La dernière fois que Samuel Piette avait rencontré les médias montréalais, il se préparait à partir pour le Qatar avec l’équipe nationale. Wilfried Nancy était toujours à la tête du CF Montréal. Alistair Johnston et Ismaël Koné étaient encore des représentants du club. Sandro Grande n’avait jamais été entraîneur de l’équipe de réserve…

Les sujets à aborder avec le milieu de terrain étaient donc nombreux, lundi matin, après l’entraînement au Stade olympique. Le premier en tête de liste était sans surprise la Coupe du monde, au cours de laquelle il n’a pas foulé le terrain une seule fois en trois rencontres. Une décision vivement critiquée par les amateurs québécois.

Le principal intéressé n’a pas tenté de camoufler la déception qu’il a vécue.

« Il y a toujours cet astérisque-là de dire que c’était une belle expérience, mais que moi, je n’ai pas joué. Malheureusement, c’est quelque chose qui va rester avec moi pour toujours », a-t-il laissé tomber.

Le Québécois, un vétéran du programme canadien, a néanmoins expliqué respecter la décision de l’entraîneur-chef John Herdman, avec qui il a eu une discussion sur le sujet.

« Je lui ai dit que peu importe ce qu’il décidait, j’allais respecter la décision, mais que si je regardais juste pour moi, c’est sûr que j’aimerais pouvoir dire que j’ai joué au moins cinq minutes dans une Coupe du monde. Ce n’est pas arrivé. Donc oui, c’est malheureux à ce niveau-là. »

L’athlète de 28 ans a noté que « les scénarios pour [lui] d’embarquer [sur le terrain] ne se sont malheureusement pas présentés », expliquant qu’Herdman le voyait plus comme un joueur qui est là « pour garder le score ».

« Est-ce qu’il aurait pu me faire embarquer à la deuxième minute contre la Croatie, après qu’on eut marqué ce premier but-là ? Peut-être. Mais par après, on tirait toujours de l’arrière, malheureusement, donc c’est sûr que c’était un peu plus compliqué pour moi. »

Ultimement, cette situation donne à Piette une « motivation de plus » pour la prochaine Coupe du monde, qui aura lieu en Amérique du Nord en 2026. Il n’en a pas terminé avec l’équipe canadienne.

« La sélection nationale, ça va être terminé quand je vais prendre ma retraite du sport », a-t-il lancé.

Plusieurs changements, même objectif

Les dernières semaines, voire les derniers mois, ont été mouvementées dans l’environnement du CF Montréal. En décembre, le changement d’entraîneur-chef a été au centre de l’attention pendant quelques semaines. Piette, qui côtoyait Wilfried Nancy depuis plusieurs années, a expliqué qu’il comprenait sa décision de partir pour Columbus.

« On avait bâti quelque chose de bien à Montréal. Après, c’est un peu comme les joueurs. T’es victime de ton propre succès. C’est sûr que tu attires l’intérêt d’autres clubs, et c’est ce qui est arrivé avec Columbus.

« Hernán [Losada] a l’air de quelqu’un de très motivé, a-t-il continué. Très bonne personne au niveau humain de ce que j’ai pu voir jusqu’à maintenant. C’est sûr qu’on n’a pas connu de défi, de difficulté, mais à date, tout va bien. On ne se plaint pas et on est excités pour la suite. »

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Le nouvel entraîneur-chef du CF Montréal, Hernán Losada

Au-delà du groupe d’entraîneurs, l’allure de la formation montréalaise a aussi considérablement changé avec, notamment, les transferts de Djordje Mihailovic, Ismaël Koné et Alistair Johnston. C’est sans parler de l’absence de Kei Kamara, qui ne s’est pas présenté au camp et a demandé à être échangé.

« Quand tu parles de gars comme ça, c’est sûr que ça fait mal. Dans le sens où ce sont de grosses pertes », a reconnu Piette.

Ce dernier est d’ailleurs d’avis que le travail n’est pas terminé pour le club sur le marché des transferts. « Je pense qu’il va continuer à chercher des joueurs pour remplacer ces grosses pertes-là. »

Malgré les changements, je pense qu’on a une très bonne fondation. On a des joueurs importants qui sont encore là, des joueurs qui sont revenus – par exemple, Victor [Wanyama] –, donc le noyau est encore très solide.

Samuel Piette

L’objectif principal, a insisté le milieu de terrain, est toujours le même : accéder aux séries éliminatoires. « Faire les séries avec ces changements-là, ça démontrerait à quel point le club s’en va dans la bonne direction », a-t-il noté.

Piette garde la même philosophie qu’il a toujours eue, soit celle d’être un leader, d’être « vocal » et d’« aider les nouveaux joueurs ». Il affichait d’ailleurs le même sympathique sourire qu’on lui connaît à l’entraînement.

Kamara, « toujours un joueur de Montréal »

Kei Kamara, qui a surpris bien des gens en annonçant avoir demandé un échange la semaine dernière, se trouve toujours chez lui, en Afrique, à l’heure actuelle.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Kei Kamara

« Il est toujours un joueur de Montréal, a laissé savoir Losada. Mais je n’ai pas de nouvelles, donc on verra ce qu’il se passe dans les prochains jours et prochaines semaines. »

Joel Waterman, comme Piette, était de retour à l’entraînement lundi. Kamal Miller et James Pantemis, qui ont aussi représenté le pays à la Coupe du monde, étaient pour leur part au Centre Nutrilait, en attente de résultats de tests.

De l’intérêt de différentes équipes

Interrogé sur des rumeurs voulant qu’il quitte l’équipe, Joel Waterman a expliqué que différentes équipes avaient démontré de l’intérêt envers lui. « Mais je suis ici et je veux être ici, a-t-il ajouté. Je me concentre sur Montréal et je laisse mon agent faire le reste. Je suis emballé pour le futur, que ce soit ici ou ailleurs, mais je suis très heureux d’où je me trouve en ce moment. »