Pas besoin de rappeler à Jonathan Huberdeau ses insuccès de la dernière saison. Il est au courant de ses déboires. Il est bien au fait qu’il a joué en deçà des attentes. Cependant, une nouvelle ère démarre à Calgary et il compte bien être au cœur des succès à venir des Flames.

« Les quatre dernières années, ça allait très bien. L’an passé, ça a moins bien été. Il y a eu beaucoup de changements, mais ça n’excuse rien », a déclaré Huberdeau sur la terrasse du club de golf Le Mirage.

Le prestigieux club, situé dans les Laurentides, accueillait pour la deuxième année le tournoi de golf Jonathan Huberdeau au profit de la Fondation Cité de la Santé.

Contrairement à sa première saison dans l’uniforme des Flames, son association avec l’hôpital lavallois est un véritable succès depuis un an. L’évènement de lundi a d’ailleurs permis de récolter 355 000 $.

« Je ne regrette pas du tout [de m’être impliqué]. Tout le monde veut juste aider et tout le monde le fait avec un sourire », a-t-il expliqué avec un polo gris aux couleurs de la fondation devant un arrière-plan de bruine intermittente.

Cette année, la fondation concentrera ses efforts sur les enjeux liés aux problèmes de santé mentale. Comme Huberdeau ne fait jamais dans la demi-mesure, il a encore mis les bouchées doubles pour marquer son engagement auprès de la fondation.

« Je ne sauve pas de vie directement, mais j’aime aller à l’hôpital. Cette année, je suis allé visiter le domaine de psychiatrie. J’aime aller sur place, constater et voir ce dont ils ont besoin. »

Au moins, cette nouvelle partie de sa vie est venue mettre un baume, en quelque sorte, sur des débuts tumultueux en Alberta.

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Jonathan Huberdeau en action

Fort d’une saison de 115 points il y a deux ans, le Jérômien a peiné à collecter les réussites, avec seulement 55 points la saison dernière.

En fait, l’entièreté de l’équipe a déçu les attentes, incapable de se qualifier pour les séries éliminatoires, malgré la venue de nombreux vétérans.

« On était compétitifs, mais ce n’est pas tout le monde qui a donné son meilleur. Moi, j’ai eu de la misère. Ce n’est pas tout le monde qui a donné son 100 %, mais cette saison, je suis confiant », a-t-il clarifié.

Après la pluie, le beau temps

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Jonathan Huberdeau a récolté seulement 55 points la saison dernière.

Il y a moins d’un an, l’ailier de 30 ans a signé une entente de huit ans d’une valeur de 84 millions de dollars. Il est donc à Calgary pour de bon, en principe.

Et selon lui, les Flames sont près du but. Le leur étant de gagner la Coupe Stanley, le plus rapidement possible.

« La direction veut qu’on gagne maintenant. On a beaucoup de gars de 29 et 30 ans. Il faut gagner en ce moment. On est dans notre prime. C’est plus la chimie d’équipe qu’il faut regarder. Il faut travailler ensemble. »

D’ailleurs, Huberdeau concède ne pas avoir été le leader qu’il souhaitait être à son arrivée dans le vestiaire des Flames : « Vu que je ne jouais pas bien l’an passé, c’était difficile d’en être un. En Floride, j’étais un leader. À Calgary, c’était une nouvelle équipe, donc c’est sûr qu’on ne s’impose pas dès le départ comme un leader dans un nouveau vestiaire. »

Désormais à l’aise avec le climat des Rocheuses, il aborde la nouvelle campagne avec une tout autre perspective. « J’arriverai au camp, je serai à l’aise et je serai le leader de cette équipe pour l’amener en séries. On a une bonne équipe. Ce sera un bon défi, mais on est prêts. »

Son apport sera névralgique à la cause des Flames, à la suite du départ de certains membres du noyau de l’équipe, comme Tyler Toffoli et Milan Lucic.

Il s’attend également à un meilleur rendement individuel. Selon lui, la dernière saison était une aberrance : « Mon talent n’est pas parti du jour au lendemain. J’avais perdu confiance, mais là, je compte la retrouver. Je sais ce que je peux faire et l’an prochain, je vais le faire. »

Nouvel entraîneur, nouvelle attitude

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Ryan Huska, nouvel entraîneur des Flames

« Ils disent tout le temps que je lance des flèches à Darryl [Sutter], dit-il avec un sourire en coin, mais c’est une bonne personne, c’est juste que ça n’a pas cliqué entre lui et moi. Je n’ai rien contre le gars. »

La relation entre l’entraîneur-chef de 64 ans et Huberdeau n’a pas toujours été au beau fixe. « Il faut juste que j’arrête de penser à ça et regarder comment je peux aider l’équipe. »

Au moins, pour lui, c’est du passé. Avec Ryan Huska maintenant à la barre des Flames, l’attaquant entrevoit des jours plus radieux. « Je pense que sa vision est la bonne. Je suis convaincu que Ryan nous donnera tous les outils pour avoir du succès. »

Ses outils, les Flames en auront besoin pour éviter une deuxième mauvaise saison de suite. Mais parole d’Huberdeau : « J’ai hâte de pouvoir retourner à Calgary pour montrer ce que je peux faire. »