Quand il a eu la confirmation que les détails de son contrat étaient réglés, Samuel Montembeault a fait ce qu’il fait chaque fois qu’un évènement important survient dans sa vie.

Après avoir agi à titre de gardien adjoint pour le match du 30 novembre dernier, une rude défaite de 5-1 aux mains des Panthers de la Floride, il a pris la route pour Bécancour afin de dévoiler la nouvelle en primeur à ses parents.

Lorsque la nouvelle est devenue publique le lendemain matin, toute la famille a rapidement été inondée de messages de félicitations. On s’attendait à des célébrations fastes. Or, un quart de nuit attendait Mario, le père de Samuel, à l’aluminerie où il est opérateur.

« Sam est resté chez nous, on a mangé un pâté chinois, on s’est mis en pyjama et on a regardé un film de Noël. Ç’a été ça, la célébration », a raconté en riant Manon Royer, mère du gardien, croisée avec son conjoint il y a quelques jours au Centre Bell.

« Mais on va se reprendre », a promptement promis le paternel.

Si une seule anecdote peut résumer Samuel Montembeault, c’est probablement celle-là. Un pâté chinois pour souligner un contrat de trois ans d’une valeur totale de 9,45 millions de dollars.

« C’est vraiment ça », confirme le principal concerné, en entrevue avec La Presse, dans un café du centre-ville.

Je suis juste vraiment bien quand je suis à la maison avec ma famille. C’est tout le temps simple. On a du fun, on s’écœure. On est vraiment tissés serré.

Samuel Montembeault

La simplicité est probablement le thème qui revient le plus souvent quand on écoute parler Montembeault ou quand on entend parler de lui. Lors du point de presse ayant suivi la signature de son contrat, il a révélé avoir l’intention d’acheter un terrain à Trois-Rivières avec sa copine, elle aussi originaire de la région.

« On aimerait ça, avoir notre maison de rêve dans ce coin-là pour bâtir une famille et la voir grandir là-bas, précise l’athlète de 27 ans. C’est juste à une heure et demie de Montréal. […] Tous mes amis et toute ma famille sont encore là-bas, j’aime ça, être proche de mon monde. »

Stabilité

Ce qu’il a surtout acquis, c’est la « stabilité ». Au sein de l’organisation du Canadien, qui lui a témoigné sa confiance en s’associant à lui jusqu’en 2027. Et, forcément, sur le plan financier. N’ayant jamais senti « le besoin de flasher » – il conduit encore la voiture qu’il s’est offerte en 2016 après avoir signé son premier contrat professionnel avec les Panthers de la Floride –, il se réjouit, avant tout, d’avoir l’esprit tranquille pour longtemps.

« En grandissant, et on n’était pas la famille qui avait le plus d’argent, dit-il, mes parents ont fait tellement de sacrifices pour me permettre de jouer au hockey. Un gardien, en plus, on sait que ça coûte plus cher… »

Quand j’étais junior, je gagnais 60 $ par semaine. Il a déjà fallu que j’appelle mon père pour payer mon gaz, parce que je n’avais plus d’argent. Alors oui, c’est le fun d’avoir plus de stabilité.

Samuel Montembeault

On comprend donc que ce n’est pas lui qui prendra la grosse tête avec son nouveau statut. Ce serait, à tout le moins, un choc pour son entourage si ça se produisait.

Ça trancherait drôlement avec celui qui peut encore être aperçu, en pyjama, à promener ses deux bouledogues français dans les rues du petit secteur de Bécancour où se trouve la maison familiale. Ou avec celui qui a fait des livraisons pour la pharmacie dont sa mère est gérante, pendant l’été 2022, pour remplacer un employé malade.

« Il ne réalise pas qu’il est devenu Samuel Montembeault du Canadien de Montréal, estime justement sa mère Manon. Lui, c’est Samuel Montembeault de Sainte-Gertrude. Ça ne le stresse pas du tout. »