(Anaheim, Californie) Après avoir subi une première blessure au pied au début du mois de décembre, Sean Monahan s’est de nouveau blessé pendant sa rééducation, a révélé Kent Hughes, vendredi, dans son point de presse suivant la fin de la période des échanges dans la LNH.

Il s’agit de « deux blessures indépendantes », a précisé le directeur général du Canadien, en ce sens que l’une n’est pas la conséquence de l’autre.

Depuis que Monahan est tombé au combat, il s’agit littéralement du premier élément concret d’information à provenir de l’organisation concernant son état de santé. L’entraîneur-chef Martin St-Louis, de manière informelle, avait déjà évoqué une blessure à un pied, ce qui était de toute façon une évidence dès le moment où l’attaquant a quitté la rencontre du 5 décembre à Vancouver. Or, dans toutes les communications officielles de l’équipe, il est encore question d’une « blessure au bas du corps ». Et les mises à jour se font très, très rares.

Repassons le fil des évènements :

  • 5 décembre : Monahan quitte la rencontre, blessé à un pied.
  • 28 décembre : Après trois semaines sans donner de nouvelles, l’équipe indique qu’il « progresse bien » et qu’il a patiné en solitaire.
  • 6 janvier : On estime qu’il ratera encore deux semaines d’activités.
  • 17 janvier : Son nom est ajouté à la liste des blessés à long terme. Au cours des jours suivants, il patine en solitaire, mais disparaît par la suite de l’espace public. Malgré les demandes répétées des représentants des médias, l’équipe ne fournit aucune mise à jour à son sujet.
  • 16 février : Monahan accompagne le CH sur la route et participe à un entraînement sans subir de contacts.
  • 20 février : Il manque l’entraînement de son équipe et ne sera plus vu avec le groupe principal.
  • 3 mars : Kent Hughes révèle que Monahan a subi une deuxième blessure.

Si un aussi épais brouillard a enveloppé la situation, c’était d’une part pour « pour protéger Sean » et, d’autre part, parce que le Tricolore voulait communiquer lui-même l’information aux autres équipes, afin que celles-ci ne suivent pas l’évolution du dossier « dans les médias ». Le vétéran de 28 ans, rappelons-le, constituait la plus belle monnaie d’échange du Canadien au moment de se blesser.

La suite

Le DG, en outre, a invoqué la difficulté d’établir un calendrier de retour à la forme. « Ce n’est pas comme quelqu’un qui subit une déchirure au ligament et dont on sait qu’il sera de retour dans six à huit semaines », a-t-il illustré.

On le sait désormais : comme prévu, Monahan n’a pas été échangé. On peut donc se demander ce qu’il adviendra de lui et s’il restera un membre du Canadien à moyen terme. Il deviendra en effet joueur autonome sans compensation le 1er juillet prochain.

Doit-on s’attendre à le revoir d’ici la fin de la saison ? lui a demandé un reporter qui assistait à son point de presse⁠1. « C’est une possibilité », a simplement dit Kent Hughes, sans pouvoir l’assurer « à 100 % ».

Cherchera-t-il à lui faire signer un nouveau contrat en vue de la saison prochaine ? « Je pense qu’il est trop tôt pour planifier l’été, mais il était un joueur très utile à notre équipe, a rappelé Hughes. Pour le moment, la priorité est sa santé, qu’il retrouve la forme. On va prendre des décisions après. »

1. Ce texte a été écrit à Anaheim à la suite d’un visionnement du point de presse par visioconférence.

En bref

Le CH acquiert deux défenseurs des ligues mineures

Le Canadien a mis la main sur deux défenseurs des ligues mineures et sur un choix au repêchage, vendredi. L’organisation a d’abord acquis le défenseur Frédéric Allard, des Kings de Los Angeles, en retour de Nate Schnarr. Les deux ont passé toute la saison dans la Ligue américaine. Allard, un choix de troisième tour des Predators de Nashville en 2016, n’a disputé qu’un match en carrière dans la LNH, en mars 2021. En outre, dans un échange à trois équipes avec les Sharks de San Jose et les Penguins de Pittsburgh, le Tricolore a obtenu le défenseur finlandais Tony Sund ainsi qu’un choix de cinquième tour en 2024. Sund, 27 ans, n’a jamais joué en Amérique du Nord. Il évolue cette saison à Ängelholm, dans la Ligue élite de Suède. Cette transaction a permis aux Penguins d’acquérir le joueur de centre Nick Bonino, dont la moitié du salaire est payée par le CH jusqu’à la fin de la saison.

Simon-Olivier Lorange, La Presse

Pas de Barron à Laval

En plus des deux transactions mineures, le Tricolore a effectué deux mouvements de personnel sur papier : il a cédé les attaquants Rafaël Harvey-Pinard et Jesse Ylönen au Rocket de Laval, avant de les rappeler. En agissant ainsi, le CH s’assure que les deux joueurs seront admissibles à participer aux séries de la Ligue américaine si le Rocket se qualifie. Pour y être admissible, un joueur doit en effet faire partie de la formation du club-école à la date limite des transactions. Hughes aurait voulu effectuer cette même manœuvre administrative avec Justin Barron, mais comme le défenseur s’est blessé jeudi, la ligue a refusé au Canadien cette transaction, puisqu’un joueur blessé ne peut pas être rétrogradé, même si c’est seulement sur papier.

Guillaume Lefrançois, La Presse

Hughes veut garder Gurianov

Lorsque le Canadien a fait l’acquisition de Denis Gurianov en retour d’Evgenii Dadonov, la semaine dernière, des interrogations ont fusé : l’attaquant russe appartient-il à l’avenir de la franchise, ou est-il simplement de passage ? Puisqu’il deviendra joueur autonome avec compensation l’été prochain, la direction du Tricolore a la prérogative de lui offrir ou non un nouveau contrat. « On a fait l’échange avec comme plan de le garder », a assuré Kent Hughes. Toutefois, a-t-il rappelé, « chaque joueur a un travail à faire ». « Le nôtre, c’est de l’évaluer. […] Chaque joueur doit valoir son contrat. » Le DG a aussi indiqué qu’en échangeant Dadonov, il aurait pu obtenir des choix relativement lointains au repêchage. Il a préféré miser sur Gurianov, 25 ans, « un jeune joueur qui a du potentiel », et ce, même s’il connaît des difficultés offensives depuis deux ans.

Simon-Olivier Lorange, La Presse

Pas de Slafkovsky au Championnat du monde

Enfin, Kent Hughes a indiqué que Juraj Slafkovsky ne participera pas au prochain Championnat du monde sénior, en mai. Le tout premier choix du dernier repêchage est blessé au genou gauche ; à la mi-janvier, le CH parlait d’une absence de trois mois. La Slovaquie amorce son tournoi le 12 mai, donc Slafkovsky aurait théoriquement eu le temps d’y participer, mais l’équipe ne veut courir aucun risque, a dit Hughes. « On a été assez malchanceux comme ça ! », a-t-il ajouté. Le grand ailier compte déjà une participation à ce tournoi à son actif. En 2022, il avait terminé au premier rang de son équipe avec neuf points en huit matchs. Décidément, les blessures auront embêté Hughes et le Canadien à tous les niveaux cette saison…

Guillaume Lefrançois, La Presse