La boxe est un sport simple mais il y a toujours quelqu'un qui cherche à le compliquer.

Hermann Ngoudjo (17-2-0, 9 K.-O.) et Juan Urango (20-1-1, 16 K.-O.) ont aisément fait le poids, jeudi, à la veille du combat qui mettra à l'enjeu le titre vacant IBF des super-légers au Centre Bell. Le premier a affiché 139,1 livres et le deuxième 139, à une livre de la limite permise, au cours d'une pesée preste et sans chichi. Mais il en a été tout autrement quand est venu le moment de choisir les gants.

Il a fallu plus d'une bonne demi-heure pour démêler un imbroglio, après que le clan Urango eut choisi un gant gauche et un gant droit qui n'étaient pas les mêmes. On a toutefois fini par s'entendre sur des ensembles uniformes, comme il se doit, tant pour les gants prévus pour le combat que ceux de rechange.

Ngoudjo a toutefois dit faire fi de telles distractions, une parmi tant d'autres pour lui au cours des dernières semaines - on pense notamment à la saga entourant la présence ou non de son entraîneur Howard Grant dans son coin.

«Vous savez quoi? Pour devenir champion, il faut franchir plusieurs obstacles. Je pense que c'est le parcours que je suis en train de vivre actuellement, a avancé Ngoudjo, jeudi. Mais ça ne va pas m'empêcher de gagner le championnat que j'ai tant attendu. Pour moi, tout ça, c'est le parcours que je dois emprunter pour arriver à mon but.

«Je ne pense vraiment pas que ce sont des distractions. Dans ma tête, je reste fort, j'ai appris beaucoup de choses durant ma préparation, a ajouté le Montréalais d'origine camerounaise. Tout ce qui vient à côté, ça reste à côté. Je ne regarde pas ça. Je me concentre avant tout sur mon adversaire, sur ce que je dois faire dans le ring.»

Un régime aux fruits

Ngoudjo dit avoir facilement réussi à respecter la pesée, mais il a reconnu qu'il avait dû se priver de nourriture consistante depuis mercredi, n'ingurgitant que des fruits. Alors qu'on cherchait à le faire disserter sur son rêve de devenir champion, qu'on l'invitait à faire vibrer nos cordes sensibles en lui faisant parler de cette belle occasion d'assurer son avenir financier et celle des membres de sa famille qui vivent encore au Cameroun, il n'avait qu'une pensée en tête, jeudi en début de soirée, après toutes les obligations protocolaires de veille de combat.

«C'est d'aller manger, a-t-il dit. Le reste, ça se fera dans le ring.»

«La clé ne sera pas tant ce que Hermann devra faire pour éviter les attaques de Urango, mais ce qu'il devra faire quand il va se faire atteindre, a souligné Anber. Hermann a été préparé en fonction de ça.»

Un autre combat à surveiller sera celui impliquant Antonin Décarie (20-0-0, 6 K.-O.) et Dorin Spivey (35-5-0, 28 K.-O.). Décarie, un Montréalais qui réside à Laval, ne doit pas échapper ce combat de championnat WBO NABO chez les mi-moyens, lui qui pourrait disputer un combat éliminatoire pour le titre d'ici la fin de l'année s'il continue de progresser comme prévu.

La soirée au Centre Bell comprendra trois autres combats chez les super-légers, alors qu'Ali Chebah (28-1-0, 22 K.-O.) affrontera Cesar Soriano (19-21-0, 13 K.-O.), Kenny Galarza (8-0-0, 8 K.-O.) fera face à Leonardo Rojas (7-8-3, 2 K.-O.) et Lagar McGuinness (4-0-0, 2 K.-O.) tentera d'améliorer sa fiche face à Jean Charlemagne (1-8-2).

David Lemieux (12-0-0, 12 K.-O.) affrontera quant à lui Rogelio Sanchez (17-19-4, 11 K.-O.) chez les super mi-moyens, tandis que Lukasz Janik (11-0-0, 5 K.-O.) se mesurera à Martin Hudon (2-1-1, 2 K.-O.) chez les lourds légers, et Danny O'Connor (2-0-0, 1 K.-O.) à Greg Jimenez (0-0-0) chez les mi-moyens.