Il en a coulé de l'eau autour de l'île Notre-Dame depuis le premier Grand Prix du Canada à s'y être tenu en 1978. Il s'en est dépensé des millions. Hier, pour le 30e anniversaire de l'évènement sur l'île, le décor et l'organisation étaient encore plus réussis que d'habitude. Les gens suivaient les qualifications dans les gradins, sous un soleil de plomb qui s'était fait oublier depuis des semaines.

Dans les loges d'élites, 10 000 spectateurs, la moitié du Québec qui décide, suivaient les qualifications en discutant. Normand Legault était à une extrémité des loges et son regard portait distraitement sur ces immenses tentes qui offraient un peu d'ombre aux privilégiés.

«Il y a 30 ans, je vendais des banderoles et des pages dans le programme. Je vendais une banderole 1000$ et comme il ventait fort le jour de la course, je pense que j'ai dépensé 400$ de ruban gommé pour la faire tenir toute la course», se rappelait Legault. Ce jour-là, Gilles Villeneuve gagnait la course, il buvait une grosse Labatt sur le podium et Normand devait décrocher ses banderoles.

Hier, Jacques, le fils de Gilles, suivait les qualifications dans la loge de Legault et à la place des banderoles, on avait des écrans au plasma dans les loges.

Le contrat de Normand Legault est valide jusqu'en 2011. Après, que va-t-il se passer avec une inflation de fusée dans le monde de la Formule 1? Il ne répond pas. Mais en 2011, Normand Legault aura l'âge de Gino Vannelli. Peut-être se contentera-t-il de chanter quatre chansons un soir de party...

Et puis, 33 ans au Grand Prix du Canada, c'est quand même un fameux bail.

Si Michelle Courchesne aime la Formule 1 comme elle aime le hockey, on va peut-être la voir aujourd'hui à la loge de Loto-Québec. La ministre de l'Éducation a fait de grands sparages quand est survenue la folie Jonathan Roy. Quand je l'ai rencontrée dans la loge de RDS un soir de match contre les Flyers de Philadelphie, elle était très déterminée, très affirmative. Elle attendait le rapport de la Ligue junior majeure du Québec et elle soutenait que sa position, comme ministre de l'Éducation et responsable des sports, aurait des dents. Fini les bagarres dans un circuit où des jeunes de 17 ans se font agresser par des adultes de 20 ans.

J'ai des petites nouvelles pour la ministre. Gilles Courteau, commissaire de la LHMJQ, a annoncé cette semaine que la remise du rapport était retardée jusqu'au mois d'août et que de toute façon, il n'était pas question d'interdire les bagarres dans son circuit. Ça veut dire que Georges Laraque a plus d'influence que Mme Courchesne et que Courteau se fout complètement de la ministre de l'Éducation.

Pour un circuit qui ne produit plus de joueurs, ou à peu près plus, pour la Ligue nationale, je trouve que Courteau devrait se garder une petite gêne.

Parlant de hockey, Mathieu Dandenault et Stéphane Quintal faisaient partie des invités. Dandenault a suivi la finale avec intérêt et était un fervent partisan des Red Wings de Detroit. Mathieu est encore lié au Canadien pour une année et n'est donc pas libre de se dénicher une équipe où on va reconnaître son talent: «Ça veut dire ce que ça veut dire, peut-être rien, mais j'ai été retranché de l'alignement trois matchs en séries. Les trois derniers que nous avons perdus contre les Flyers de Philadelphie.»

Des fois, Grand Prix ou pas Grand Prix, on se demande où on vit. L..., une magnifique jeune femme, Roumaine et hôtesse au restaurant Ferreira, sortait d'un resto de la rue Crescent dans la nuit de vendredi à hier. Elle était avec son chum et quelques amis. Elle a quitté le bar une minute avant son chum. En sortant, un policier l'aurait apostrophée grossièrement. Elle l'aurait remis à sa place en lui disant qu'il était grossier et polisson. Lui et son partenaire l'ont embarquée brutalement dans l'auto de police et lui ont passé les menottes en riant pour l'emmener au poste, coin Guy et René-Lévesque, tout en la traitant des pires noms... et de «hostie d'émigrée». En lui conseillant de retourner dans son pays.

Ça s'est passé tellement vite que son chum ne s'en est pas rendu compte et qu'il l'a cherchée toute la nuit. Sans pouvoir entrer à la maison, puisqu'elle avait les clés de leur appartement dans son sac à main.

L... a passé la nuit au poste où elle a pleuré et crié toutes les larmes de son corps. Le pire, c'est que personne n'a pensé à ouvrir un dossier quelconque et qu'au changement de quart de travail, elle est restée en cellule. Le matin, on lui a lancé un muffin par la porte de la cellule avec un berlingot de lait. Elle paniquait tellement qu'elle hurlait de peur. Jamais elle n'a pu appeler son ami ou un avocat. Elle s'est fait traiter des pires noms et, dernière insulte, d'autres policiers se sont servis de ses affaires pour jouer une partie de basketball en lançant des trombones et des attaches dans un panier. Quand elle me racontait l'histoire, sa voix tremblait encore tellement elle était en état de choc.

Elle a été relâchée à 11h hier matin. Pas de dossier, pas d'accusation, pas de document. Rien. On lui aurait remis une contravention pour avoir flâné et erré sur la rue. Faut dire que c'est plus facile de ramasser une jeune femme que d'arrêter des voyous qui mettent le feu à des chars de police après une victoire du Canadien.

Pourtant, nos flics ne sont pas des voyous, me semble.

Jacques Villeneuve a rencontré plusieurs hommes d'affaires québécois hier. Il s'est rendu voir Jacques Ménard, président de la BMO. Il a eu l'occasion de discuter avec Claude Séguin, vice-président chez CGI. À la belle époque de British American Racing, M. Séguin était impliqué dans la commandite de Teleglobe avec l'écurie BAR. Il sait à quel point on peut brasser de bonnes affaires pendant un week-end de courses.

Villeneuve et Normand Legault travaillent méthodiquement pour préparer la prochaine saison de Jacques en Nascar.

Dans le calepin

Est-ce que le Dr Marie-Ève Nadeau pourrait me téléphoner SVP...