(Detroit) Ce n’était qu’un entraînement. Ce n’est pas là qu’une Coupe Stanley se gagne. Un trophée Norris non plus. Mais Lane Hutson pouvait difficilement espérer faire une meilleure impression auprès de ses coéquipiers. Ou du moins, de la moitié d’entre eux.

C’était l’égalité entre les rouges et les blancs au terme d’un exercice. Un joueur devait se lancer en tirs de barrage afin de briser l’égalité, et c’est Hutson, à quelques heures de son premier match dans la Ligue nationale, qui a été choisi pour les rouges. Sur un trajet plus court qu’à l’habitude, il a sorti ses mains du dimanche et a glissé la rondelle entre les jambes de Cayden Primeau.

Tanner Pearson s’est ensuite exécuté pour les blancs, en vain, confirmant la victoire des rouges, qui ont aussitôt entouré le nouveau venu.

« J’imagine qu’ils m’ont choisi parce que je suis le plus jeune », a soumis Hutson, à son casier après l’entraînement.

Cole Caufield, membre des rouges, avait retrouvé son sourire, après avoir été d’humeur massacrante samedi à Ottawa. « Il semblerait qu’il a volé la feinte de Gallagher ! C’était toute une feinte !, a blagué le petit ailier.

« On l’a choisi parce que c’était son premier entraînement, a poursuivi Caufield. Il a intérêt à s’y habituer, ça va arriver souvent ! »

Ainsi s’est poursuivie l’intégration de Hutson à son nouveau groupe. Il a signé son contrat vendredi et a rejoint l’équipe dimanche, à Detroit. Dimanche soir, des coéquipiers l’ont sorti pour souper. David Savard, Samuel Montembeault et Rafaël Harvey-Pinard, les mêmes qui avaient invité Joshua Roy à New York en janvier, ont de nouveau constitué le comité d’accueil. S’est ajouté un autre Québécois, Mike Matheson, de même que Joel Armia, un autre gars dont le drapeau est bleu et blanc (on fait notre possible pour trouver des liens).

C’est d’avoir du plaisir avec lui. Ce sont des petites choses qui font la différence. On essaie d’aller souper avec lui, de l’inviter dans tout ce qu’on fait. En faisant ça, il va sentir qu’il fait partie de l’équipe.

David Savard

« Quand tu sens que tu en fais partie, tu joues mieux sur la patinoire. Ça a toujours été notre but ici. Il sera une grosse partie de notre avenir et si on fait bien ça, il va se sentir bien sur la patinoire. »

Le grand frère

Pendant que la surfaceuse faisait son œuvre, Hutson et Harvey-Pinard, son ami du souper de la veille, faisaient partie d’un quintette de joueurs assis au banc, impatients de sauter sur la patinoire pour l’entraînement.

Le jeune homme a fait les tours de patinoire habituels, avec Stéphane Robidas comme principal interlocuteur. L’entraîneur des défenseurs a longuement parlé à Hutson avant la séance.

Puis, quand les exercices par duos ont commencé, il était jumelé à Savard. Sans grande surprise, car Savard est vu comme le mentor des défenseurs, mais aussi parce que cet arrière lourd, au style rugueux, pas exactement le plus rapide, pratique un style aux antipodes de Hutson, fluide patineur, dynamique offensivement, mais encore bien chétif à 158 lb, selon les documents de la LNH.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

David Savard

« Savvy, c’est un autre coach. Il est capable d’enseigner, d’aider et de calmer le joueur », a rappelé Martin St-Louis.

C’est excellent. Il a tout fait, il est dans la ligue depuis longtemps. Je sais qu’il va m’aider.

Lane Hutson, au sujet de David Savard

Savard a quant à lui rappelé l’importance de ne pas bourrer le crâne du jeune homme de 20 ans. « S’il y en a trop, tu te mets à trop penser. C’est un talent naturel. On va le laisser faire ses choses, on va l’encadrer et si je vois des choses, je vais lui dire. Mais si on joue bien notre jeu collectif, on va voir ses talents ressortir. »

Savard devra aussi s’assurer que son jeune partenaire ne soit pas trop ébloui. Ayant grandi dans la région de Chicago, il a idolâtré les Blackhawks, notamment un certain Patrick Kane, qui porte maintenant les couleurs des Wings. La réaction de Hutson (à 13 : 00 dans la vidéo) ne mentait pas.

« C’est spécial, a reconnu Hutson. Je l’ai regardé toute ma vie. C’est un gagnant qui a gagné plusieurs Coupes. Mais j’espère qu’il ne gagnera pas ce soir. »

Kane voit sans doute les choses différemment, puisque les Red Wings jouent essentiellement leur saison lundi soir.

Guhle encore absent

C’est Jayden Struble qui sera laissé de côté pour permettre à Hutson d’intégrer la formation. À l’entraînement, il formait un duo avec Kaiden Guhle, qui ratera un sixième match de suite en raison d’une blessure au haut du corps.

Samuel Montembeault défendra le filet des Montréalais.

Lisez « Le suspense des Wings » Lisez le billet de Mathais Brunet « Lane Hutson sur les traces de Caufield ou de Farrell ? »