« Owen Beck sera au moins aussi bon, sinon meilleur que Shane Wright ».

L’ancien entraîneur de la LNH Bob Hartley a largué cette petite bombe sur les ondes de BPM Sports en fin de journée mercredi lors de son segment avec l’animateur Martin Lemay.

L’opinion n’est pas la sienne, mais celle de deux recruteurs professionnels de la LNH, dont il venait de recueillir les confidences, à des moments distincts, plus tôt dans la journée.

L’affirmation frappe l’imaginaire populaire puisque Shane Wright demeurait un premier choix au total consensuel à pareille date l’an dernier et la réincarnation de Patrice Bergeron aux yeux de plusieurs fans ; Owen Beck était inconnu du public montréalais avant que le Canadien ne le repêche au début du deuxième tour, au 33e rang.

L’avis de ces deux recruteurs peut constituer autant un désaveu envers Wright qu’un compliment à l’endroit de Beck. On peut sans doute trouver un certain équilibre au milieu.

Wright, repêché au quatrième rang de la cuvée 2022, derrière Juraj Slafkovsky, Simon Nemec et Logan Cooley, ne sera pas un second Patrice Bergeron. Pas même un Nick Suzuki.

En lui concédant même presque huit mois, étant né en 24 juillet, comparativement à janvier pour Wright, Patrice Bergeron amassait 39 points en 71 matchs avec les Bruins l’année avoir été repêché au deuxième tour en 2003.

Nick Suzuki amassait 100 points, dont 42 buts, en 64 matchs à Owen Sound, dans la Ligue junior de l’Ontario, après avoir été repêché au 13e rang total par Vegas en 2017, et 12 points en 11 matchs de séries éliminatoires. Suzuki concédait lui aussi huit mois à Wright. Il est né le 10 août. À cet âge, la date de naissance est encore importante.

Owen Sound a balayé les Knights de London en quatre matchs cette année-là, avant de perdre en sept rencontres face à la meilleure équipe du hockey junior ontarien, les Greyhounds de Soo, seulement sept défaites en saison régulière.

Wright a connu une saison professionnelle en montagnes russes. Il a entamé la saison dans la LNH, mais disputé seulement sept des dix-huit premiers matchs du Kraken, amassé un but et une aide, et un maigre temps d’utilisation de 8 : 29, avant d’être renvoyé dans la Ligue américaine pour retrouver la forme.

Il a connu un bon Championnat mondial junior avec sept points en autant de rencontres, et terminé au sixième rang des compteurs de l’équipe derrière Connor Bedard et ses 23 points, Joshua Roy, Logan Stankoven, Dylan Guenther et le défenseur Brandt Clarke.

Wright a été renvoyé dans les rangs juniors ontariens après le tournoi, avec le puissant Spitfire de Windsor. Celui-ci a payé le gros prix pour l’obtenir : deux jeunes joueurs et sept choix au repêchage, mais aucun de premier tour.

Le jeune homme a produit en fin de saison régulière, avec 37 points en 20 matchs, mais les Spitfires, la meilleure équipe de l’Association de l’Ouest, a été balayée en quatre matchs par le pire club de son association qualifié en séries, les Rangers de Kitchener. Wright a été limité à trois points, dont un but.

Shane Wright a depuis été réaffecté au club-école de Seattle dans la Ligue américaine à Coachella Valley. Les Firebirds disputent le premier match de leur série de troisième tour jeudi soir contre les Wranglers de Calgary. Wright a obtenu trois points, dont un but, en huit matchs depuis le début des éliminatoires, au dixième rang des compteurs de son club. Il est ballotté entre le deuxième et le troisième trio, selon les circonstances, selon le collègue affecté à la couverture des Firebirds, Judd Spicer.

Pour comparer Shane Wright et Owen Beck, il faut se baser sur le Wright d’aujourd’hui, pas sur celui dont les fans du Canadien rêvaient en mai 2022. Un sauveur s’accroche à la LNH à 18 ans. Un sauveur à l’aube de ses 19 ans ne termine pas un Championnat mondial junior avec 16 points de moins en sept matchs qu’un jeune homme de 17 ans. Un sauveur ne se fait pas écraser au premier tour d’une série junior par un club ordinaire avec trois petits points en quatre matchs. Un sauveur a déjà un impact dans la Ligue américaine à 19 ans.

