La décision d’afficher le logo de la Banque Royale sur le maillot des Canadiens de Montréal suscite beaucoup de réactions cette semaine et la présidente du secteur divertissement au Groupe CH a laissé entendre mercredi que l’impact de la pandémie a pu influencer la réflexion.

« On peut présumer que les conséquences financières significatives de la COVID-19 ont probablement accéléré ces nouvelles ventes », a déclaré France Margaret Bélanger durant une allocution organisée par le Cercle canadien de Montréal devant quelques centaines de gens d’affaires au centre-ville.

Elle a aussi parlé d’une tendance « lourde » chez les équipes professionnelles. « La NBA a des affichages sur les jerseys depuis 2016 et Major League Baseball a annoncé cet été que dès la saison prochaine il y aura un affichage sur les jerseys », a-t-elle affirmé.

« Autres temps, autres mœurs. Les ligues évoluent et se modernisent », a-t-elle ajouté en rappelant que des logos corporatifs sur la patinoire et sur les casques ont fait leur apparition au fil des années.

« Il fut un temps où il n’y avait pas d’annonceurs sur les bandes dans les arénas. »

France Margaret Bélanger n’était pas disponible pour répondre à des questions après son allocution. Il n’a donc pas été possible d’obtenir de précisions sur l’impact de la pandémie sur les finances de l’organisation.

Les deux clubs sportifs gérés par le Groupe CH — le Canadien de Montréal et le Rocket de Laval — ont joué des matchs à huis clos et à capacité réduite durant la pandémie, ce qui a affecté ses revenus. Outre la gestion d’équipes sportives, le Groupe CH a développé une expertise en promotion d’évènements et en production de festivals. Ces opérations ont aussi été affectées par les mesures sanitaires durant la pandémie.

Ensemble, les filiales evenko et Spectra présentent plus de 1800 évènements dans une année « normale ».

Les revenus annuels par équipe provenant de la vente des écussons sur les chandails sont évalués entre 5 et 10 millions alors que selon Forbes, le Canadien de Montréal génère plus de 100 millions de dollars canadiens par saison en revenus aux guichets durant une saison « normale ».

Le partenariat avec la Banque Royale selon lequel le logo RBC figurera sur les chandails des joueurs des Canadiens a été annoncé lundi à l’occasion du tournoi de golf annuel de l’équipe.

France Margaret Bélanger avait alors indiqué par communiqué que l’organisation aurait beaucoup de mal à trouver une association plus appropriée que celle avec RBC.

L’année dernière, la CIBC avait signé une entente pour apposer son logo sur les casques des joueurs du Canadien.

Il est possible de croire que d’autres institutions financières ont eu des discussions avec le Groupe CH. Certaines pourraient avoir préféré laisser la place à d’autres pour cette toute première initiative sur le chandail du CH.

Actionnaire minoritaire du Groupe CH, commanditaire, et locataire d’une loge au Centre Bell, la Banque Nationale n’a pas souhaité commenter, mercredi, le dossier de l’écusson sur le chandail.

La Banque Nationale est devenue actionnaire du Groupe CH durant la crise financière en prenant une participation d’environ 5 %, l’équivalent d’une trentaine de millions de dollars il y a une douzaine d’années. Outre cet investissement au capital-actions, la Banque Nationale avait accordé du financement en appui à la transaction permettant le rachat du CH par le groupe mené par Geoff Molson en 2009.

La Banque Nationale possède toujours un siège au conseil d’administration du Groupe CH, tout comme la Banque de Montréal.