(Washington) La bonne humeur. C’est dans le slogan d’une certaine ville de banlieue, dans le nom d’une émission de Michel Louvain, aussi. C’est important dans la vie, mais également au hockey. « Tu ne vas nulle part sans l’enthousiasme », rappelait Martin St-Louis après l’entraînement du Canadien de vendredi.

À entendre les joueurs du Tricolore hurler de joie pendant les exercices, la bonne humeur était au rendez-vous, sans aucun doute. Pour la stimuler, St-Louis a organisé une de ses classiques compétitions à l’interne, entre les chandails blancs et les chandails rouges. Les blancs ont égalé le pointage à la toute fin, dans la controverse si on se fie aux protestations des rouges autour de l’entraîneur.

« Ils ont envoyé Anderson comme sixième joueur, ils disaient qu’ils avaient retiré le gardien », a expliqué Brendan Gallagher, encore faussement outré dans le vestiaire.

Il a donc fallu une séance de tirs de barrage pour déterminer un gagnant, et Joel Edmundson (!) a été l’unique marqueur, redonnant la victoire aux rouges. Les blancs ont donc dû se soumettre à des tours de patinoire en conséquence, pendant que Gallagher les narguait.

La bonne humeur et l’enthousiasme ne font donc pas défaut. C’est le reste qui est un peu plus compliqué dernièrement. La saison de l’équipe s’est corsée, après deux premiers mois à jouer contre plusieurs adversaires plus faibles.

Les blessures de Sean Monahan, David Savard et Mike Matheson ont ensuite ajouté au niveau de difficulté, si bien que le Tricolore montre une fiche de 1-6-1 à ses huit derniers matchs.

Et comme c’est souvent le cas dans les équipes en difficulté, les meilleurs joueurs en arrachent. C’est particulièrement vrai pour Nick Suzuki. « Je sais que je dois corriger des choses et mieux jouer », a-t-il admis.

Un match difficile en Floride

Jeudi, il s’est fait dévorer tout rond par Aleksander Barkov en Floride. Le centre étoile des Panthers a gagné 7 des 10 mises en jeu contre Suzuki, dont une qui a mené directement au premier but du match dès la troisième minute. Barkov a terminé sa soirée avec cinq points, Suzuki, avec une fiche de - 3.

C’était un match à l’image des deux dernières semaines du capitaine du Canadien. En fait, c’est carrément le jour et la nuit depuis la victoire de 2-1 de Montréal contre les Flames le 12 décembre.

Fiche de Nick Suzuki (buts-passes-points)

  • Jusqu’au 12 décembre : 14-15-29 en 28 matchs, 56 tirs, différentiel de 0
  • Depuis le 13 décembre : 1-1-2 en 8 matchs, 10 tirs, différentiel de - 7

On voit également moins son acolyte, Cole Caufield, mais ce dernier a tout de même enfilé trois buts au cours de cette séquence.

Sauf que les ennuis de Suzuki sont particulièrement remarqués, car en tant que centre de premier trio qui aspire à être fiable dans tous les aspects du jeu, il devrait pouvoir aider son équipe même sans noircir la feuille de pointage.

J’ai toujours voulu produire de l’attaque et aider l’équipe à gagner. Je peux le faire de plusieurs façons. Mais je ne joue pas aussi bien défensivement que j’en suis capable. Quand ça ne fonctionne pas offensivement, il peut y avoir un effet domino sur ton jeu dans d’autres aspects de ton jeu. Je dois apporter des correctifs.

Nick Suzuki

Le duo dynamique de Suzuki et Caufield est-il davantage couvert par les adversaires ? « Ils affrontent les meilleurs joueurs de l’autre équipe depuis longtemps. Ce n’est rien de nouveau. Dans ce voyage, ce n’est pas différent », a opiné l’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis.

Suzuki traîne-t-il une blessure ? Plusieurs joueurs du CH sont hypothéqués, mais Suzuki est de tous les entraînements complets de son équipe.

L’avantage numérique en panne

L’absence de Monahan y est peut-être pour quelque chose, cela dit. Le vétéran centre manque à l’appel depuis le 6 décembre. Lui et Suzuki ne jouaient pas ensemble à cinq contre cinq, mais les chiffres indiquent que Monahan était un élément clé en avantage numérique. Quand il était sur la patinoire dans cette situation, le CH marquait 7,61 buts par tranche de 60 minutes. C’est un sommet chez les attaquants de l’équipe, loin devant Mike Hoffman (5,63).

« Quand ton avantage numérique ne fonctionne pas, ça devient difficile pour tes joueurs offensifs, a soutenu St-Louis. Quand ton avantage numérique roule, tu produis des chances de marquer, tu touches à la rondelle et tu bâtis ta confiance. Toutes des choses qui aident à cinq contre cinq. »

Suzuki et ses coéquipiers auront au moins une bonne source de motivation pour le duel de samedi face à Alexander Ovechkin, puisque les mères des joueurs du Canadien assisteront à la rencontre. « Ma mère m’attend à l’hôtel. On va faire des trucs ensemble cet après-midi et on va aller manger », a détaillé Suzuki.

Encore des raisons de rester de bonne humeur. Il faudra voir si le reste suivra.