Au terme d’un repêchage, tout le monde est heureux, c’est bien connu. Ça tombe bien, parce que les gens du Canadien sont heureux eux aussi.

Correction : ils sont encore plus heureux que ça.

« Nous sommes très satisfaits, a lancé le directeur du personnel des joueurs Martin Lapointe, en fin de journée vendredi au Centre Bell. Ce qu’on a réussi à accomplir aujourd’hui, ce n’est pas tout le temps facile. »

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Et qu’est-ce qui a été accompli, au juste ? Ça, c’est un peu moins clair, mais ce qu’il faut conclure de ce petit point de presse – Lapointe était accompagné de Nick Bobrov, codirecteur du recrutement amateur –, c’est que le Canadien a connu deux grosses journées de repêchage, qui devraient un jour mener à quelque chose, même si on ne sait pas trop à quoi.

Bien sûr que l’absence des joueurs québécois sera un sujet de discussion ; des 11 choix du Canadien en deux jours, un seul est né dans la province de Gerry Boulet, soit Miguël Tourigny, repêché à la toute fin.

Un autre, Cédric Guindon, est un francophone de l’Ontario. Pour repêcher plus de gars d’ici, le Canadien a « essayé de s’avancer », a fait valoir Martin Lapointe, ce qui n’a pas donné les résultats escomptés.

Mais les gens du Canadien n’avaient pas tellement envie de parler de ça, ils avaient plutôt envie de parler des bons coups, qui ont, semble-t-il, été assez nombreux ici depuis jeudi soir.

Bien sûr, il a été question du premier d’entre tous, Juraj Slafkovsky, le genre de joueur qui pourrait changer bien des affaires à lui seul. « Il est très fort et il peut encore grandir, a fait valoir Martin Lapointe. Il veut s’améliorer. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Le Canadien a repêché au tout premier rang le Slovaque Juraj Slafkovsky.

Ce n’est pas tous les jours qu’on peut repêcher des amis d’enfance, a ajouté Nick Bobrov, et c’est en plein ce qui est arrivé au 26e rang, quand le Canadien a mis la main sur Filip Mesar. « Un ami d’enfance de Juraj, a ajouté Bobrov. Il est très rapide, intelligent, et il a joué déjà avec l’équipe nationale de Slovaquie. On l’a vu souvent, il peut patiner et effectuer des jeux. »

Comme un leitmotiv…

D’Owen Beck, le premier choix du Canadien pour ouvrir la journée de vendredi, on dira qu’il « joue de la bonne façon ». C’est d’ailleurs quelque chose qui est revenu souvent ici vendredi en fin de journée : presque tous les joueurs de cette cuvée 2022 du Canadien jouent « de la bonne façon ».

Il y a aussi eu quelques vols à ce qu’il paraît, dont le défenseur Lane Hutson, qui n’aurait même pas dû être disponible lorsque la direction montréalaise a pris la parole au 62e rang, mais qui l’était, par un hasard de la providence.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Lane Hutson

Il était plus haut que ça sur la plupart des listes. Il peut encore grandir, il ne s’est pas encore pleinement développé sur le plan physique. Il joue vraiment comme quelqu’un qui veut prouver des choses.

Nick Bobrov, codirecteur du recrutement amateur, au sujet de Lane Hutson

Tourigny, choisi au 216e rang, a eu droit lui aussi à son propre bouquet de fleurs. « Un plus petit gabarit, a dit Martin Lapointe à son sujet. Mais je me rappelle être allé voir jouer l’Armada à Boisbriand. Je connais bien l’entraîneur Bruce Richardson, et je me souviens, c’est lui qui m’avait dit : il faut que tu regardes aller ce gars-là ! »

Alors voilà. Ce que ça va donner, tout ça, ces 11 joueurs qui vont peut-être jouer un jour ici, ou peut-être pas, on ne le sait pas. Personne ne le sait.

Mais Nick Bobrov estime savoir ceci : pour gagner dans cette ligue, ça prend des joueurs qui savent jouer de la bonne façon. « Parce que la bonne façon amène des coupes Stanley », a-t-il ajouté avec optimisme.

Probablement le même optimisme qui habitait les 31 autres équipes au moment de sortir d’ici.