Ce n’est pas par faute d’avoir essayé que les Jets de New York ont dû s’avouer vaincus 20-12, dimanche, au domicile des Bills de Buffalo.

Dans ce match pendant lequel la météo a eu plus de rythme que le jeu des deux équipes, Mike White a prouvé qu’il était un dur à cuire, et les Bills ont continué d’alimenter les soupçons à leur égard.

Le Highmark Stadium a été le théâtre de ce que les puristes appelleront « du vrai football de décembre ». Du temps gris, de forts vents, de la neige, de la pluie et les petites pochettes que les quarts-arrières portent à leur taille pour se réchauffer les mains. Loin des boissons Gatorade à profusion et des gros ventilateurs à propulsion maximale sur les lignes de côté comme c’est le cas dans les États du Sud.

Pourtant, ce sont deux quarts qui ont grandi en sandales, le Californien Josh Allen et le Floridien White, qui avaient la mission de mener leur équipe à la victoire.

Comme il fallait s’y attendre, compte tenu des conditions météorologiques, le ballon n’a pas énormément voyagé en début de match. Le vent a réduit à néant toutes les chances de coups d’éclat de part et d’autre. En revanche, la défense de chacune des formations a effectué le travail contre le jeu au sol et les passes courtes.

Le plaqueur défensif Quinnen Williams, qui prouve chaque semaine que les Jets ont pris une bonne décision en le sélectionnant au troisième rang du repêchage de 2019, s’est illustré. L’ancien de l’Université de l’Alabama a réalisé deux sacs en première demie.

Tout était permis pour les New-Yorkais, qui luttent pour rester dans le portrait des éliminatoires.

Les Jets s’écroulent en plein vol

Il s’agissait d’un début de match sans rythme, sans cohésion et sans tenue. D’autant plus que, déjà privés des services du porteur de ballon James Robinson, les visiteurs ont vu leur receveur Corey Davis quitter le match en raison d’une commotion cérébrale.

Les Jets, visiblement maudits, ont aussi perdu Williams au deuxième quart à cause d’une blessure à un mollet. Tous les espoirs reposaient donc sur la magie de l’énigmatique White. Sauf que la malchance s’est acharnée sur les Jets tout au long du match. White s’est fait rudement frapper par un joueur des Bills et a dû momentanément retraiter vers les lignes de côtés. C’est l’immortel Joe Flacco qui a pris la relève, le temps d’une séquence.

PHOTO MARK KONEZNY, USA TODAY SPORTS

Mike White (5)

Au troisième quart, White a subi les foudres du robuste Matt Milano, qui est arrivé à la vitesse d’un TGV. Le contact a été si puissant que le corps de White a plié en deux à l’impact, comme une centaine de tables dans le stationnement du stade des Bills avant la rencontre. Au sol, White avait visiblement de la difficulté à récupérer son souffle. On apprendra plus tard qu’il a subi une blessure aux côtes, l’une des blessures les plus douloureuses à endurer.

Le joueur de 27 ans est tout de même revenu plus tard au quatrième quart, mais en vain. Il a manqué de temps et de munitions, ajouté au fait que les joueurs des Bills ne l’ont jamais épargné.

Les Jets ont quitté Buffalo avec une fiche de 7-6, mais leur sort aurait pu être bien différent si leur effectif avait été un peu plus épargné.

De moins en moins convaincants

Certes, les Bills ont offert à leurs partisans une 10e victoire, mais avec la manière dont ils l’ont fait, il est difficile de s’en réjouir entièrement.

Les Jets étaient décimés, et malgré tout, les meneurs de la division Est de la Conférence américaine ont peiné à les vaincre. Avec les conditions difficiles, les Bills auraient pu terrasser leurs rivaux avec leur excellent jeu au sol, mais ça n’a pas été le cas. Dans tout le match, ils n’ont obtenu que 232 verges, soit 77 verges de moins que leurs opposants.

La dernière victoire convaincante des Bills par plus de deux possessions remonte à la cinquième semaine contre les Steelers de Pittsburgh. Pourtant, Buffalo a tout ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout, Von Miller en moins, lui qui devra rater le reste de la saison, mais quelque chose cloche.

Même s’il devient un vétéran, Josh Allen plie encore dans sa prise de décision. Le champ arrière est bourré de talent, mais son utilisation est irrégulière. Les receveurs Stefon Diggs et Gabe Davis sont géniaux une semaine, invisibles la semaine suivante. L’ailier rapproché Dawson Knox a inscrit son premier touché depuis la huitième semaine ; c’est si peu. Seule la défense tient véritablement le coup.

Si les Bills veulent atteindre la terre promise, ils devront jouer comme tel, et non pas pour prier en fin de match qu’une équipe en béquilles échoue à réaliser un miracle.