Est-ce que ça peut marcher, le hockey en Utah ? Jordan Martel pense que oui.

Cet attaquant originaire du Saguenay fait partie des dizaines et des dizaines de joueurs qui ont pu patiner dans cet État depuis la création des Grizzlies de l’Utah en 1995. Le club de l’ECHL joue ses matchs au Maverik Center de West Valley City, à environ 15 minutes de voiture de Salt Lake City, là où les Coyotes de l’Arizona vont devoir déménager en vue de la prochaine saison.

De loin, comme ça, on pourrait penser que le basketball et le ski sont les seuls sports prisés dans ce coin de l’Amérique, mais Jordan Martel affirme que c’est faux.

PHOTO JEANNOT LÉVESQUE, ARCHIVES LE QUOTIDIEN

Jordan Martel

« C’est une très bonne ville de sports et ils aiment le hockey là-bas, explique Martel, qui est devenu un membre des Nailers de Wheeling cette saison après avoir été échangé par les Grizzlies en décembre. C’est une ville qui est très belle aussi, qui est très propre. Honnêtement, je pense que les gars des Coyotes vont aimer ça ! »

Le joueur de 26 ans a joué pendant deux portions de saison en Utah en 2022 et 2023, et il se souvient d’un aréna qui était très bien fréquenté. Cette saison, les Grizzlies ont attiré en moyenne 6003 fans par match, leur meilleure moyenne depuis la saison 2002-2003.

Est-ce que ces fans vont tous converger vers Salt Lake City lorsque la première mise en jeu sera effectuée par là-bas, en octobre ? Jordan Martel pense que oui.

PHOTO RICK BOWMER, ASSOCIATED PRESS

Le centre-ville de Salt Lake City

De bonnes foules

« C’est un public qui connaît le hockey et qui aime le hockey, ajoute-t-il. Quand je jouais là-bas, c’était toujours devant de très bonnes foules, souvent entre 6000 et 8000 personnes [le Maverik Center peut accueillir 12 000 personnes]. Je ne serais pas surpris si le hockey de la LNH pouvait marcher par là-bas.

« Je me souviens d’un public très impliqué pendant nos matchs. Ce sont des fans de hockey comme on en retrouve au Québec. Ce que j’avais surtout remarqué, c’est qu’ils aiment beaucoup le jeu robuste par là-bas, ils aiment ça quand c’est pas mal physique et aussi quand il peut y avoir des bagarres. Je n’ai rien de négatif à dire sur le monde là-bas ! »

Ce qui est certain, selon Jordan Martel, c’est que les joueurs des Coyotes, une fois le choc du déménagement passé, vont vraiment adorer leur nouvel environnement. D’autant que les joueurs venus de l’Arizona devaient depuis deux ans se contenter de patiner sur la glace du très modeste Mullett Arena.

Ils pourront maintenant déménager dans le confort autrement professionnel du Delta Center, qui est aussi le domicile du Jazz de l’Utah dans la NBA.

« Les gars des Coyotes vont aimer ça, c’est sûr, de conclure Jordan Martel. Je parlais pas mal avec les gars des Grizzlies pendant que j’étais là, et tous les joueurs sans exception adoraient jouer là. En plus, Salt Lake City est une superbe ville, qui est entourée de montagnes. Je n’ai jamais entendu un seul mauvais commentaire au sujet de cette ville-là. »

Pêche sur glace et golf

PHOTO FOURNIE PAR LES GRIZZLIES DE L’UTAH

Charles-Édouard D’Astous

Charles-Édouard D’Astous n’avait lui aussi que de bons mots pour Salt Lake City, où il a porté les couleurs des Grizzlies le temps de 70 matchs en 2021-2022. Ce qu’il a le plus aimé ?

« La vue. Il fait 25 °C, tu regardes au loin et tu vois de la neige dans les montagnes. Je n’ai pas fait de ski, mais si tu veux, tu peux aller skier le matin et jouer au golf l’après-midi. Pas beaucoup d’endroits dans le monde où tu peux faire ça. Une journée pendant les séries, on a été à la pêche sur la glace, et le lendemain, on jouait au golf.

« C’est une des plus belles destinations de ski aux États-Unis, mais personne n’y va, on va tous dans l’Ouest canadien ! Park City, c’est comme Tremblant. »

Le Rimouskois, qui a passé les deux dernières saisons en Finlande, se souvient lui aussi d’un public qui aimait son hockey, même s’il a vécu de plus petites foules à son époque.

« On avait environ 4000 personnes par match. C’est bien pour l’ECHL. Ça paraissait silencieux, parce que c’était un gros aréna. Mais en demi-finale, pendant les séries, on avait 10 000 personnes. Je ne pourrais pas me prononcer. Je ne sais pas si l’équipe de l’ECHL va rester. Mais ils auront du monde. C’est quand même la Ligue nationale. Je ne parierais pas 100 $ que ça va devenir un énorme marché comme Montréal ou Toronto, mais les gens s’intéressent quand même à ça. Mais nous, pour de l’ECHL, les gens nous soutenaient. »

S’il n’a pas joué au Delta Center, D’Astous a tout de même pu visiter l’aréna à titre de spectateur.

« J’ai été voir une couple de games de basket. Bel aréna, super beau. Il y avait souvent des concerts. C’est le fun, c’est au centre-ville, tu peux aller prendre une bière après.

« Ça a été bâti pour des shows et le basket. Mais un aréna, ça s’arrange. La LNH est venue jouer des matchs présaison. Je n’étais pas là, mais j’ai vu des photos et il y avait du monde. Ça fittait bien. Dans mon souvenir des photos, ce n’était pas comme au Barclay Center avec des coins où tu ne voyais pas la glace. »

Avec Guillaume Lefrançois, La Presse