Il est loin, bien loin, le Michael Pezzetta qui était employé comme joueur de soutien dans la Ligue américaine et qui était parfois laissé de côté.

Depuis deux ans Pezzetta déjoue les pronostics. Rappelé des mineures le 1er novembre 2021, l’attaquant de 25 ans a surpris tout le monde et signé son premier pacte à un volet dans la LNH la saison dernière. Le voilà qui s’est entendu, vendredi matin, sur les termes d’une prolongation de contrat de deux ans, encore à un volet. Cette entente, qui expirera à l’été 2025, lui rapportera 812 500 $ par année.

« Il y a eu des moments où c’était un peu plus difficile de voir le bout du tunnel. J’ai mis le travail et j’ai cru en moi quand, de l’extérieur, les choses ne semblaient pas en voie de fonctionner », a laissé tomber le Torontois lors d’une conférence de presse virtuelle, vendredi midi.

J’attendais cette occasion et je l’ai eue il y a deux saisons. Maintenant, j’en prends avantage. Une fois que j’ai mis le pied dans la porte, je ne l’ai pas enlevé de la pédale de gaz.

Michael Pezzetta

Pendant que les joueurs tombaient comme des mouches chez le Canadien cette saison, Michael Pezzetta était là, droit comme un chêne, cheveux blonds au vent, prêt à faire ce que Martin St-Louis lui demandait. Le fait de demeurer en bonne santé lui a permis, affirme-t-il, « de rester dans la formation » et de « solidifier [sa] place ».

Début avril, à trois matchs de la fin de la saison, le robuste athlète affirmait aux médias avoir « prouvé » qu’il peut « jouer dans cette ligue ». Mais le contrat était loin d’être acquis, surtout dans un club qui devrait encore être encombré d’attaquants la saison prochaine. Force est de constater que les dirigeants du Tricolore ont été convaincus.

Si cette entente amène un « sentiment de sécurité » à Pezzetta et sa famille, il n’y a rien de gagné en matière de temps de jeu pour celui qui a l’habitude de mériter chaque minute, match après match.

« De toute évidence, il y a encore beaucoup de travail à faire, a-t-il estimé. Il y a encore beaucoup d’occupants dans cette équipe, beaucoup de bons attaquants. Pour moi, les choses restent les mêmes. J’ai la même mentalité d’y aller une journée à la fois, d’aller travailler et de tout faire tous les jours pour garder ma place. »

« J’ai trouvé mon rythme »

À sa deuxième saison avec le Canadien, Pezzetta a continué à jouer son style de jeu robuste, tenant tête à certains des gaillards les plus rudes de cette ligue. En prime, il a amassé 6 buts et 8 mentions d’aide en 63 rencontres, malgré un temps de jeu moyen de 9 minutes. À cela s’ajoutent ses 24,41 mises en échec par 60 minutes de jeu, un sommet dans la Ligue nationale cette saison.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

But de Michael Pezzetta au Centre Bell contre les Hurricanes de la Caroline

« Au milieu de la deuxième moitié de saison, j’ai trouvé mon rythme, a-t-il expliqué. J’étais dans l’alignement tous les soirs, je me sentais à l’aise. Je me levais le matin et je me disais “aujourd’hui, c’est jour de match, je suis dans l’alignement, je suis prêt à jouer”, plutôt que de ne pas savoir ce qui arriverait avant l’heure du match, ou après l’entraînement matinal. »

« Ça me rend à l’aise mentalement. J’ai senti que j’avais trouvé mon jeu, je jouais du jeu efficace avec mes compagnons de trio. J’ai bien joué mon rôle. »

Un rôle à « faire grandir »

Dès son arrivée avec le Canadien, en novembre 2021, Pezzetta est devenu un des favoris de la foule. Son jeu robuste et hargneux, sa bouille sympathique et sa chevelure bouclée ne sont pas étrangers à cette popularité quasi immédiate.

Cette saison, l’entraîneur-chef Martin St-Louis s’est montré élogieux à plusieurs reprises envers son attaquant, le qualifiant de « joueur important pour la culture d’équipe ». Ses coéquipiers ont aussi eu de bons mots à son égard.

« C’est juste qui je suis, a laissé entendre le principal intéressé, vendredi. Je suis une personne qui veut offrir de l’aide n’importe quand, garder les choses légères, par exemple en faisant des blagues dans le vestiaire. Je veux être une personne facile à côtoyer. »

Quand on arrive sur la patinoire, je veux donner mon 110 % chaque match et travailler aussi fort que je le peux, mener par l’exemple.

Michael Pezzetta

Pour les deux prochaines saisons, Pezzetta entend continuer à se développer, à se « nourrir de ce que [ses entraîneurs] essaient de [lui] enseigner ».

« De toute évidence, je veux continuer de faire grandir mon rôle. […] La prochaine étape est de m’établir en tant que joueur de désavantage numérique et de continuer à me développer dans le rôle qu’on me donne, de continuer à être meilleur, à travailler mes habiletés pour que, s’il y a une occasion de jouer plus de minutes, je sois prêt pour les jouer et que ce ne soit pas un choc. »