(Arlington, Virginie) On peut certainement s’attendre à ce que l’attaque des Sénateurs d’Ottawa crée beaucoup de dommages cette saison.

Les jeunes surdoués continuent leur ascension : Josh Norris, Tim Stützle, Drake Batherson et surtout Brady Tkachuk. Des vétérans de renom se sont ajoutés pendant l’été : Alex DeBrincat, par le truchement d’une transaction, et Claude Giroux, à titre de joueur autonome. On pourrait même parler d’Alex Formenton, de Mathieu Joseph ou de Shane Pinto, prétendant potentiel au trophée Calder.

Mais en défense, c’est un peu plus mince. Reprenons : beaucoup plus mince.

Il y a bien sûr Thomas Chabot, qui se passe de présentation. Artem Zub semble s’être établi comme une valeur sûre. Or, après eux, ça tombe bas. Jacob Bernard-Docker et Lassi Thomson ont acquis du millage dans la Ligue américaine, mais on ne pourrait les qualifier de produits finis.

C’est ici que Jake Sanderson se joint à la discussion. L’Américain de 20 ans est assurément l’espoir le plus prometteur de l’équipe à la ligne bleue, voire toutes positions confondues. Les Sénateurs l’ont sélectionné au premier tour, au cinquième rang, au repêchage de 2020.

Arrière doué offensivement et fiable dans sa zone, il est vanté pour son contrôle de la rondelle.

Sanderson a conclu le printemps dernier sa deuxième et dernière saison à l’Université du Dakota, obtenant à la clé une nomination pour le trophée Hobey-Baker, remis au joueur universitaire par excellence de l’année.

L’hiver dernier, il a en outre fait partie de la formation américaine aux Jeux olympiques de Pékin. Bien qu’il n’ait disputé qu’une seule rencontre au tournoi, il s’emballe en parlant de l’expérience qu’il a acquise là-bas.

« Je crois que j’ai gagné en confiance », a-t-il dit, la semaine dernière, en marge de la Vitrine des recrues de la LNH, tenue à Arlington, en Virginie.

« J’ai pu me mesurer à des gars plus vieux, provenant de partout dans le monde. Et ça reste les Jeux olympiques, alors c’est assez cool d’avoir la chance d’y aller ! »

Pression

À Ottawa, il est résolument attendu avec impatience. Rien n’est jamais acquis, mais il semble fort probable que, vu la maturité de son jeu, il soit intégré immédiatement à la formation principale sans passer par la Ligue américaine.

Je sais que [la direction] me voit dans l’équipe, et moi aussi. Ultimement, il me revient de bien paraître au camp et de laisser les choses arriver.

Jake Sanderson

Son impression n’est pas sans fondement. À la veille du repêchage, tenu au début du mois de juillet à Montréal, le directeur général Pierre Dorion avait dit, « sans vouloir lui mettre trop de pression », que son équipe avait en main « quelque chose de spécial » avec Sanderson.

Il lui faudra toutefois tester sa main gauche, opérée à deux reprises au cours de la dernière année. La plus récente intervention, pratiquée à la fin de la saison, lui a coûté plusieurs semaines d’entraînement estival. Il a notamment dû faire l’impasse sur le camp de développement des Sens.

Il a toutefois passé l’été dans la capitale fédérale afin d’y être suivi par le personnel médical du club. Sa main sera « à 100 % » au camp d’entraînement, assure-t-il.

Il affirme évidemment compter les jours avant le début du camp, après une longue convalescence. Mais il n’est pas le seul.

En plus de DeBrincat et de Giroux, les Sénateurs ont mis le grappin sur le gardien Cam Talbot. Pour la première fois depuis des années, l’équipe pourrait rester dans la course aux séries éliminatoires jusqu’à la fin de la saison et, pourquoi pas, y accéder.

Dans de récentes entrevues, Thomas Chabot n’a pas caché son enthousiasme d’être enfin mieux entouré. « C’est très cool de voir ces grands noms arriver », a renchéri Sanderson.

Les partisans semblent partager son opinion, puisque les ventes de billets ont déjà explosé.

Le jeune homme a également croisé Giroux et DeBrincat qui sont venus faire leur tour sur la patinoire, et les deux sont « emballés », dit-il. Giroux et Talbot, deux des doyens de la formation, apporteront du « leadership » à un groupe très jeune. « C’est important pour nous », a-t-il ajouté.

Quant aux attentes à son égard, elles ne l’empêchent pas de dormir. « Personnellement, je sais que je suis à l’aise avec mon jeu, que ma main va bien et à quel point j’ai travaillé fort. J’ai juste hâte que ça commence ! »