« Il a le talent. C’est sûr qu’il a le talent. Ça, ça n’a jamais été une question pour nous autres », répond Roberto Luongo quand on lui demande si Samuel Montembeault a ce qu’il faut pour être un gardien numéro un dans la LNH.

La Presse a rencontré l’ex-gardien québécois mercredi soir, à l’aréna… Roberto-Luongo. C’est que l’arrondissement de Saint-Léonard, où est situé ledit aréna, a profité de la visite des Panthers de la Floride dans la métropole pour honorer celui qui est l’un de ses plus grands ambassadeurs.

Des dizaines de personnes, jeunes et moins jeunes, s’étaient donné rendez-vous dans le hall du bâtiment pour assister au dévoilement d’une vitrine rendant hommage à l’ancien cerbère. Dans la vitrine, préparée avec l’aide des parents de Luongo, sont exposés des photos marquantes de la carrière du gardien, des coupures souvenirs de magazines, un de ses bâtons autographié et deux de ses chandails – l’un d’Équipe Canada, l’autre des Panthers.

Quand j’ai commencé à jouer au hockey, j’ai scoré beaucoup de buts ici. Je n’étais pas gardien de but, j’étais un joueur d’avant.

Roberto Luongo, lors de son discours

« Quand je viens ici l’été, avec ma famille, je passe devant l’aréna, je regarde mon nom et je dis toujours : je remercie le bon Dieu que la ville de Saint-Léonard ait deux arénas, parce que s’il n’y en avait qu’un, je ne pense pas qu’[il serait à mon nom] », s’est-il exclamé, déclenchant un rire dans la salle.

L’ex-athlète de 44 ans, aujourd’hui conseiller spécial auprès du directeur général des Panthers, faisait référence à un autre grand gardien natif de Saint-Léonard, un certain Martin Brodeur. L’autre aréna de l’arrondissement porte son nom.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Martin Brodeur et Roberto Luongo, les deux gardiens de but natifs de Saint-Léonard, avec leur médaille d’or obtenue aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010

Luongo et Brodeur font tous deux partie du top 4 des gardiens les plus victorieux de l’histoire de la LNH. Brodeur (691) est premier, Patrick Roy (551) est deuxième. Jusqu’en avril 2021, Luongo était le troisième sur la liste avec 489 victoires. Il a depuis été dépassé par Marc-André Fleury, un autre natif de la Belle Province, qui compte à ce jour 547 gains.

« Le fait que c’est quatre Québécois, ça rend ça un peu plus spécial, mentionne Luongo à La Presse. Je suis excité pour [Fleury] ; j’ai hâte de voir où ça va se rendre. Quand j’ai arrêté, si j’avais continué une autre année, j’aurais pu me rendre à 500. J’espère qu’il va l’avoir ! »

Les gardiens québécois, justement, sont moins nombreux qu’ils ne l’ont déjà été dans la LNH.

« Le reste du monde nous a rattrapés, dit Luongo quand on le lui fait remarquer. Tous les pays ont de bons gardiens maintenant, donc c’est plus difficile de percer. Mais c’est toujours excitant de se rappeler ces bons temps-là, quand on aurait dit que tous les gardiens de but venaient du Québec ! »

Montembeault, plus mature et expérimenté

Pour continuer dans la même veine, on ne pouvait faire autrement que de questionner Luongo sur un autre gardien québécois : Samuel Montembeault, choix de troisième tour des Panthers en 2015. En octobre 2021, il était réclamé au ballottage par le Canadien.

Montembeault et Luongo se sont côtoyés en tant que coéquipiers en Floride ; les premières semaines du premier dans la LNH ont eu lieu lors de la dernière année du deuxième dans la grande ligue, en 2018-2019. Alors quand on demande à Luongo de nous parler de ce qu’il pense de l’évolution de Montembeault depuis son arrivée à Montréal, il n’hésite pas. Dans son regard, on perçoit un bonheur sincère.

« Je suis vraiment content pour lui ! », s’exclame-t-il d’abord. « J’ai joué avec lui un peu. Après ça, j’étais dans le management. On était déçus de le perdre quand Montréal l’a réclamé au ballottage parce que c’est un petit gars qui a beaucoup de talent. Il suffisait juste d’avoir un peu plus d’expérience. »

Je suis content que Montréal lui ait donné sa chance. Il l’a saisie. Il est devenu un gardien de la Ligue nationale !

Roberto Luongo, à propos de Samuel Montembeault

La lutte à trois devant le filet est l’un des sujets d’actualité chez le Canadien depuis le début de la saison. Pour Luongo, il ne fait pas de doute que Montembeault a ce qu’il faut pour être un gardien numéro un dans le circuit Bettman.

« Il a le talent. C’est sûr qu’il a le talent. Ça, ça n’a jamais été une question pour nous autres. On voit que, maintenant, il a un peu plus d’expérience et de maturité, ajoute-t-il. Il joue vraiment bien. C’est à lui à prouver [qu’il peut être numéro un]. »

Sur Carey Price

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Carey Price

Roberto Luongo a côtoyé Carey Price avec Équipe Canada lors des Jeux olympiques de 2014, à Sotchi. Le Québécois est d’avis que le gardien du Canadien, qui n’a pas officiellement annoncé sa retraite, méritera un de ces jours sa place au Temple de la renommée du hockey, honneur qu’il a lui-même reçu en 2022. « C’est un des gardiens les plus talentueux que j’aie jamais vus, soutient Luongo. J’ai joué avec lui aux Olympiques une fois, mais je suis vraiment resté impressionné par son talent et sa drive sur chaque lancer. Je suis content d’avoir été capable d’être son coéquipier. C’est plate que les blessures… Mais je suis content pour lui qu’il ait connu une belle carrière. »