Après une première saison tonitruante, le jeune Britannique semble avoir trouvé la sérénité et aborde le Grand Prix du Canada en confiance. La suite de la saison sera plus difficile.

Il regrettera sans doute toute son existence d'avoir raté le titre mondial 2007, qui l'aurait fait entrer dans l'histoire comme le plus jeune champion du monde de F1.

 

Par la faute d'une série noire qui reste invraisemblable, Lewis Hamilton n'a pas réussi à marquer les quatre points en deux Grands Prix dont il avait besoin pour remporter le championnat. Il s'est embourbé dans un bac à gravier, en Chine, alors qu'il roulait à 40 km/h, et il s'est emmêlé dans les commandes de son volant au Brésil. Deux boulettes survenant au pire moment et qui ont permis à Kimi Raikkonen de lui souffler le titre mondial pour un seul point.

Ce cauchemar a peut-être privé le Britannique de la seule occasion de sa carrière. L'avenir le dira, bien qu'il espère naturellement le contraire et semble totalement remis de la déception vécue en fin de saison dernière.

«Quand j'ai commencé la saison 2007, je n'avais aucune expérience de la Formule 1, explique-t-il aujourd'hui. J'étais juste comme un gamin devant un sapin de Noël, à me dire : «Wow, je suis un pilote de F1.» Désormais, j'utilise l'expérience accumulée l'an dernier pour me montrer beaucoup plus confiant. La confiance, c'est ce qui me différencie le plus du Lewis Hamilton de 2007»

Cette année, la McLaren MP4-23 s'avère délicate à mettre au point. Et surtout, Hamilton ne peut plus compter sur le talent de Fernando Alonso pour l'y aider. Le Britannique a dû se débrouiller avec sa maigre expérience d'un an, aidé par son nouveau coéquipier, le Finlandais Heikki Kovalainen, qui, lui aussi, ne dispute que sa deuxième saison. Tous deux sont toutefois remarquablement secondés par le pilote-essayeur maison, l'Espagnol Pedro de la Rosa, qui travaille dans l'ombre pour l'équipe depuis des années.

Chez McLaren, après une saison 2007 complètement folle, perturbée à la fois par le duel interne entre Hamilton et Alonso ainsi que par l'affaire de l'espionnage qui a coûté à l'écurie tous ses points (et une amende de 100 millions de dollars), la saison 2008 semble enfin se dérouler dans la sérénité. Entre les deux pilotes, derrière une égalité de façade, les rôles sont clairement définis. Il ne viendrait ainsi pas à l'idée de Kovalainen de contester la suprématie de son coéquipier - au championnat, d'ailleurs, il lui concède déjà 23 points au moment d'aborder le Grand Prix du Canada.

Hamilton évolue désormais dans un environnement centré autour de lui. Chouchouté par le patron, Ron Dennis, qui le considère comme son fils spirituel, il peut compter sur la puissance d'une écurie McLaren entièrement dévouée à son succès.

Sur le plan personnel, son père Anthony, toujours présent sur les circuits, semble moins interventionniste, sans doute à la demande de l'écurie. Côté coeur, le jeune Britannique a connu plusieurs idylles, et vient juste de se lier avec Miss Grenade 2007, deuxième du concours Miss Monde de la même année. Pourvu que la vice-championne du monde de beauté ne se lasse pas trop vite de l'emploi du temps chargé du vice-champion du monde de la vitesse...

En attendant, Hamilton se présente à Montréal en tête du classement du championnat du monde, avec 38 points contre 35 à son plus proche rival, Raikkonen. Sa victoire à Monaco, il y a deux semaines, lui a gonflé le moral, d'autant que sa monoplace devrait se montrer compétitive sur le circuit Gilles-Villeneuve. C'est ici, d'ailleurs, que le Britannique a décroché la première victoire de sa carrière l'an dernier.

«Remporter mon premier Grand Prix, c'était incroyable, l'un des moments les plus forts de mon existence, se souvient-il. Depuis, j'ai acquis beaucoup de maturité et je me sens encore plus proche de l'écurie. Évidemment, ce serait fantastique de remporter une nouvelle victoire à Montréal, nous avons beaucoup travaillé pour y arriver...»

Après les six premiers Grands Prix de la saison, la Ferrari 2008 semble toutefois afficher une nette supériorité sur la McLaren MP4-23, sauf peut-être sur les tracés urbains, tels Melbourne, Monaco ou le circuit Gilles-Villeneuve. Hamilton va essayer de profiter d'une des dernières occasions de la saison de battre les Ferrari, avant une série de circuits rapides qui devrait leur faire la part belle...