(Lac-Beauport) La Sherbrookoise Marion Thénault a remporté l’épreuve des sauts de la Coupe du monde de ski acrobatique de Lac-Beauport, samedi, signant ainsi la deuxième victoire de sa carrière.

« On ajoute au palmarès ! a lancé Thénault, débordante de joie dans la zone mixte du Centre de ski Le Relais. C’est la première à la maison et c’est une sensation incroyable ! La foule était bruyante et je tentais seulement de me calmer en haut de la piste pour faire un bon saut. Ça a marché : j’ai effectué mon meilleur saut depuis vraiment longtemps ! »

Ce double périlleux arrière avec trois vrilles réussi en superfinale a permis à Thénault de récolter 96,23 points de la part des juges, son meilleur pointage en Coupe du monde. Elle a devancé l’Américaine Ashley Caldwell (92,00), deuxième des derniers Mondiaux et quatrième aux Jeux olympiques de Pékin, et l’Ukrainienne Anastasiya Novosad (86,71).

« L’an dernier, ça m’avait stressée de compétitionner à la maison, alors j’ai fait beaucoup de visualisation, a déclaré celle qui avait pris le deuxième rang sur la même piste l’an dernier. Ça a vraiment bien été, mieux qu’en visualisation !

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Marion Thénault

Les sauts, je les ai vraiment effectués plusieurs fois. Ce qui est le plus difficile, c’est de les réussir au bon moment. C’est beaucoup de gestion intérieure. Le but, c’est que ça ait l’air facile : je suis donc très contente si ça avait l’air facile.

Marion Thénault

Il s’agit de son deuxième podium en deux Coupes du monde cette saison, après sa médaille d’argent acquise à Ruka le 4 décembre, et du cinquième de sa carrière. Avec 180 points, Thénault occupe maintenant le premier rang au classement du globe de cristal, devant l’Australienne Danielle Scott, huitième samedi, à 132 points. Novosad suit à 92 points.

« Quand j’ai vu que Danielle, une fille que j’admire et que j’adore, ne passait pas en superfinale, il y a une petite voix intérieure qui m’a dit : “Celle-là, c’est la tienne, ma grande.” »

Revêtir le maillot jaune, ce dimanche, pour la première fois de sa carrière la ravit.

« Mais une compétition à la fois : je vais tenter de poursuivre sur ce momentum que je suis en train de construire, a indiqué Thénault. Le saut que j’ai fait en superfinale, c’est la première fois que je le faisais en Coupe du monde ; ça a payé. Une étape à la fois : j’essaie de ne pas m’emballer trop rapidement. »

La skieuse de 22 ans était la seule Canadienne en superfinale. Sa jeune coéquipière de 16 ans Rosalie Gagnon, qui participait à sa première Coupe du monde, s’était tout de même qualifiée pour la finale, où son parcours s’est arrêté en 11place.

Seules les six premières compétitrices de la finale, comptant 12 sauteuses, obtenaient leur billet pour la superfinale.

Irving perd son pari

Chez les hommes, le Québécois Lewis Irving a tenté une nouvelle manœuvre en superfinale – un triple périlleux arrière ponctué de cinq vrilles – pour se faufiler jusqu’au podium, mais il a raté son atterrissage, sa tête donnant violemment contre la piste, sans dommage toutefois pour l’athlète de 27 ans, qui a terminé au cinquième rang avec une récolte de 80,00 points.

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Lewis Irving

« Malheureusement, je n’ai pas pu atterrir le saut, j’étais trop rapide, a expliqué Irving. […] Je visais la médaille d’or : en réussissant ce saut, ça aurait mis une pression énorme sur tout le monde. Je pense que c’était proche. Réussir à passer les cinq vrilles, ça m’a montré que je suis capable de le faire dans toutes les situations.

« C’était mon troisième sur neige et mon premier en compétition. On va avoir besoin de ça aux Championnats du monde. [Les gars] maîtrisent plusieurs variations du cinq vrilles. Peut-être même qu’on en aura besoin en qualifications aux Mondiaux. Il faut être capable de l’exécuter n’importe quand. Il fallait mettre du millage en situation de compétition [sur ce saut]. »

Le podium a été l’affaire de l’Américain Quinn Dehlinger (122,62), du Suisse Noé Roth (121,24) et de l’Ukrainien Dmytro Kotovskyi (120,81).

Irving était l’unique représentant de l’unifolié en superfinale, malgré la présence de trois compatriotes à la phase précédente. Victor Primeau, Alexandre Duchaine et Émile Nadeau ont tous trois été éliminés à cette étape, prenant respectivement les 9e, 10e et 11rangs.

La journée a pris fin prématurément pour Miha Fontaine. Treizième aux Jeux de Pékin, Fontaine a connu des ratés à l’atterrissage de sa manœuvre et a terminé au 15rang des qualifications.

« Ça avait super bien été pendant les entraînements ; c’est la première fois que ça me fait ça ici [à Lac-Beauport]. Ce sont des choses qui arrivent, qu’on ne contrôle pas, a-t-il expliqué. Ce qui est le fun, c’est que [ce dimanche], c’est un tout autre évènement et on ne peut qu’espérer mieux. »

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Miha Fontaine

Gabriel Dion, Nicolas Martineau, Anthony Noël, Pierre-Olivier Côté, Charlie Fontaine, Flavie Aumond et Alexandra Montminy ont aussi mordu la poussière en qualifications.

La compétition se déroule avec un plateau amoindri en raison de l’absence des Russes et des Biélorusses, interdits de compétition par la Fédération internationale de ski, ainsi que de celle des Chinois, qui n’ont pas obtenu à temps leur visa pour entrer au pays. Ils arriveront toutefois à temps pour disputer les Championnats canadiens, tenus sous forme d’omnium, la semaine prochaine sur la même piste.