« J’aime vraiment ça quand je le vois ! Il est vraiment mon meilleur ami ! », lance la petite Mila Goolab, 7 ans, une heure et demie après avoir accompagné P.K. Subban sur la patinoire du Centre Bell.

La deuxième période du match face aux Predators de Nashville vient de se terminer quand La Presse rejoint Mila, ses parents et son frère dans l’espace réservé aux personnes à mobilité réduite, au milieu de la section 117. Avant le début de la rencontre, la jeune patiente de l’Hôpital de Montréal pour enfants atteinte de la myélite transverse, une rare maladie neurologique, a accompagné l’ex-défenseur du Canadien sur la patinoire pour son hommage.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Mila Goolab a accompagné P.K. Subban sur la patinoire du Centre Bell, jeudi soir.

Sourire aux lèvres, Mila nous montre la tuque du Canadien qu’une partisane a attrapée pour elle, avant de nous raconter timidement sa journée.

« On est allés en bas pour voir les vieux… », dit-elle en hésitant. « Les anciens joueurs du Canadien », complète son père, Kevin Goolab.

La famille a rencontré Réjean Houle, Mathieu Dandenault, Carey Price, Geoff Molson et, bien sûr, Subban.

  • Mila Goolab et sa famille avec P.K. Subban

    PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE DE MILA GOOLAB

    Mila Goolab et sa famille avec P.K. Subban

  • Mila Goolab et Geoff Molson

    PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE DE MILA GOOLAB

    Mila Goolab et Geoff Molson

  • La famille de Mila Goolab avec Réjean Houle

    PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE DE MILA GOOLAB

    La famille de Mila Goolab avec Réjean Houle

  • La famille de Mila Goolab avec Mathieu Dandenault

    PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE DE MILA GOOLAB

    La famille de Mila Goolab avec Mathieu Dandenault

  • Mila Goolab et Youppi

    PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE DE MILA GOOLAB

    Mila Goolab et Youppi

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« Pour une enfant de 7 ans, c’est impressionnant, explique M. Goolab. […] Quand on est partis pour aller en bas, c’est là qu’on a vu P.K. Ça a comme tout déclenché. P.K., il a un grand cœur. Il a un charisme. Il est capable d’aller chercher le sourire juste par son aura. »

Quand Mila l’a vu, elle a crié : “P.K. ! P.K. !” » Dès qu’elle l’a vu, elle se sentait beaucoup mieux. Maman et papa n’existaient plus.

Kevin Goolab, père de Mila

La fillette était nerveuse avant d’aller sur la patinoire à bord de son fauteuil roulant. Dans les gradins, 21 000 personnes étaient impatientes de rendre hommage à celui qui fut un des joueurs les plus électrisants de la concession montréalaise au cours de la dernière décennie.

« [P.K.] m’a dit : “Il n’y a rien là, je vais être là juste à côté de toi, tu n’as pas besoin de parler sur la glace” », relate doucement la petite fille.

Pendant son hommage, l’ex-athlète a demandé aux partisans d’applaudir sa jeune amie, ce qu’ils ont fait avec bonheur, y allant de puissants « Mila, Mila, Mila ». Quand on lui demande comment elle a vécu l’expérience, Mila s’exclame candidement : « Ça brisait mes oreilles ! »

Vous l’aurez deviné, ce n’était pas la première fois que Subban et Mila se rencontraient. En 2017, notamment, le Torontois avait signé la poupée à son image appartenant à la petite fille. Poupée qu’elle emmène depuis avec elle lors de toutes ses visites à l’hôpital, pour « avoir P. K. à ses côtés et pour lui donner du courage », dit sa mère Mélanie Joannette.

Une aide bienvenue

Mila avait 17 mois quand elle est tombée malade. Selon les médecins, son corps a combattu une grippe et, « quand la grippe n’était plus là, son corps était comme confus, surchargé », explique Kevin Goolab. « Il a continué à combattre et ça a viré contre sa moelle épinière. »

En quelques heures, l’inflammation a paralysé l’enfant du cou aux pieds. « Elle n’était même plus capable de respirer par elle-même. Une chance qu’on est allés à l’hôpital direct, parce que sinon, elle aurait pu mourir la même nuit. »

Les parents ont tous deux dû arrêter de travailler afin de prendre soin de leur fille, qui réapprend aujourd’hui à marcher grâce à des séances de réadaptation.

« À l’époque, on n’était pas super bien financièrement. Payer 30 $ pour un stationnement ou la nourriture pour une journée, c’était beaucoup. »

C’est là que P.K. Subban est intervenu par l’entremise de sa fondation, qui offre des billets pour manger à l’hôpital, ou encore pour payer le stationnement. À ce jour, la famille de Saint-Constant cotise fréquemment pour la Fondation. Elle a d’ailleurs pris part à une vidéo intitulée It Takes a Village, qui visait à amasser des dons.

Chose certaine, Mila et sa famille n’oublieront pas de sitôt leur 12 janvier 2023.

« On dirait que ce n’est pas réel, laisse entendre le paternel. C’est tellement une belle expérience. On vit des moments très difficiles avec notre famille dans les six dernières années. Une soirée comme celle-là, ça enlève la pression. Ça enlève le poids de ce qu’on vit. C’était une expérience inoubliable. »

« On est tellement chanceux de faire partie de la retraite de M. Subban, de son histoire », ajoute-t-il dans un sourire.

La réadaptation de Mila

Mila est capable de se déplacer à l’aide d’un déambulateur. « Ça prend beaucoup de thérapie », explique Kevin Goolab. Les parents consultent au privé afin que leur fille puisse suivre le plus de séances de réadaptation possible. « Il n’y a pas de cure. Il n’y a que la réadaptation qui peut l’aider à progresser. Avec ce que le système public offre, ça ne lui permet pas de se développer à son plein potentiel », explique sa mère, Mélanie Joannette. Mila est patiente partenaire d’OraMedical, qui développe actuellement un déambulateur intelligent.