Le Canadien fait déjà face à un défi de taille depuis l’été 2021, marqué par les départs ou retraites officieuses de Carey Price, Shea Weber, Phillip Danault et Corey Perry, pour ne nommer qu’eux.

Mais pour une deuxième année de suite, les blessures ont également plombé ce qui restait du Tricolore.

Si les blessures font particulièrement mal, cette saison, c’est qu’elles touchent aussi deux des espoirs les plus en vue de l’organisation. Le défenseur Kaiden Guhle s’est blessé pendant les Fêtes et il devrait rater huit semaines.

Puis, mercredi matin, on apprenait que Juraj Slafkovsky, premier choix au dernier repêchage, est touché à un genou, blessure « qui ne nécessite pas d’opération », assure-t-on. L’équipe a pudiquement annoncé une absence de trois mois, mais dans les faits, aussi bien dire que sa saison est finie, puisque les trois mois nous mènent en séries. Son seul espoir de rejouer avant l’été est le Championnat du monde senior, en mai. À suivre.

Selon toute vraisemblance, le grand ailier s’est blessé sur la séquence ci-dessous. Il est ensuite rentré au vestiaire et n’a plus été vu sur une patinoire depuis.

Slafkovsky a joué 39 matchs, et a été limité à 10 points. « On n’est pas préoccupés par sa production », a assuré le directeur général Kent Hughes. Heureusement pour l’organisation, pourrions-nous ajouter, car c’était mince.

« L’idée est de l’aider à comprendre comment connaître du succès en Amérique du Nord, a expliqué Hughes, lors de son bilan de mi-saison. Ce n’est pas nécessairement naturel pour lui, donc on croit que son développement va arriver par étapes. On ne lui dira pas : “Voici 10 choses à améliorer, pense à ça.” Sinon, il va seulement penser sans réagir.

« On croit qu’à long terme, s’il apporte ces changements, il atteindra son plein potentiel. »

Parmi les « meneurs »

Quelques heures avant la conférence de presse de Hughes, le Tricolore dévoilait un bilan médical particulièrement rude pour les joueurs dont le prénom commence par J.

En plus de Slafkovsky, on a annoncé une absence de huit à dix semaines pour Jake Evans (genou), jusqu’au match des étoiles pour Jonathan Drouin et Joel Armia (haut du corps dans les deux cas) et d’au moins une semaine pour Jake Allen (haut du corps).

Ces absences s’ajoutent à celles de Guhle, Sean Monahan et Brendan Gallagher – sans oublier Price et Paul Byron, toujours liés à l’équipe par contrat.

Certains sites spécialisés compilent des statistiques sur le nombre total de matchs ratés par les joueurs d’une équipe en raison de blessures. Avec des zones grises comme Price, Byron et, l’an passé, Weber, il est hasardeux de se lancer dans de telles compilations. Mais à titre indicatif, le site NHL Injury Viz attribuait au Canadien de 2021-2022 le 1er rang de la LNH avec 599 matchs ratés pour cause de blessure par ses joueurs. Il manquait au Canadien sept joueurs par match, en moyenne.

Cette saison, en date du 13 janvier, ce même site calculait 178 matchs ratés, un chiffre qui explosera avec les récentes nouvelles. Pour le moment, c’est bon pour le 8rang du circuit.

Retours trop hâtifs ?

Le hockey, comme la vie, est un sport dangereux. Des accidents, ça arrive.

Plusieurs blessures sont dures à éviter, par exemple quand le colosse Brock Nelson est tombé sur Evans, dont le genou s’est tordu. Idem pour Armia, victime d’un coup de coude plus ou moins utile de Jacob Trouba.

« On continue à évaluer ça à la fin de chaque année. Le nombre de blessures est surprenant », a noté Hughes.

Deux cas ressortent. Mike Matheson s’est blessé à l’abdomen au camp. Revenu au jeu le 19 novembre, il a disputé neuf matchs avant de se blesser de nouveau, cette fois à l’aine. Son retour, le 17 décembre, n’a toutefois duré qu’un match, et c’est seulement mardi, un mois plus tard, qu’il est de nouveau revenu à la compétition, après qu’il eut aggravé sa blessure à l’aine.

« Ce n’est pas seulement cette année. Il a déjà eu des blessures à la hanche, a rappelé Hughes. Il a été malchanceux. Tout allait bien, puis il s’est fait frapper et s’est blessé à l’aine. »

L’autre cas est celui de Gallagher. Blessé au bas du corps le 29 novembre, il est revenu au jeu un mois plus tard, le temps de trois matchs. Le 11 janvier, l’équipe annonçait une absence minimale de six semaines pour la même blessure. L’équipe médicale du CH peut-elle mieux gérer certaines blessures ?

« Gallagher veut toujours repousser la limite. Si on lui dit trois semaines, il va vouloir revenir dans une semaine et demie. Dans certains cas, il faut protéger les joueurs contre eux-mêmes. D’autres fois, il faut les pousser un peu pour qu’ils reviennent », a indiqué Hughes.

« L’an passé, on avait beaucoup de blessures au dos, plus que d’autres équipes. Quand on voit des statistiques comme ça, ça nous force à nous poser certaines questions. »