Il s’est passé des choses intéressantes lors du plus récent voyage du Canadien au Massachusetts, en Californie et en Ohio, dans une perspective de développement à long terme. Voici cinq observations.

1. Le déclic de Slafkovsky

PHOTO GARY A. VASQUEZ, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Juraj Slafkovsky (à l’avant-plan)

Il n’y a pas seulement ses quatre points en cinq matchs, cinq à ses sept dernières rencontres si on déborde un peu. Il y a la manière de jouer. Comme si tout s’était mis en place en même temps. La principale amélioration de ce jeune homme de 19 ans : son efficacité le long des rampes en récupération et en protection de rondelle.

On le sent beaucoup plus en confiance, impliqué, tant en zone défensive qu’à l’offensive. Sa vitesse, sa robustesse, sa hargne, du haut de ses 6 pieds 3 pouces et 230 livres, permettent à son partenaire de trio Cole Caufield d’obtenir un peu plus d’espace. Il ne faut pas sous-estimer le rôle de Christian Dvorak, effacé, mais stabilisateur.

Slafkovsky a joué 19 : 44 à San Jose, un sommet en carrière. Il a été employé moins de 15 minutes une seule fois, à Anaheim (14 : 31). Et si le pari de le garder à Montréal à 18 ans pour corriger ses failles avait été le bon ?

2. Une nouvelle première paire ?

Contre les Blue Jackets mercredi, Martin St-Louis a réuni ses deux plus jeunes défenseurs, Kaiden Guhle, 21 ans, et Justin Barron, 22 ans depuis le 15 novembre, et leur a confié les tâches les plus délicates contre les meilleurs éléments adverses. Le meilleur défenseur offensif du groupe, Mike Matheson, s’est retrouvé avec Gustav Lindström et a eu des confrontations plus faciles, tout en contribuant à l’attaque avec deux autres aides.

Guhle a joué 24 : 51, presque deux minutes de plus que Matheson. Barron progresse de façon étonnante. À son premier match de la saison, après plusieurs rencontres sur la tribune de presse, il a disputé un peu plus de 11 minutes. Il en a joué plus de 25 à San Jose et il est désormais rarement employé moins de 20 minutes. On risque de revoir ces deux partenaires du Championnat mondial junior pour l’équipe canadienne souvent ensemble à l’avenir. Barron est en train de cimenter sa place au sein du top 4.

3. Le bon ailier pour Suzuki ?

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Nick Suzuki

Mine de rien, Alex Newhook a obtenu six points, dont quatre buts, à ses six dernières rencontres, après en avoir amassé sept à ses quatorze premières parties à Montréal. Il a fait la transition en douceur du centre à l’aile et complémente bien Nick Suzuki. Celui-ci constitue un patineur puissant, sans être le plus rapide. La vitesse de Newhook sert bien Suzuki.

Brendan Gallagher se retrouve un peu sur ce trio par défaut. Son ardeur au travail est exemplaire, mais son manque de mobilité constitue un handicap. Il a d’ailleurs obtenu une seule passe à ses huit dernières rencontres, avec une fiche de -8.

Avec le retour de Kirby Dach l’an prochain, on peut aisément identifier les quatre autres membres des deux trios offensifs, avec Suzuki, Caufield, Slafkovsky et Newhook. Il faudra en trouver un autre…

4. Les prouesses de Montembeault

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Samuel Montembeault

Trois recruteurs des Oilers d’Edmonton, dont un spécialiste des gardiens, assistaient au match du Canadien à Columbus mercredi, dit-on. Comme par hasard, Samuel Montembeault était d’office.

Montembeault, 27 ans, a disputé un autre fort match. Il a accordé neuf buts seulement à ses quatre derniers départs, et plus de deux buts une seule fois en quatre tentatives. Sa fiche s’établit désormais à 5-3-1, avec une moyenne de 2,73 et un taux d’arrêts de .910. Sa moyenne de buts alloués et son taux d’arrêts lui confèrent le 16e rang dans la LNH chez les gardiens ayant disputé au moins dix parties.

À moins qu’il ne soit excessivement gourmand dans ses négociations de contrat, ou encore que les Oilers fassent une offre impossible à refuser, pourquoi ne pas tenter de le garder ?

5. Des vétérans trainent de la patte

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Tanner Pearson

Obtenu des Canucks à l’aube du camp d’entraînement, Tanner Pearson a été relégué au quatrième trio mercredi. Il a joué à peine dix minutes. Ça devient difficile pour Pearson, deux passes à ses 17 derniers matchs, après avoir obtenu cinq points à ses cinq premières rencontres.

Sean Monahan a fait un beau jeu sur le but gagnant mercredi, même s’il n’a pas obtenu de point. Mais il a été blanchi à ses sept derniers matchs. Il n’avait pas joué moins de 17 minutes à ses dix premières parties, mais n’avait pas franchi cette marque lors de quatre des cinq dernières rencontres.

Brendan Gallagher fait son gros possible. Mais on lui en demande trop pour ses capacités au sein du premier trio. En défense, on soupçonne Johnathan Kovacevic de jouer blessé. Le voyage a été difficile pour lui et le voilà au sein de la troisième paire avec Jayden Struble.

Sauvé par l’absence du DG ?

Les Sénateurs d’Ottawa avaient l’occasion parfaite de congédier leur entraîneur D. J. Smith, après une deuxième défaite consécutive, lundi, 5-0 aux mains des Panthers, et trois jours de congé. Un nouveau coach aurait ainsi pu bénéficier de trois jours d’entraînement pour instaurer sa vision et son système.

Mais le nouveau propriétaire Michael Andlauer et son président Steve Staios ont choisi de garder le statu quo. Et on peut les comprendre. Ottawa se cherche toujours un directeur général et il serait mal avisé d’imposer un nouvel entraîneur à son nouveau gestionnaire.

Le temps commence déjà à manquer cependant si on veut sauver la saison. Les Sénateurs occupent le 29e rang du classement général pour les points, mais le 25e pour le taux de victoire, avec une fiche de 8-9. Ils sont à neuf points du Lightning et de la dernière place donnant accès aux séries, avec néanmoins six matchs de plus à disputer. Mais il faut les gagner.

Smith a une fiche de 128-148-32 depuis son arrivée avec les Sénateurs. Il a rejoint un club en reconstruction, mais les attentes sont plus élevées depuis deux ans, sans qu’il ne soit capable de faire gagner ce club.