Il ne reste plus que quelques jours avant la date limite des transactions, prévue le vendredi 8 mars. Le Canadien ayant déjà frappé un grand coup en acquérant un choix de premier tour en retour de Sean Monahan, on peut s’attendre à une semaine assez tranquille du côté montréalais. La Presse passe néanmoins en revue les monnaies d’échange potentielles de l’organisation.

De l’espace salarial

En plaçant Carey Price sur la liste des blessés à long terme dès la fin du camp d’entraînement, le Canadien a nagé dans l’espace salarial pendant toute la saison. C’est maintenant que ça pourrait lui servir. Selon le site Cap Friendly, l’équipe peut absorber l’équivalent d’un salaire de 5,7 millions : elle serait donc en mesure d’acquérir un mauvais contrat d’une équipe qui souhaite se donner de la marge de manœuvre.

Une retenue de salaire

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Le directeur général du Canadien, Kent Hughes

Chaque saison, les clubs peuvent retenir une portion du salaire de trois contrats au maximum. Il reste encore une case libre au Tricolore. Vu l’espace salarial dont il dispose, Kent Hughes pourrait donc offrir à ses homologues d’agir comme tierce partie dans une transaction, comme il l’avait fait l’an dernier avec l’échange de Nick Bonino. On imagine toutefois que la dernière case de rétention du CH sera préservée le plus longtemps possible pour échanger un joueur – par exemple Jake Allen.

Jake Allen

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Jake Allen

Le fameux ménage à trois devant le filet montréalais pourrait enfin se terminer si Jake Allen était échangé. Ça prendra toutefois un acheteur qui a la foi. Ou qui est mal pris. Ou les deux. Le vétéran a connu un départ canon en octobre ; or, depuis le 1er novembre, il a été l’un des pires gardiens de la LNH sur le plan statistique. Ses chiffres à cinq contre cinq sont longtemps demeurés encourageants, mais cet argument s’est érodé à mesure que se sont accumulées les défaites. Jouissant d’une bonne réputation à travers la ligue, Allen a aussi l’avantage d’être un des rares gardiens disponibles sur le marché. Mais puisqu’il gagnera 3,85 millions de dollars la saison prochaine, il faudra que Kent Hughes fasse son bout de chemin et qu’un autre DG se laisse convaincre qu’il peut améliorer son équipe. Ce n’est pas fait.

David Savard

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David Savard

Selon différents informateurs, le défenseur David Savard susciterait de l’intérêt dans quelques équipes de la LNH. On peut comprendre pourquoi : c’est un leader qui a déjà gagné la Coupe Stanley, il dispute plus de 20 minutes par match en moyenne, il est droitier, il bloque des tirs… Autant d’éléments prisés par des clubs qui s’apprêtent à entrer en séries éliminatoires. On pourrait aussi comprendre si le Tricolore décidait de l’échanger avant que son déclin ne s’accélère. Les statistiques avancées le font très mal paraître, et à cinq contre cinq, c’est un joueur qui se retrouve sur la patinoire pour un but adverse pratiquement chaque soir depuis quatre ans. Néanmoins, les prix payés au cours des derniers jours pour Chris Tanev et Ilya Lyubushkin laissent croire que personne ne donnera la lune pour Savard. Dans ce contexte, vu le rôle de mentor qu’il exerce au sein d’une brigade défensive inexpérimentée, le CH pourrait préférer vivre avec ses carences une année de plus.

Joel Armia

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Joel Armia

Ne riez pas. Il n’est pas et ne sera jamais une grande vedette. Il est toutefois, objectivement, le meilleur attaquant défensif du Canadien. Il a en outre retrouvé une certaine touche offensive cette saison – il est le seul attaquant hors du premier trio à avoir marqué au moins 10 buts. À cinq contre cinq, il n’est devancé que par Nick Suzuki dans la colonne des buteurs. Ce qu’il a aussi retrouvé ? Le sourire. Son jeu est assurément plus libéré qu’au cours des deux dernières années, et ses bonnes performances ne sont plus éclipsées par de longs marasmes. Il a par ailleurs bien paru à ses deux dernières présences en séries éliminatoires. Comme pour Savard, il ne vaudrait pas la peine de s’en débarrasser sans retour intéressant.

Jordan Harris

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Jordan Harris

Avec tous les jeunes défenseurs qui jouent déjà à Montréal et à Laval, et sachant qu’une autre livraison est prévue pour bientôt – David Reinbacher, Lane Hutson et Adam Engström –, Jordan Harris apparaît comme le plus probable joueur en trop à court ou à moyen terme. Ce patineur agile et intelligent est desservi par son manque d’unicité, lui qui n’est pas un grand contributeur offensif sans être pour autant un arrière strictement défensif. Son profil ne correspond toutefois pas à celui qui est habituellement recherché à ce temps-ci de l’année. Si le CH se résolvait à l’échanger, le retour serait probablement modeste.

Johnathan Kovacevic

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Johnathan Kovacevic

Un défenseur droitier de 6 pi 5 po et 223 lb et efficace en infériorité numérique, s’il est disponible, attirerait forcément l’attention à l’approche des séries, surtout s’il gagne aussi peu que 766 667 $ en vertu d’un contrat valide pour une autre saison. Cela étant, Johnathan Kovacevic ne rapporterait probablement pas un pactole lui non plus, mais il pourrait trouver preneur si l’on désirait rapidement libérer un poste. Peut-être, aussi, voudra-t-on le garder à Montréal, vu le manque de profondeur et d’expérience sur le flanc droit de la défense.

Tanner Pearson

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Tanner Pearson

Les attaquants polyvalents possédant de l’expérience en séries éliminatoires et ayant remporté la Coupe Stanley sont prisés. Tanner Pearson, qui s’apprête à devenir joueur autonome sans compensation, serait probablement sur son départ si ce n’était de son salaire de 3,25 millions. On peine en effet à voir quel club paiera pour acquérir ce joueur qui devrait plutôt gagner 1 million, voire moins. On doute aussi que Kent Hughes accepte de retenir une partie de son salaire. Mais une date limite des transactions ne serait pas complète sans au moins une incongruité. Pearson contre un choix de septième tour ne serait pas l’échange le plus incongru qu’on ait vu.