Slafkovsky, Beck, Mesar, Harris, Guhle, Xhekaj, Barron, Heineman. On évoque surtout les jeunes et des luttes pour un poste, à cette étape-ci du camp d’entraînement, mais combien y-a-t-il de places à combler ? Très peu, en vérité.

Mais ça n’enlève rien à la volonté du Canadien de se rajeunir. L’équipe est déjà très jeune. Le premier centre, Nick Suzuki, a seulement 23 ans. Cole Caufield a 22 ans, Kirby Dach 21 ans. En défense, la place de Kaiden Guhle, 20 ans, semble coulée dans le béton.

Que reste-t-il comme ouverture ? Prenons d’abord l’attaque. Imaginons des trios pour les fins de l’exercice seulement, question de dresser un portrait des forces en présence.

Caufield-Suzuki-Hoffman

Dadonov-Dvorak-Gallagher

Pitlick-Dach-Anderson

Drouin-Evans-Armia

On n’a pas encore placé Sean Monahan, dont le retour au jeu est imminent, et Michael Pezzetta. À moins de blessures, il n’y a déjà plus de place. Un échange ? On a travaillé fort tout l’été pour larguer des contrats, mais Hoffman, Armia et Drouin y sont toujours et les transactions sont rares à cette étape-ci de la saison.

Le Canadien voudra sans doute donner toutes les chances à son premier choix au total, Juraj Slafkovsky, de se signaler. Physiquement, le jeune homme semble prêt à affronter les rigueurs de la LNH et, si l’on peut joindre l’utile à l’agréable, ça ne serait pas une tare de fournir au partisan un petit élément supplémentaire de divertissement en cet hiver où les victoires risquent d’être rares.

Mais pour forcer Kent Hughes ou Jeff Gorton à céder un vétéran au ballottage, Slafkovsky doit être transcendant, ce qui n’a pas été le cas encore après deux matchs préparatoires.

Avec lui, les plus proches d’un poste à Montréal s’appellent Emil Heineman, encore une fois très bon mercredi à Toronto, Jesse Ylönen et Rafaël Harvey-Pinard.

Heineman, 21 ans, acquis des Flames de Calgary avec un choix de première ronde en 2022 (Filip Mesar), doit être renvoyé à son club de Leksands s’il ne mérite pas un poste à Montréal en vertu d’une clause à son contrat en Suède. À moins d’un renversement majeur, il passera une saison supplémentaire en Europe.

Mesar et Owen Beck, tous deux âgés de 18 ans, font bonne figure jusqu’ici. Mais ils poursuivront leur apprentissage dans les mineures. Beck rejoindra Mississauga, dans la Ligue junior de l’Ontario. En raison de son statut de joueur européen, on pourra décider si Mesar est prêt pour la Ligue américaine, sans quoi il pourrait jouer à Kitchener, contre Beck entre autres, ou en Suède.

On pourra accueillir une vague plus importante l’an prochain à l’expiration des contrats de Drouin, Byron, Monahan et Dadonov, sans compter les échanges possibles.

Il y a plus d’ouverture en défense. Voici les forces en présence, en supposant que Joel Edmundson soit prêt à temps pour le match d’ouverture.

Guhle-Savard

Matheson-Edmundson*

Schuneman-Wideman

(*Sera-t-il en santé à temps ?)

Schuneman est évidemment le défenseur le plus vulnérable. Il a 27 ans, jamais repêché, et compte seulement 24 matchs d’expérience dans la LNH.

Mais les jeunes en lutte pour un poste, Jordan Harris, Justin Barron et Arber Xhekaj, devront lui être supérieurs. Après un match plus difficile lundi contre les Devils, Harris et Barron, en lutte pour un poste à droite (idéalement, Edmundson jouerait à gauche) ont mieux paru mercredi à Toronto.

Harris est placé dans une situation plus difficile puisqu’il joue à droite même s’il lance de la gauche. Il a occupé cette position par le passé dans la NCAA et au Championnat mondial junior, mais le défi reste néanmoins de taille pour un jeune de 22 ans à ses premiers pas dans la LNH.

Si Edmundson n’est pas prêt, il y aura une place pour Harris, Barron ou Xhekaj. Si Edmundson n’est pas prêt ET que Schuneman ne livre pas la marchandise, on pourrait retrouver trois jeunes en défense pour entamer la saison. Mais Hughes tentera sans doute d’obtenir du renfort avant d’en arriver là.

On placera Xhekaj avec Wideman jeudi contre soir les Jets de Winnipeg. Intéressant, intéressant…

Devant le filet, Martin St-Louis a annoncé une lutte entre Samuel Montembeault et Cayden Primeau, mais il faudrait une défaillance majeure de la part de Montembeault pour le renvoyer dans la Ligue américaine et risquer de le perdre au ballottage.

Il reste beaucoup de hockey à disputer, six matchs préparatoires, avec des adversaires de plus en plus expérimentés. Le fil d’arrivée est encore loin !

Encore de l’incertitude en défense à Ottawa

L’entraîneur des Sénateurs, D. J. Smith, laisse planer le doute quant à la composition de sa troisième paire de défenseurs. Thomas Chabot et Artem Zub formeront le premier duo, la recrue Jake Sanderson semble destinée à entamer la saison avec Travis Hamonic, mais après ces quatre-là, il n’y a pas de certitudes. Erik Brannstrom, acquis à fort prix en retour de Mark Stone il y a quelques années, ne remplit pas ses promesses depuis son arrivée à Ottawa et il a connu un match préparatoire difficile contre les Jets. On n’a pas réussi à échanger Nikita Zaitsev, décevant l’an dernier, et on pourrait même le soumettre au ballottage. Nick Holden semble avoir sa place. Zaitsev, Brannstrom et un quatuor de jeunes que Smith semble bien aimer, Jacob Bernard-Docker, Lassi Thomson, Jacob Larsson et Maxence Guenette lutteraient donc pour le dernier poste disponible.

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