(Québec) La gouvernance de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) est « sclérosée », selon Isabelle Charest. Bien qu’elle n’ait pas de moyens pour l’imposer, la ministre responsable du Sport réclame plus de diversité et de femmes au sein du conseil d’administration de la ligue.

La ministre Isabelle Charest a réagi mercredi au dépôt du rapport de la commission parlementaire qui s’est penchée sur les initiations violentes au hockey. Les parlementaires ont notamment recommandé que le conseil d’administration de la LHJMQ soit complètement indépendant et ne comprenne pas une majorité de propriétaires d’équipes.

« Je pense qu’il y a définitivement un changement à faire parce que la gouvernance était sclérosée, parce que c’était très uniforme comme membres qui en faisaient en partie », a expliqué Mme Charest en mêlée de presse.

« Pour le moment, on va laisser [la LHJMQ] prendre connaissance du rapport, voir ce qu’ils veulent faire avec ça, mais, c’est sûr que je prône une diversité, un conseil d’administration plus indépendant et on verra la suite », a ajouté le ministre. Par « diversité », elle entend « plus de femmes, des identités culturelles différentes et plus de gens de l’externe ».

Pour l’heure, une seule femme siège sur l’Assemblée des membres de la LHJMQ. « Plus on a un conseil d’administration diversifié, plus ça va amener une gouvernance adéquate », a plaidé Mme Charest.

La ministre a néanmoins admis que le gouvernement « n’a pas de moyens pour imposer » une réforme de la gouvernance de la LHJMQ ni de « levier financier » parce que Québec ne finance pas la ligue. « C’est vraiment comme une entreprise privée », a-t-elle précisé. Elle dit discuter avec le nouveau commissaire, Mario Cecchini et s’attendre à ce que la ligue apporte des changements.

Ils ont une recommandation qui est donnée et ils auront à prendre ça en considération et voir comment ils vont l’appliquer. Encore une fois, ça demeure une entreprise privée, ils feront ce qu’ils veulent. Ils ont tout intérêt à aller vers ça.

Isabelle Charest, ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air

Le rapport rendu public mardi contient 23 recommandations et a été produit par la Commission de la culture et de l’éducation à la suite des auditions publiques tenues en février et mars sur la violence lors des initiations dans le milieu du hockey junior et de possibles situations semblables dans d’autres sports.

Les membres de la Commission y affirment que « tous les sports sont touchés par des cas de violence ou d’abus ». « Le phénomène des initiations violentes n’est pas exclusif au hockey, mais la popularité de ce sport explique en partie le plus grand nombre de faits et gestes potentiels », est-il écrit.

Dix des vingt-trois recommandations du rapport visent d’ailleurs la LHJMQ. Dans un communiqué succinct, le Bureau du commissaire de la LHJMQ a indiqué qu’il avait pris « connaissance » du rapport mardi et qu’il entendait prendre « les prochaines semaines » pour « bien analyser son contenu et ses recommandations afin de pouvoir répondre adéquatement aux membres de la Commission ».

Avec Ariane Lacoursière et Vincent Larin, La Presse