L'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari), qui fêtera vendredi ses 30 ans, a avoué avoir «appris à vivre» avec la Formule 1 après dix ans de présence, jeudi au Hungaroring, où se tiendra dimanche le Grand Prix de Hongrie.

Q: Vous aurez 30 ans vendredi. Comment vous sentez-vous par rapport au jeune pilote à vos débuts?

R: «Si je fais des comparaisons avec mes premières années en F1, je me sens plus préparé, plus mûr, mieux expérimenté comme pilote. J'ai appris plusieurs types de pilotage. Quand tu arrives à 19 ans, tu as ton style du karting, des séries inférieures. Puis, tu en développes d'autres, dans différentes conditions. J'ai beaucoup appris de mes coéquipiers. J'ai pris le meilleur de chacun. Et puis, personnellement, 30 ans, c'est une belle marque. Tu es plus préparé pour la vie en générale et l'exigence de ce sport, pas seulement comme pilote, mais pour la pression, le stress, le manque de vie privée.»

Q: Quel cadeau souhaiteriez-vous pour vos trente printemps? Vous souvenez-vous du plus joli cadeau que vous ayez reçu?

R: «Que tout continue comme cela. Que tout aille bien en famille. Que tous soient heureux, en forme. Je ne demande rien de matériel, rien de professionnel. Quant à mon plus beau cadeau... c'était peut-être quand j'avais 6 ou 7 ans. On t'offre un ballon pour jouer au foot. Ca a plus de valeur que tout le reste.»

Q: Quel est votre meilleur moment en F1?

R: «Le Championnat du monde de 2005 parce que tu as l'opportunité de gagner un titre, et tu le gagnes. Pendant une semaine, tu n'y crois même pas. Tu as atteint le maximum de ce qu'un pilote peut atteindre: gagner un Championnat du monde. Et quand tu y arrives, il te semble que ce qui suivra ne t'intéresse pas. Tu tu sens déjà réalisé pour le reste de ta carrière. Mais il y a certaines histoires ponctuelles qui ont été super chouettes et qui entrent dans mes meilleurs moments. Le Championnat de karting, en 1996, celui d'Italie en 1998 et en F1, certaines victoires, comme à Monaco, Singapour et en Espagne sont ineffaçables.»

Q: Que mettriez-vous de côté?

R: «2002. J'avais fait la saison 2001 en entier avec Minardi. Et en 2002, je suis devenu pilote d'essais (pour Renault). Ca a été long de regarder les courses à la télé. J'aurais pu piloter avec Minardi, Prost ou Sauber. Quand je repense à cette année, je pense toujours à une saison perdue.»

Q: Quel regard portez-vous sur votre première victoire, en Hongrie en 2003?

R: «Je me rappellerai toujours la première victoire. Je me souviendrai de l'aéroport, du circuit, du paddock. Ce sont d'autres moments qui restent gravés à jamais. Des dix dernières années, j'ai eu cinq fois mon anniversaire ici. Donc, c'est assez normal. Finalement, 30 ans, ça ne crée pas d'illusion particulière. Chaque année, c'est plus ou moins la même chose. Trente, c'est juste un chiffre rond. Par rapport à 28, 29 ou 31, cela ne change pas grand chose.»

Q: Qu'avez-vous appris de la F1?

R: «J'ai appris à vivre avec elle, la Formule 1. Elle exige beaucoup, un dévouement total, de ton temps, physiquement, mentalement... La F1, c'est à moitié de la politique, à moitié du sport. Quand tu es bon en karting, il ne s'agit que du sport. Mais quand tu arrives ici... Ca te surprend un peu. Ca te dérange. Tu voudrais que tout soit plus transparent, plus propre. Ensuite, tu t'en accommodes. Et si tu l'acceptes, la F1 a quand même son charme. Mais les gens doivent savoir qu'ici, il y a de la politique et beaucoup d'intérêts différents.»