Quelle équipe ne rêverait pas de posséder un tel espoir en défense : capitaine de son équipe dans la NCAA, utilisé à toutes les sauces presque 30 minutes par rencontre, mobile, intelligent, habile en relance, un point par match environ.

Le Canadien en a un dans son organisation. Mais on s’inquiète davantage de le voir joindre les Bruins l’été prochain que de renforcer la défense du CH cet automne…

Après quatre années universitaires, Jordan Harris aura en effet le loisir de joindre l’équipe de son choix en août s’il ne signe pas avec le Canadien en mai.

Le jeune homme de 21 ans n’a rien fait pour atténuer l’anxiété des fans les plus indécrottables de l’équipe montréalaise lors de la visite du collègue Guillaume Lefrançois à l’Université Northeastern, le week-end dernier. Il n’a pas fermé la porte, mais il ne l’a pas ouverte non plus.

« C’est une discussion qu’on aura à la fin de la saison. Je vais en parler avec mes parents, mes conseillers et le Canadien. Mais il n’y a rien pour me faire dire que je ne veux pas jouer à Montréal. Ce serait un rêve de jouer là-bas. L’organisation a été fantastique avec moi et ma famille. Donc il n’y a pas d’hésitation liée à l’organisation. »

Rob Ramage ne sait pas

Harris, troisième choix du CH en 2018 (71e au total), a évoqué à quelques reprises Rob Ramage, le directeur du développement des joueurs du Canadien, lors de son entretien avec Guillaume. Le jeune homme n’a pas vraiment d’amis dans l’organisation, mais il a développé une belle relation avec Ramage, qui le visite régulièrement à Boston depuis quelques années.

Or, Ramage lui-même nage dans l’inconnu, du moins le laisse-t-il entendre. « Si je pouvais prédire ces situations, je serais riche, confiait-il mardi matin au téléphone. Comme il a dit, il va étudier ses options et prendre sa décision au moment voulu. Je ne sais pas. Je peux affirmer cependant qu’il est un très bon joueur, une belle personne, il est le capitaine de son équipe, un leader, il a déjà les habitudes d’un pro et on souhaite clairement le voir joindre le Canadien de Montréal. »

Un lien solide

Le lien entre les deux hommes est cependant toujours aussi solide, assure cet ancien défenseur des Blues, des Flames et du Canadien. « Je l’ai vu la semaine dernière et je le revois cette semaine. Nous avons de bonnes discussions, une belle relation, et c’est ce qu’on tente de faire. Et pas seulement avec Jordan. Il connait nos intentions. Mais il a le loisir de choisir ce qu’il veut faire. On respecte ça. »

Adam Fox, Alexander Kerfoot, Kevin Hayes, Blake Wheeler, John Marino, Mike Reilly, Will Butcher, entre entres, ont choisi une autre équipe que celle qui les a repêchés après leur parcours universitaire.

Mais Jake Evans est resté fidèle au Canadien. Tout comme Jeff Petry avec les Oilers après ses quatre années à Michigan State. Blake Coleman et Anders Lee constituent d’autres exemples encourageants pour le CH.

« Il serait déjà sous contrat s’il jouait dans les rangs juniors canadiens, dit Ramage. Mais les règles du hockey collégial américain sont différentes. Mon fils a joué à l’Université du Wisconsin avec Justin Schultz ( qui a opté pour Edmonton après avoir été repêché par Anaheim). Ce n’est pas nouveau ou inhabituel. »

Avec l’équipe de son enfance ?

On craint de voir Harris se joindre aux Bruins puisque le jeune homme a grandi à Boston en idolâtrant cette équipe. Rien ne laissait présager un tel scénario avant qu’il ne refuse l’offre de contrat du Canadien à la fin de sa troisième saison à Northeastern, fin mars.

Mais ses intentions de terminer ses études avant de joindre l’organisation du Canadien sont peut-être vraies. Son clan a d’ailleurs approuvé au printemps un communiqué de presse écrit par le Canadien dans lequel on affirme que Jordan Harris demeure engagé avec le CH pour l’avenir et il a annoncé sa présence au camp de développement de l’équipe en juin (pour une deuxième année consécutive) puisque les règlements de la NCAA le permettent.

« C’était fou l’an dernier, rappelle Ramage. Le calendrier a été écourté, ça a peut-être pesé dans la balance. Il se disait qu’il n’avait peut-être pas accompli tout ce qu’il avait à réaliser à Northeastern. Et c’est un brillant jeune homme. Il obtiendra son diplôme. L’école ne constitue pas un fardeau pour lui. »

Il faudra donc attendre plusieurs mois avant d’être fixés…

Richer comprend Caufield

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Stéphane Richer avec le Canadien en 1988.

Stéphane Richer va rassurer tous ceux qui paniquent avec le renvoi de Cole Caufield dans les mineures, à sa première année complète chez les professionnels. Richer a vécu la même chose à 19 ans, après avoir remporté la Coupe Stanley avec le Canadien le printemps précédent. Lui aussi a été renvoyé dans la Ligue américaine la saison suivante, avant éventuellement de connaître deux saisons de plus de 50 buts à Montréal.

À ne pas manquer

1- Le jeune gardien montréalais Devon Levi, héros du plus récent Championnat mondial junior, est passé des Panthers aux Sabres dans l’échange de Sam Reinhart. Guillaume Lefrançois l’a rencontré à l’Université Northeastern le week-end dernier.

2- Pourquoi pas moi, se demande la skieuse Laurence St-Germain ? Simon Drouin explique pourquoi.

3- La gardienne de but Kim St-Pierre fait une entrée bien méritée au Temple de la renommée du hockey. Un texte de Katherine Harvey-Pinard.