Le champion en titre des mi-lourds de la WBC, le Québécois Jean Pascal, a promis un court combat de championnat du monde, vendredi, face à l'aspirant numéro un, l'Italien Silvio Branco.

Son entraîneur, Marc Ramsey, et lui ont concocté une stratégie qui permet de croire au boxeur de Laval que sa soirée de travail ne sera pas très longue.

«Je ne compte pas veiller tard vendredi soir, a indiqué Pascal. Mon entraîneur m'a programmé comme une arme de destruction massive dont le lancement aura lieu autour de 22 heures.»

«Nous avons décelé certaines faiblesses chez Branco, a nuancé Ramsey. Si on obtient l'ouverture qu'on attend en début combat, effectivement, on ne veillera pas tard. Si Branco est beaucoup plus discipliné qu'on ne le prévoit, alors nous serons patients. Mais s'il commet l'erreur que nous avons décelée en début de combat, ce sera court.»

Pascal (23-1-0, 15 KO), qui effectuera au Centre Bell la première défense - obligatoire - de son titre, n'a pas mâché ses mots à l'endroit de Branco (59-9-2, 36 KO), qui compte pas moins de 21 ans d'expérience en boxe professionnelle.

«Ceux qui ont un bon appétit devraient se présenter au combat vendredi, car je leur cuisinerai des pâtes italiennes à la sauce sanglante», a-t-il lancé aux représentants des médias, des propos qui n'ont pas plu au principal intéressé.

«Ce n'est pas la façon dont on devrait promouvoir notre sport, a dit Branco. Je fais de la boxe parce que je trouve que c'est un beau sport, pas pour promouvoir la violence.»

Pascal avait une réponse sans équivoque pour l'Italien.

«S'il n'est pas assez intelligent pour comprendre mes propos au deuxième degré, ce n'est tout de même pas ma faute.»

Du respect malgré tout

Malgré toute cette fanfaronnade, le clan Pascal a beaucoup de respect pour Branco, et vice versa. Le président de GYM, Yvon Michel, n'a pas manqué de souligner qu'on n'avait pas choisi l'adversaire de Pascal pour cette défense de titre.

«Quand on est aspirant obligatoire, c'est qu'on s'est qualifié pour devenir aspirant no 1 et qu'on force le champion à nous affronter, a-t-il noté. Quand on se bat en défense obligatoire, on ne choisit pas, on ne protège pas ses acquis et on met tout sur la table.

«Seulement deux Québécois champions du monde - Arturo Gatti et Lucian Bute - ont réussi à défendre leur titre leur d'une défense obligatoire. Ça montre à quel point c'est un exploit difficile à accomplir.»

Les deux boxeurs se disent aussi bien prêts pour leur adversaire. Pascal a même déridé les gens sur place en brandissant un document qui se voulait un dossier psychologique du boxeur italien.

«Je connais mieux Branco qu'il ne se connaît lui-même», a-t-il dit.

De son côté, Branco dit être prêt depuis longtemps pour ce combat.

«Ça fait un an que je suis prêt. Je devais affronter (Adrian) Diaconu, mais il a toujours refusé de m'affronter. Je remercie Pascal de m'offrir ce combat de championnat. Je me suis entraîné fort, car j'ai beaucoup de respect pour lui, qui donne toujours de difficiles combats à ses adversaires. Mais je suis venu ici pour gagner.»

Appui?

L'Italien originaire de Civitavecchia croit d'ailleurs que la forte communauté italienne de Montréal se déplacera en grand nombre pour venir l'encourager. Pascal n'a pas semblé de cet avis.

«Ces Italiens d'origine sont avant tout des Québécois et des Montréalais. Je pense plutôt que c'est moi qu'ils viendront encourager.»

L'événement de vendredi sera présenté dans la configuration «théâtre» du Centre Bell et en date de lundi, 4800 des quelque 6000 billets avaient déjà trouvé preneurs. Cinq combats préliminaires sont prévus, dont le combat de championnat WBC International des super moyens entre le Montréalais Adonis Stevenson (12-0-0, 9 KO) et Jermain Mackey (18-3-0, 14 KO).