Benoit Gaudet a montré beaucoup de courage et de coeur sur le ring du MGM Grand de Las Vegas. Mais face au puissant Humberto Soto, le Drummondvillois n'a pas pu tenir le coup. Il s'est fait passer le K.-O. au neuvième round.

Largement négligé face au champion WBC des super plumes, le Québécois a tout de même démontré son agilité et sa vitesse face à un cogneur autrement plus puissant.

Soto (47-7, 30 K.-O.) a d'ailleurs failli mettre une fin abrupte au voyage de Gaudet à Las Vegas en l'envoyant au tapis dans la première minute du premier round. Un crochet de gauche a couché Gaudet qui s'est relevé d'un bon. L'avertissement était on ne peut plus clair.

 « J'ai été surpris du coup, même si en entraînement, on avait un peu prévu que Soto l'utiliserait, dit Gaudet. Je suis un slow starter, et j'aurais dû être plus sur mes gardes. C'est un champion du monde. Il a trouvé le bon trou. »

 « Benoit a le sens du spectacle, a lancé son entraîneur Stéphan Larouche après le combat. Il a commencé le combat dans des circonstances difficiles. Il a fait de son mieux. Il s'est battu jusqu'au bout et n'a jamais abandonné. On est fier de lui.»

Le Québécois a repris lentement mais sûrement ses repères. Et son style. Il a dansé dans tous les coins du ring, s'éloignant des terribles poings du Mexicain. Soto tentait d'arracher la tête de Gaudet à chaque coup de poing, mais le Québécois était trop agile et rapide.

 « Peut-être que je manquais un peu d'assurances et de puissance dans les rounds du début, dit Gaudet. Il fallait voir comment on allait s'ajuster. À partir du cinquième, on savait qu'on devait changer la façon de boxer. On avait un choix : où on continuait de la même façon pour se rendre jusqu'au 12e. Ou on y allait à fond. Et je n'ai aucun regret.»

Plus le combat avançait, plus Gaudet semblait prendre de l'assurance. Au quatrième et sixième round, il a réussi à s'imposer devant son rival, visiblement étourdi par la boule d'énergie qui lui faisait face. Soto a gaspillé des tonnes d'énergie à essayer d'ajouter un autre K.-0. à sa fiche. Gaudet a réussi à le tenir à  distance, esquivant les coups.

Sur les ondes de HBO, les commentateurs qui peinaient à prononcer correctement le (nouveau pour eux) nom de Benoit Gaudet ont visiblement été agréablement surpris de ce qu'ils ont vu.

La belle aventure de Gaudet a toutefois pris fin au neuvième round. Soto lui a servi un uppercut lourd comme une tonne de brique. Gaudet s'est retrouvé les deux genoux au sol, avec la tête qui tournait. Il s'est relevé lentement, mais le mal était fait. Soto l'a coincé dans un coin et lui a servi une droite, puis une gauche qui ont fini d'achever Gaudet. L'arbitre a mis fin au combat. Au sol, Gaudet a hoché la tête. Il savait qu'il pouvait être fier de ce qu'il a accompli.

« Peu de gens pensait qu'il se rendrait aussi loin, ajoute Larouche C'est sûr qu'on y a cru. Il fallait qu'il soit en grande forme physique pour se relever après l'uppercut. Soto l'a vraiment touché à la pointe du menton. Benoit s'est écrasé comme un building qui s'effondre. »

«C'est sûr que je suis déçu, dit Gaudet. Je pensais que je pourrais donner une meilleure opposition à Soto. »

« Il a vraiment fait du mieux qui pouvait dans les circonstances, estime Larouche. Il s'est battu contre le meilleur, contre un gars qui a plus de knock-out à sa fiche que Benoit a de combat en carrière... »

Consultez le fil du combat Gaudet c. Soto

 

Round 9  

Un uppercut couche Gaudet au sol. Le vent a tourné d'un coup. Humbero Soto l'achève avec une gauche puis une droite. L'arbitre met fin au combat. Gaudet a montré du courage. Du coeur. Mais sans puissance...

Round 8  

Gaudet a baissé un peu sa garde, ce qui lui vaut quelques coups à la tête. Le Québécois, lui, vise et touche le corps à quelques reprises. Gaudet reçoit plus de coups, des coups souvent puissants, mais il ne flanche pas. Personne ne connaissait son nom à Las Vegas hier. C'est en train de changer, gagne ou perd.



Round 7

Le moteur de Gaudet ne diminue pas de régime. Un coup sous la ceinture de Gaudet lui vaut un avertissement. Soto se plie en deux au milieu du ring. Quand il se relève, il a visiblement des envies de knock-out. Mais sans succès. Gaudet est une vraie anguille et Soto n'arrive pas à s'imposer. 

Round 6 

Ceux qui pensaient que Gaudet ne tiendrait pas debout cinq rounds devant le Mexicain Soto sont confondus. Le Québécois résiste. Mieux, il gagne en confiance. Soto, lui, gaspille beaucoup d'énergie avec des longs coups qui fendent l'air.



Round 5  

Une droite à la tête fait plier les genoux au Drummondvillois. Mais Gaudet continue de se déplacer très rapidement et de bien esquiver. Gaudet a toujours les jambes, c'est évident. Soto doit en avoir marre de courir...

Round 4 

Le Québécois attaque, mais Soto réplique avec une combinaison droite-gauche. Gaudet sort ses droite à vitesse grand V. Soto a goûté à quelques bons coups, mais rien pour lui faire peur. Le juge de HBO vient de donner le round à Gaudet, son premier.

Round 3  

Gaudet continue de danser dans le ring. Sa défensive est excellente. De toute évidence, il a compris le message du premier round. Si seulement ses coups - sa droite notamment, dont il s'est bien servi - avait plus de puissance...

Round 2

Humberto Soto prouve que l'étiquette de cogneur ne lui a pas été accolé pour rien. Il lance chacun de ses coups comme s'ili visait la longue balle. Gaudet touche aussi la cible, mais avec beaucoup moins de puissance. Mais Gaudet bouge bien. Et beaucoup. Soto doit le trouver pas mal grouillant...

Round 1

Benoit Gaudet se retrouve sur le dos, après seulement quelques secondes du combat. Un crochet de gauche au menton. Un sérieux avertissement de Soto. Stéphane Larouche lance dès le retour du boxeur dans son coin: tu t'es mis dans le combat solide!

22h30

Benoit Gaudet vient d'entrer dans l'enceinte du MGM Grand sur une chanson des Trois Accords composée spécialement pour lui. Humberto Soto est rentré sur un air mexicain, ne me demandez pas lequel.

Gaudet n'a pas trop l'air intimidé par le gros show de Vegas. La foule ne réagit pas quand l'annonceur le présente. Soto n'a pas droit à un meilleur accueil.