La tenue d'un combat à saveur locale entre Adrian Diaconu et Jean Pascal s'avère, en quelque sorte, un hommage indirect à Régis Lévesque. Celui-ci avait poussé l'art de la promotion des combats de boxe à saveur locale à son sommet dans les années 1970 et 1980.

L'ancien promoteur prévoyait assister au combat de vendredi au Centre Bell. Il en sera à sa première présence au Temple du hockey depuis décembre 2004. Il avait alors présenté, avec son financier Michel Bérard, l'affrontement entre Stéphane Ouellet et Joachim Alcine. Celui-ci n'avait duré que 69 secondes.

Depuis, la carrière du coloré Lévesque à titre de promoteur a végété. Avant tout, parce qu'il tenait mordicus à raviver la carrière de Dave Hilton fils à sa sortie de prison.

Lévesque reconnaît aujourd'hui que sa fidélité à l'endroit de Hilton lui a coûté trois ans de sa vie.

«C'était barré partout pour moi. On me disait que si je parlais de Hilton, on ne voulait rien savoir de moi», a raconté Lévesque lors d'une conversation avec le représentant de La Presse Canadienne, jeudi, depuis son bureau du Beaubien Deli dans l'arrondissement montréalais de Rosemont.

Aujourd'hui, Lévesque ne parle plus d'un combat entre Hilton et Joachim Alcine. Il rêve toutefois à une victoire de Pascal, vendredi, contre Diaconu. Il se verrait bien participer à la gestion de la carrière du protégé du Groupe Yvon Michel.

Jamais en manque de projets et d'optimisme, Lévesque verrait un Pascal champion se mesurer à Lucian Bute dès sa victoire contre Diaconu en poche. Et deux fois plutôt qu'une. Selon lui, un tel affrontement permettrait de générer des revenus de 2 millions $ à 3 millions $ et d'accorder une bourse de 500 000 $ à chacun des deux boxeurs.

À ses yeux, les combats internationaux contre des étrangers et des inconnus ne sont qu'une perte de temps. Un promoteur a le devoir de présenter des affrontements que les gens veulent voir, a-t-il affirmé jeudi.

«Bute contre (Mikkel) Kessler ou contre celui qui l'a battu (Joe Calzaghe), là tu parles, a lancé Lévesque. Mais Bute-Pascal, faut que ça passe 10 fois avant un combat entre Bute et (Librado) Andrade. Quand tu as un naturel comme ça, il faut que tu en profites quand ça passe.

«Bute-Andrade, tu fais ça quand il n'y aura rien de plus important en vue.»

Lévesque a également affirmé qu'au lieu de songer à affronter Sébastien Demers pour un retour à la boxe envisagé en septembre, Eric Lucas devrait se tourner vers Pascal.

«Au lieu de faire 30 000 $ contre Demers, il pourrait en faire 200 000 $», a avancé Lévesque.

Chez GYM, on a affirmé en privé, jeudi, qu'un retour de Lévesque à la boxe est peu probable au sein de cette entreprise. Yvon Michel, le président actuel, dirigeait InterBox quand Lévesque y travaillait. C'était dans les premiers jours de cette organisation.

Du côté d'InterBox, Jean Bédard s'est dit «ouvert à tout», jeudi. Il a d'ailleurs confirmé avoir rencontré Lévesque, il y a quelques semaines, dans le but de voir s'il n'y avait pas lieu d'exploiter son sens inné de la promotion de la boxe locale. Ce qui aurait été à propos pour le duel Diaconu-Pascal, le premier combat à saveur locale depuis plusieurs années au Québec.

Bédard a toutefois dit avoir vite compris que la présence de Lévesque aurait pu nuire aux bonnes relations qu'il désirait entreprendre avec GYM.

Lévesque a déclaré de son côté qu'il a refusé de travailler pour Bédard parce que, selon lui, il n'y avait «rien à faire avec Diaconu» pour mousser sa popularité et accélérer la vente de billets.

Comme d'habitude, Lévesque a sa façon bien à lui de voir les choses. L'avenir dira si sa recette est toujours pertinente pour le marché québécois, ou si les temps ont véritablement changé.

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On aura bientôt des nouvelles de Joachim Alcine, a-t-on assuré au sein du Groupe Yvon Michel. On prévoit lui faire disputer un combat en août.

En conférence de presse, le 13 janvier dernier, Alcine avait déclaré qu'il désirait toujours poursuivre sa carrière de boxeur. On avait alors parlé de tenir un combat en mars ou avril. Ce qui aurait été son premier affrontement depuis qu'il a perdu son titre de champion WBA des super mi-moyens face à Daniel Santos, en juillet dernier au Stade Uniprix du Parc Jarry.

On n'avait toujours pas de nouvelles de lui depuis ce temps, toutefois. Lors des récentes conférences de presse ayant pour but de mousser le combat Diaconu-Pascal, plusieurs boxeurs d'InterBox et GYM étaient présents pour appuyer leurs confrères, mais pas Alcine.

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Avant le duel principal mettant aux prises Adrian Diaconu et Jean Pascal, le Torontois Troy Amos Ross (21-1-0, 15 K.-O.) affrontera le Californien Michael Simms (20-10-1, 13 K.-O.) dans un combat chez les lourds-légers.

Les autres combats à l'affiche mettront tous en vedette au moins un Québécois.

Le Montréalais David Lemieux (15-0-0, 15 K.-O.) se mesurera au Mexicain Martin Avila (9-5-0, 3 K.-O.) chez les poids moyens; Sébastien Gauthier, de Saint-Jérôme (17-1-0, 12 K.-O.), fera face au Mexicain Mario Macias-Orozco (12-5-0, 7 K.-O.) chez les coqs; Pier-Olivier Côté, de Québec (6-0-0, 4 K.-O.), se battra contre le Montréalais Jean Charlemagne (1-9-2) chez les légers; et Kevin Bizier, de Québec (4-0-0, 3 K.-O.), se retrouvera devant le Mexicain Cesar Soriano (19-23-0, 13 K.-O.) si on a l'occasion de disputer ce combat de réserve chez les mi-moyens.