Même avec une seule main, Jean Pascal a démontré qu'il pouvait être supérieur à Adrian Diaconu. Encore une fois.

À leur deuxième combat en moins d'un an au Centre Bell, Pascal et Diaconu n'ont pas déçu vendredi soir. Devant un peu plus de 8000 spectateurs, les deux hommes ont atteint la limite, avec une décision unanime qui est allée à Jean Pascal. Le boxeur conserve ainsi sa ceinture de champion chez les mi-lourds (175 livres) du WBC.

Le plus étonnant cette fois, c'est que Jean Pascal a livré la majorité du combat malgré une blessure à l'épaule droite.

«Son entraîneur a dû lui replacer cette épaule disloquée à trois reprises lors de la soirée, a expliqué le gérant Yvon Michel. C'était comme si Jean avait plus peur de son entraîneur que de Diaconu!»

C'est d'ailleurs les deux épaules enveloppées de bandages blancs que Jean Pascal s'est présenté aux médias, après son triomphe.

«C'est arrivé au quatrième round, a-t-il expliqué. À un moment donné, j'avais le bras droit tout paralysé, mais j'ai pensé à mes fans, et je savais que je ne pouvais pas abandonner. J'ai même essayé de lui passer le K.-O au huitième, parce que je ne savais pas si j'allais pouvoir continuer...»

À ses côtés, Yvon Michel n'en revenait pas encore.

«Jean Pascal est un vrai de vrai, y'a personne de meilleur que lui dans cette catégorie, a-t-il ajouté.»

Pendant que le temps était à la bonne humeur dans le clan Pascal, c'était pas mal plus maussade dans le clan Diaconu. «Quand j'ai entendu les pointages, je ne pouvais pas y croire, a dit l'entraîneur Pierre Bouchard. On pensait que c'était pas mal plus serré que ça.»

Les juges ont remis des cartes de 117-111, 117-111 et 118-110 en faveur de Pascal. «Avoir su ça, on lui aurait demandé d'y aller pour le K.-O.», a ajouté Pierre Bouchard. À ses côtés, Diaconu, casquette sur la tête, avait l'air passablement abattu.

Pendant que le Roumain d'origine va se poser des questions sur son futur («ma carrière n'est pas terminée», a-t-il toutefois répété), Pascal, lui, peut commencer à rêver aux gros combats, et peut-être aussi à un affrontement très payant avec à l'Américain Chad Dawson.

«Jean a boxé cinq fois en un an, il a besoin d'un bon repos, a ajouté Yvon Michel. Pour ce qui est du reste (avec Chad Dawson), on va négocier, ne vous inquiétez pas avec ça.»