Beck, un centre droitier, comme Wright, a connu une saison intéressante pour un choix de deuxième tour. Il a été impressionnant au camp d’entraînement du CH et y est même demeuré jusqu’à la fin.

Il a connu un départ étonnant à son renvoi dans les rangs juniors à Mississauga, en Ontario, avec 41 points en 30 matchs, un rythme de 93 points sur une saison complète de 68 matchs. Il en avait obtenu 51 à son année d’admissibilité.

Beck a même eu droit à un rappel par l’équipe canadienne au Championnat mondial junior à la suite de la blessure subie par Colton Dach (le frère de Kirby) et disputé trois matchs dans un rôle de soutien. Il a même été rappelé pour une rencontre du Canadien par mesure d’urgence au cours de l’hiver et n’a pas mal fait.

Depuis son échange à Peterborough, le 7 janvier, son rôle a changé et sa production fondu. Il a obtenu 25 points en 30 matchs de saison régulière et amassé 13 points en 17 matchs de séries éliminatoires, deuxième à ce chapitre chez les Petes derrière Brennan Othmann (20 points), un choix de premier tour des Rangers (16e au total) un an plus tôt, en 2021.

Les Petes ont marqué en moyenne trois buts par match depuis le début des séries, au septième rang seulement à ce chapitre en séries dans la Ligue junior de l’Ontario, mais ils ont néanmoins atteint la finale et affronteront les Knights de London et le défenseur Logan Mailloux, un autre espoir du CH, à compter de jeudi soir.

Owen Beck constitue un espoir de qualité. Il possède une vitesse supérieure à la moyenne, demeure très efficace défensivement, très efficace lors des mises en jeu, intelligent, bon sens de l’anticipation et y met toujours du cœur à l’ouvrage.

Mais compte tenu de son profil, de sa production dans les rangs juniors, on ne peut lui prédire le titre d’éventuelle vedette offensive dans la LNH. S’il se développe bien néanmoins, il pourrait devenir un centre de luxe au sein d’un troisième trio, peut-être même un deuxième, capable de produire entre 40 et 55 points par saison tout en affrontant les meilleurs éléments adverses. Un Danault quoi.

Et tant mieux s’il surpasse les attentes. Pour un choix de début de deuxième tour, il s’agirait déjà d’un bel exploit.

Daniel Brière sera le directeur général des Flyers

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Daniel Brière

Sans surprise, on a retiré à Daniel Brière l’étiquette intérimaire au titre de directeur général, jeudi matin, et nommé un nouveau président des opérations hockey, Keith Jones.

Celui-ci a disputé neuf saisons dans la LNH dans un rôle de soutien, entre 1991 et 2001, dont les trois dernières à Philadelphie, à l’époque de John LeClair, Eric Lindros et Éric Desjardins.

Depuis sa retraite, Keith Jones est analyste à la télé et ne possède pas d’expérience à titre de gestionnaire, contrairement à Brière.

Le travail ne manquera pas à Philadelphie. On s’est finalement résolu à une reconstruction depuis le congédiement de l’ancien directeur général Chuck Fletcher cet hiver.

Owen Tippett, Morgan Frost, Noah Cates et Cam York, tous âgés de moins de 25 ans, ont bien progressé cette saison sous l’autorité de John Tortorella et Joel Farabee a enfin recouvré la santé.

Le cinquième choix au total en 2022, l’attaquant de puissance Cutter Gauthier, disputera une deuxième année dans la NCAA, après avoir amassé 37 points en 32 matchs la saison dernière, et Philadelphie possède le septième choix au total en 2023, mais aucun dans les deux tours suivants. Ils détiennent néanmoins le choix de premier tour des Panthers de la Floride en 2024 en plus du leur.

À ne pas manquer

1- Changement des règles du jeu pour les fédérations sportives : la ministre Pascale St-Onge a dévoilé jeudi les contours de sa réforme visant à transformer la culture « toxique » révélée au grand jour par une série de scandales ayant secoué plusieurs organisations. Les précisions de Mélanie Marquis.

2- Les Maple Leafs ont enfin fait preuve d’abnégation et de désespoir et ils ont remporté un premier match dans leur série de deuxième tour, mercredi soir. L’analyse de Richard Labbé.

3- Depuis son entrée en poste, Gabriel Gervais martèle l’importance pour le CF Montréal de se doter plus tôt que tard d’un volet féminin pour l’Académie. Le compte à rebours est enclenché dans ce dossier. Les détails de Justin Vézina.