBF de Stevenson, mais surtout, pour le deuxième échelon au classement des super moyens de l'IBF, dont Lucian Bute est le champion.

Comme il n'y a pas d'aspirant numéro 1 actuellement, cette place au classement est stratégique. Bute doit affronter le Britannique Carl Froch en avril pour la défense obligatoire de son titre. Si le boxeur de Manchester devait se désister, c'est le vainqueur du combat de samedi qui deviendrait ainsi l'aspirant obligatoire, a expliqué Michel.

Autant Stevenson que Gonzales ont facilement fait le poids réglementaire de 168 livres.



Pas de combat pour Eleider Alvarez


Une bien mauvaise surprise attendait Eleider «Storm» Alvarez» à son arrivée au restaurant 9-4-10 du Centre Bell, où avait lieu la pesée.

C'est que son adversaire, Otis Griffin, n'a pas voulu signer son contrat en vue du combat prévu pour 10 rounds chez les mi-lourds.

Le clan Griffin a d'abord prétexté que tous les officiels pour le combat de championnat WBC Latino provenaient du Québec, ce qui est la norme pour un combat de cette envergure, cette fédération s'en remettant aux régies sportives locales.

Bon prince, Michel a alors proposé d'affecter deux des juges américains devant officier dans le combat final à cette demi-finale. Mais le clan Griffin a alors signalé que comme le combat était télévisé et que les revenus seraient importants, il voulait renégocier les termes financiers prévus.

C'est ce qui aura donné le signal à Michel que tout ce que voulait Griffin, c'était plus d'argent. Le promoteur a refusé de renégocier sous la menace les termes déjà convenus entre les deux parties et a annulé le combat.