Anthony Richard aurait aimé disposer de plus de temps avec le Canadien pour s’« acclimater un peu plus » à la LNH. « C’est certain que quand je vais y retourner, je vais me sentir plus à l’aise », affirme l’attaquant.

Richard a été renvoyé dans la Ligue américaine le 10 janvier, après avoir disputé sept rencontres avec le grand club. Cette décision évitait au Tricolore de devoir le faire passer par le ballottage et, du même coup, de peut-être le perdre aux mains d’une autre équipe.

Au moment où le Trifluvien était avec le Canadien, l’infirmerie était considérablement moins remplie qu’elle ne l’est en cette fin de janvier. Richard était employé sur le quatrième trio et a, de ce fait, bénéficié de peu d’occasions offensives.

« C’était un concours de circonstances », a dit le principal intéressé à La Presse après un entraînement du Rocket, mardi matin.

« Quand je suis descendu, c’est là qu’il y a eu plein de blessés. […] J’aurais sûrement pu rester là et avoir ma chance sur un trio plus offensif, mais… des vétérans, c’est quand même dur à déplacer dans la Ligue nationale. Ce sont souvent eux qui te font gagner. Les entraîneurs ont une grande confiance en eux, donc je savais que ce serait difficile d’en déplacer.

« Quand on perdait par des gros scores, j’espérais avoir ma chance, a-t-il continué. Je suis confiant que si je viens à y retourner, je vais pouvoir leur montrer que je suis capable de jouer sur un trio plus offensif. »

L’athlète de 26 ans est néanmoins satisfait de ce qu’il a montré au sein d’une combinaison défensive. En sept matchs, il présente une fiche d’un but, une aide et un différentiel de + 2.

« J’avais de l’énergie et ils voulaient voir si j’étais capable de jouer ce rôle-là, explique-t-il. Ils savent qu’à Laval, j’ai un rôle plus offensif, avec beaucoup de [temps de jeu] sur les unités spéciales. Mais je pense qu’ils voulaient voir si j’étais capable d’être efficace malgré un temps de glace plus limité, de jouer la même game hors des unités spéciales. Eux étaient satisfaits de ce que j’avais apporté. »

Depuis le renvoi de Richard chez le Rocket, les blessés s’accumulent à un rythme hallucinant chez le Canadien, si bien que l’équipe n’a plus que 11 attaquants et 8 défenseurs en santé. Alors que Jesse Ylönen, Rem Pitlick, Rafaël Harvey-Pinard et Alex Belzile ont tous obtenu un rappel, Richard, meilleur pointeur du club-école, est toujours à Laval.

« Je ne sais pas la situation du plafond salarial, mais des fois, les équipes sont coincées. En ce moment, je sais qu’ils ont sept défenseurs qui font la job. C’est dur pour eux d’en mettre un dans les gradins », évoque-t-il.

« Ils ont le luxe de jouer à la maison en ce moment, donc ils n’ont pas besoin d’amener des joueurs sur la route, poursuit-il. […] Prochainement, c’est sûr qu’ils n’auront pas le choix de rappeler quelqu’un et j’espère être l’heureux élu. »

Il pourrait davantage espérer un rappel si Kent Hughes réussit à échanger certains attaquants d’ici à la date limite des échanges.

Une nouvelle lettre

Richard n’a pas chômé depuis son retour à Laval, reprenant les choses où il les avait laissées avant son rappel. En six parties, il a inscrit deux buts et enregistré sept mentions d’aide. En l’absence de plusieurs des meilleurs pointeurs de l’équipe, il se retrouve inévitablement avec de plus grandes responsabilités.

Je suis un gars qui se met de la pression pour soutenir l’équipe et je veux démontrer que même s’il nous manque beaucoup de vétérans, je suis capable de faire gagner l’équipe.

Anthony Richard

Comme le lui ont demandé les dirigeants du Canadien, il tente de « créer plus d’offensive à partir de l’échec avant ». « C’est souvent ça qui permet de créer de l’offensive dans la Ligue nationale », note-t-il.

Son entraîneur-chef, Jean-François Houle, a souligné son travail et son apport en faisant apposer, lors du dernier match, le A d’adjoint au capitaine sur son chandail. « Il est excitant à voir jouer. […] C’est un très bon leader pour nous », a-t-il dit.

« J’ai vu un petit changement dans son jeu et c’est un de nos joueurs qui décochent le plus de tirs aussi. C’est un aspect important. »

Houle se doute que son attaquant est déçu d’être à Laval plutôt qu’à Montréal actuellement. Et il le comprend.

« C’est normal, tu es un être humain et tu vas avoir des hauts et des bas. On se parle de choses privées, lui et moi, mais il sait qu’il est proche d’un autre rappel et il fait tout pour être le prochain. Parfois, c’est dur mentalement, mais on essaie d’encadrer tous les joueurs dans cette situation-là. »

Un compliment qui « fait plaisir »

Samedi soir, après la victoire en prolongation de son équipe face aux Maple Leafs de Toronto, l’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis, a « levé son chapeau » à Jean-François Houle et au groupe d’entraîneurs du Rocket de Laval. « Tous les joueurs qu’on a rappelés nous aident à faire avancer le train, a-t-il louangé. Ils apportent quelque chose à l’équipe, ils ne font pas que boucher un trou. » Interrogé à ce sujet mardi, Houle a affirmé qu’un tel compliment « fait plaisir », avant d’attribuer le mérite aux joueurs. « Ce sont eux qui tiennent le bâton, qui embarquent sur la glace. […] Nous, on peut leur donner un plan, essayer de les aider, mais ultimement, ce sont eux qui font des sacrifices pour se rendre le plus haut possible. »

Katherine Harvey-Pinard, La Presse

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    Anthony Richard totalise 40 points en 33 matchs avec le Rocket cette saison.
    SOURCE : LAH