Bien des défis ont surgi devant la planchiste Emeraude Maheux dans la préparation de ses premiers Championnats du monde seniors. Elle les a tous surmontés et a surpassé ses attentes en atteignant la finale de la descente acrobatique (slopestyle), lundi, en Géorgie.

La météo des derniers jours à Bakouriani a limité l’entraînement des athlètes de plusieurs sports, y compris ceux en surf des neiges. Emeraude Maheux et les autres compétitrices sont passées de trois séances planifiées à l’horaire à seulement une en prévision de cette épreuve.

Les qualifications devaient avoir lieu samedi et ont été reportées à lundi en raison des forts vents. Déjà fébrile à l’idée de vivre ses premiers Championnats du monde, la Québécoise de 17 ans a dû modifier son programme en conséquence.

« On a eu peu d’entraînement et on a dû s’ajuster et changer mon programme pour des manœuvres que je maîtrise à 100 %. Changer les descentes à la dernière minute avec peu d’entraînement, ça apporte plus de stress et ça fait beaucoup à se préoccuper, mais avec le soutien des entraîneurs, on a bien géré la situation », a raconté Maheux en entrevue avec Sportcom.

L’athlète de Saint-Faustin–Lac-Carré a terminé huitième des qualifications. En finale, elle a fait une chute à sa toute dernière manœuvre sur la rampe du bas et a récolté 50,85 points. Elle a amélioré son sort à son deuxième passage et a cumulé 68,38 points. Une performance qui lui a laissé le neuvième rang.

Je suis extrêmement satisfaite de mes descentes, je ne m’attendais pas à faire la finale à mes premiers Mondiaux !

Emeraude Maheux

« Le calibre est très relevé et après être tombée à ma première descente, le stress était assez élevé. Le mieux que je pouvais faire, c’était de garder le sourire et de rider avec confiance, peu importe ce qui allait arriver ! », a mentionné la recrue, qui a seulement pris part à deux Coupes du monde jusqu’à maintenant, se classant 7e et 17e en descente acrobatique.

« Je viens tout juste de commencer dans le circuit, mais effectivement, c’est un stress de plus pour tout le monde [d’être aux Mondiaux]. Toutes les filles donnent le meilleur d’elles-mêmes. Personnellement, j’essayais de me mettre le moins de pression possible. »

La Britannique Mia Brookes est devenue la plus jeune championne du monde de l’histoire à cette épreuve grâce à un pointage de 91,38. Âgée de 16 ans, la médaillée d’or était trop jeune pour participer aux Jeux olympiques de Pékin en 2022.

PHOTO IRAKLI GEDENIDZE, REUTERS

Mia Brookes

Un an plus tard, aux Championnats du monde, elle a été la toute première femme à réussir un saut comportant quatre rotations complètes en compétition avec un cab 1440 double grab.

« Je n’avais pas vu sa première descente, alors je n’avais aucune idée de ce qu’elle allait faire. Quand j’ai vu le 1440, comme tout le monde, je ne trouvais pas les mots, a commenté Emeraude Maheux. Ça prouve que le calibre est très fort. C’est vraiment bien de voir que notre relève repousse les limites. »

La Néo-Zélandaise et championne olympique en titre Zoe Sadowski-Synnott a récolté 88,78 points et est montée sur la deuxième marche du podium, suivie de la Japonaise Miyabi Onitsuka (83,05 points).

Blouin arrêtée aux qualifications

Laurie Blouin a, quant à elle, entrepris les quatrièmes Mondiaux de sa carrière lundi avec une 16e place. C’est la première fois qu’elle n’atteint pas la finale en descente acrobatique de cet évènement, elle qui avait décroché l’or à sa première participation, en 2017.

La planchiste de Stoneham-et-Tewkesbury a perdu des points sur les rails du parcours lors de ses deux descentes des qualifications. À son premier essai, c’est à la toute fin qu’elle a raté sa manœuvre, tandis qu’à la seconde, elle a été pénalisée au haut de la piste.

« C’est sûr que ce n’est pas ce que je désirais. J’ai vraiment été malchanceuse à ces deux moments, mais le reste était assez propre. Je suis un peu déçue, mais ce sont des choses qui arrivent », a dit Laurie Blouin en visioconférence.

J’aurais aimé être en finale et je pense que je méritais ma place.

Laurie Blouin

Deux semaines plus tôt, elle avait décroché la médaille d’argent à cette épreuve à la Coupe du monde de Calgary.

Cette fois, ses 47,16 points obtenus en deuxième manche l’ont classée au 16e rang, à 9,52 points d’une place en finale.

Laurie Blouin se préparera maintenant pour l’épreuve du grand saut (Big Air) afin d’y défendre son titre de championne du monde acquis en 2019, à Deer Valley. Pour le moment, les qualifications sont prévues samedi, et les finales devraient avoir lieu dimanche.

« Je vais faire le même saut qu’à l’habitude en qualification [frontside 1080] et si je passe en finale, je vais essayer quelque chose de nouveau, comme le triple cork. On verra, j’ai peut-être un autre saut en tête ! »

Nicolas Laframboise (43,01 points) et Francis Jobin (40,40 points) n’ont pas été en mesure d’accéder à la finale masculine vendredi. Ils occupent les 28e et 29e places du classement final et tenteront aussi de se reprendre au grand saut, en fin de semaine.

Les quatre Québécois seront en action au grand saut.