Le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) a sévi, lundi, dans le dossier du Bol d’Or détruit par les joueurs des Condors du Cégep Beauce-Appalaches (CBA) en troisième division du football collégial. Parmi les sanctions, l’équipe sera automatiquement bannie des prochaines séries éliminatoires.

Le RSEQ a qualifié les agissements des joueurs des Condors de « disgracieux et » irrévérencieux « par voie de communiqué, notamment car il s’agit d’un « manque flagrant de considération à l’égard des équipes championnes des éditions précédentes. »

Ainsi, un mois exactement après « cette situation sans précédent » pendant laquelle les collégiens ont démoli le trophée des champions lors d’une soirée qui a vraisemblablement dépassé les bornes, le RSEQ a imposé une série de sanctions au programme et à ses joueurs.

Le Conseil d’administration du Réseau a adopté à l’unanimité que le programme allait devoir aider le circuit à identifier les personnes responsables de la destruction du trophée, en plus de la suspension de toutes procédures administratives en lien avec l’équipe de football liée à la demande de promotion de l’équipe et la possibilité de signature de lettre d’intention de nouveaux étudiants-athlètes (tant que les responsables ne seront pas identifiés).

S'ajoutent à ça une amende de 10 000 $ au CBA avec une probation de deux ans sans incident sur et hors terrain, une probation de deux ans pour les athlètes-étudiants responsables de la destruction du Bol d’Or et une suspension du CBA pour la prochaine année de toute participation aux séries éliminatoires.

Le RSEQ a aussi assuré que le trophée sera remplacé et conservé en vue de la prochaine saison. C’est la première fois en 35 ans que le circuit faisait face à une telle situation.

Rappel des faits

Dans la nuit du 19 au 20 novembre dernier, les champions ont infligé de graves dommages au trophée du Bol d’Or, qu’ils venaient tout juste de remporter pour une deuxième année de suite, contre les Gaillards de Jonquière. Le trophée a été fondu et les plaques des champions arrachées.

La diffusion des images de l'incident, sur les réseaux sociaux, ont indigné le petit monde du football collégial. Quelques jours plus tard, «sincèrement désolés» des gestes posés, les Condors s’excusaient d’avoir fait preuve d’un «flagrant manque de respect».

« Nous comprenons mieux, maintenant, l’importance de rester humble face à la victoire, écrivaient les étudiants-athlètes du Cégep Beauce-Appalaches dans la missive envoyée au RSEQ et aux autres équipes du réseau. Nous sommes conscients qu’il est impératif de demeurer respectueux envers l’équipe adverse, sans laquelle la partie ne pourrait avoir lieu. Cet événement nous apprend aussi à garder les célébrations à l’interne; et que les réseaux sociaux sont un endroit où il faut toujours rester vigilant et respectueux. Cette expérience nous fait grandir et l’apprentissage fera de nous de meilleurs individus. »

Selon le site spécialisé en sport collégial Bulletin Sportif, l'entraîneur-chef des Condors de Beauce-Appalaches Marc Loranger juge « les sanctions démesurées ». Les Condors ont jusqu'à jeudi pour aller en appel de la décision rendue par le RSEQ. Le cas échéant, le dossier serait analysé par trois avocats.

« Lorsque les événements sont arrivés, nous avons réagi rapidement en interrogeant les joueurs. Nous avons appris les événements, mais également qu’il y avait plusieurs joueurs qui étaient sur place et qui n’ont pas réagi. Les noms des responsables n’ont pas été dévoilés et nous avons alors pris la décision d’imposer des sanctions à tous les joueurs présents. On a joué notre rôle en tant qu’institution d’enseignement, mais on ne fera pas une enquête criminelle », a déclaré Jean-Philippe Vachon, directeur des études et de la vie étudiante au cégep Beauce-Appalaches, à Bulletin Sportif.

M. Vachon rappelle aussi que ces sanctions, à ce moment précis, auront un grand impact sur le recrutement d'étudiants-athlètes.

Dans un communiqué émis lundi, la direction du Cégep Beauce-Appalaches considère que les sanctions mettent « en péril l’avenir du programme de football de l’institution et ne laisse[nt] aucune chance aux jeunes joueurs de faire amende honorable ». Elles vont à l'encontre du principe que la réhabilitation, valide pour quiconque, « est l’un des piliers d’une société démocratique ».