Mine de rien, alors que les nuits fraîchissent et que les soldes de la rentrée battent leur plein, quelques jeunes joueurs de haut calibre sont toujours sans contrat dans la LNH.

Douze joueurs autonomes avec restriction ne se sont pas encore entendus avec leur équipe respective. Du groupe, le nom le plus intrigant est celui de Trevor Zegras, étoile des Ducks d’Anaheim et l’un des attaquants les plus aimés du public nord-américain. On note aussi ceux d’Evan Bouchard, de Shane Pinto, de Jamie Drysdale, de Morgan Frost… et d’Alexis Lafrenière.

Le Québécois, sélectionné au tout premier rang par les Rangers de New York en 2020, reste toutefois optimiste. Jeudi dernier, en marge du ProAm Gagné-Bergeron, match caritatif présenté à Québec, il semblait même passablement détendu dans les circonstances.

« Ça s’en vient, a-t-il promis. Mon agent et les Rangers sont en discussions, j’espère que ça va se régler au cours des prochaines semaines. »

Comment compose-t-il avec cette incertitude ? lui a demandé un reporter.

« C’est cool, c’est ça, la LNH, a-t-il répondu. Il faut être patient, parfois ça prend plus de temps. »

Lafrenière, sans surprise, n’a pas fourni de détails sur les négociations en tant que telles. Très peu d’informations – voire pas – ont d’ailleurs filtré du processus jusqu’ici.

Il a toutefois été très clair sur ses intentions : « J’adore jouer là-bas, a-t-il tranché. J’aime la ville, les fans, l’aréna. Jouer au Madison Square Garden, c’est incroyable, surtout en séries éliminatoires. »

L’appréciation est mutuelle, apparemment : selon les principaux informateurs du circuit, les Rangers n’ont pas l’intention de s’en séparer. Le nouvel entraîneur-chef Peter Laviolette a même indiqué, lors d’un point de presse tenu plus tôt cet été, que les jeunes attaquants devaient « avoir la chance » de se développer.

La référence à Lafrenière et à Kaapo Kakko n’était même pas voilée. Les deux ont disputé une quinzaine de minutes par rencontre la saison dernière, tout en étant confinés à des rôles de soutien en avantage numérique. Ils ont pourtant répondu avec des récoltes de 39 et 40 points, respectivement.

L’ailier gauche voit bien sûr d’un bon œil cette remarque de son entraîneur, mais il affirme que ce sera à lui, avant tout, « de connaître un bon camp d’entraînement et un bon début de saison ». Puis d’« avoir du fun et d’en profiter ».

Peu de joueurs des Rangers connaissent bien Laviolette, a-t-il rappelé. Il reviendra donc à chacun de faire bonne impression.

Progression

Si Alexis Lafrenière est toujours à la recherche d’une nouvelle entente, c’est évidemment parce que son contrat d’entrée dans la LNH s’est terminé au terme de sa troisième saison.

Aussi bien dire que malgré ses 21 ans, il n’a plus rien du statut d’une recrue, surtout pas après 216 matchs de saison et 27 autres de série.

Il n’est pas aisé pour autant de dresser un bilan clair de ses trois premières années professionnelles. Repêchés la même année que lui, Tim Stützle, Lucas Raymond et Dawson Mercer ont tous connu davantage de succès offensif à leurs débuts. Surtout Stützle, qui a pratiquement amassé le double des points de Lafrenière – 177 contre 91. L’Allemand s’apprête d’ailleurs à disputer la première saison d’un contrat de huit ans qui lui rapportera un salaire moyen de 8,3 millions. Lafrenière n’aura pas droit à cette somme.

Il vient néanmoins de connaître sa meilleure saison sur le plan offensif, avec 39 points en 81 matchs. Non seulement il a gonflé son total de la saison précédente, mais il a en outre vu augmenter la cadence des chances de marquer qu’il a obtenues à cinq contre cinq.

Il a aussi décoché davantage de tirs au filet. La progression, sans être spectaculaire, est constante.

Cela n’empêche pas Lafrenière de souhaiter encore atteindre un autre niveau sur le plan offensif. « Je pense que ma game s’est améliorée dans les deux sens de la patinoire, a-t-il souligné. J’aimerais quand même avoir plus de production offensive, générer plus d’attaque. Il faut être patient. Ça va venir, je pense. »

Il s’est surtout concentré, depuis le début de l’été, à améliorer son coup de patin.

Ses coéquipiers et lui seront gonflés à bloc, dit-il, afin de rapidement effacer leur élimination au premier tour des séries, le printemps dernier. Les Rangers, qui avaient fait le plein de renfort à la date limite des transactions, se sont inclinés en sept matchs face aux Devils du New Jersey.

« Ç’a été difficile, a avoué Lafrenière. On a perdu contre une très bonne équipe ; un match 7, ça peut aller d’un côté comme de l’autre… On a perdu celui-là, mais ça nous donne de l’expérience. On est encore jeunes. On va revenir encore plus fort. »