David Lemieux a passé un mauvais mois d'octobre. La rupture avec son entraîneur Russ Anber a été étalée dans les journaux. Son éthique de travail a été critiquée dans les médias. L'étoile de celui qui était jusqu'à tout récemment considéré comme l'un des plus beaux espoirs de la boxe avait soudainement pâli.

Lorsqu'on le croisait au gymnase, il avait l'air terne et malheureux. Tout un contraste avec le David Lemieux rencontré hier à l'entraînement. De bonne humeur, le sourire aux lèvres, le boxeur a expliqué aux médias que son association avec Marc Ramsay, l'entraîneur de Jean Pascal et d'Antonin Décarie, l'a complètement changé.

«Ça fait deux mois que je suis toujours souriant. Tout va bien avec Marc et l'atmosphère dans l'équipe est exceptionnelle, a lancé Lemieux, vêtu d'un t-shirt, d'un pantalon sport et les mains encore enrubannées. J'ai le goût de me dépasser. Je suis très content de ce que je fais avec Marc.»

Le boxeur en est à ses dernières séances d'entraînement avant son combat du 10 décembre contre Joachim Alcine, un boxeur qui en sait long sur les étoiles qui pâlissent.

«Alcine me connaît, mais il ne m'a pas encore vu comme ça. C'est un nouveau Lemieux qui va monter sur le ring le 10 décembre, a renchéri le boxeur de 22 ans. Je me prépare pour un combat très, très dur, une guerre si possible. Que ce soit pour 12 rounds, 15 ou 20 rounds, on va être prêt!»

Le combat qui va opposer Alcine (32-2-1, 19 K.-O.) à Lemieux (25-1, 24 K.-O.) est primordial pour ce dernier. Le boxeur de 22 ans cherche à rebondir de sa seule défaite, subie en avril dernier, contre Marco Antonio Rubio (52-5-1, 45 K.-O.).

Des perceptions fausses

David Lemieux ne s'est pas battu depuis ce revers. Il a toutefois dû se battre contre les perceptions: celles d'un jeune doué, mais paresseux. Russ Anber, au moment de la séparation, a mentionné que l'athlète était atteint de la «maladie du cogneur», qu'il avait une foi aveugle en sa puissance et qu'il négligeait son entraînement.

Ces perceptions sont fausses, assure le promoteur Yvon Michel. «On a dit que David tournait les coins ronds, mais au contraire, il est assidu, il est déterminé, il est intense, raconte-t-il. Contre Alcine, il ne manquera certainement pas d'énergie.»

«J'ai vu l'évolution de David. Je sais que Marc (Ramsay) avait des appréhensions. Il m'avait dit, quand je lui avais parlé de s'occuper de David, qu'il avait déjà beaucoup de boxeurs, déjà beaucoup de travail. Il y avait peut-être une petite peur de ne pas réussir aussi.»

«Mais après avoir accepté, au fur et à mesure que les semaines avançaient, il a changé d'avis. Il est content d'avoir accepté le contrat», soutient Yvon Michel.

Marc Ramsay, probablement l'entraîneur de boxe le plus occupé en ville, confirme qu'il a été agréablement surpris par le boxeur. David Lemieux est maintenant, avec Antonin Décarie, l'un des élèves les plus acharnés.

Mais David Lemieux réussira-t-il à mettre toute la grisaille des derniers mois derrière lui. Le principal intéressé en est convaincu. Il a tourné la page, lance-t-il, avant de citer Nietzsche: «Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.»

David Lemieux n'est certainement pas mort. Reste à voir, le 10 décembre, s'il est plus fort.