(New York) Tout comme au baseball, l’intervention chirurgicale de type Tommy John continue d’évoluer afin d’augmenter le succès et d’accélérer parfois le retour au jeu.

Le Dr Jeffrey R. Dugas a développé une opération qui réduit le temps de récupération à neuf mois pour certains lanceurs qui ont subi des déchirures aux ligaments d’un coude. Il estime que d’autres améliorations viendront d’ici cinq à sept ans, environ.

« Nous allons ajouter de nouveaux niveaux de manipulation biologique, qu’il s’agisse de collagène, de cellules souches ou d’autres choses de ce genre, a expliqué Dugas, qui travaille en partenariat avec le Dr James Andrews. Nous serons en mesure d’améliorer tous ces éléments et potentiellement d’accélérer la rééducation ainsi que sa pérennité. »

Depuis que la première opération de type Tommy John a été effectuée par le Dr Frank Jobe il y a près de 50 ans, l’intervention chirurgicale a permis de préserver de nombreuses carrières et de générer d’immenses fortunes. Le thérapeute en chef des Dodgers de Los Angeles, le Dr Neal ElAttrache, estime qu’environ 80 % des lanceurs retrouvent le même niveau de performance qu’avant d’être passés sous le bistouri.

L’intervention chirurgicale de type Tommy John a été effectuée sur plus de 2400 joueurs professionnels, selon des données récoltées par le chercheur Jon Roegele. Plus de la moitié de ces opérations ont été effectuées au cours de la dernière décennie.

« En ce moment, nous essayons de faire tout ce que nous pouvons afin de répondre à la hausse de la demande pour ce ligament, a expliqué ElAttrache. La vélocité, c’est le nerf de la guerre. Cependant, nous avons constaté que ce qui endommage de plus en plus les ligaments du coude, ça n’est pas la vélocité du tir, mais la vitesse de rotation de la balle, car ce qui trompe les meilleurs frappeurs de la planète aujourd’hui, ça n’est plus la balle rapide, mais la balle à effet. »

Zack Wheeler a subi l’intervention chirurgicale de type Tommy John du thérapeute en chef des Mets de New York, le Dr David Altchek, en 2015, et il a effectué son retour au jeu deux ans plus tard. Depuis ce temps, il compile un dossier de 69-47, s’est établi en tant qu’as de la rotation des Phillies de Philadelphie et obtenu 254 millions US en salaire.

« On présume (que cette opération) ne dure que sept ans. Ça te reste toujours à l’esprit, a admis Wheeler. Mais en même temps, tu ne peux pas t’en faire constamment avec ça. Tu montes sur le monticule et tu lances. »

Il y a près de 50 ans, le 25 septembre 1974, Jobe a réparé une déchirure du ligament collatéral ulnaire du bras gauche de John. Jobe a simplement appliqué le même concept au coude de John. Il a retiré le tendon du muscle long palmaire du bras droit de John, a percé quatre trous dans son coude gauche, puis utilisé ce tendon pour remplacer celui qui était déchiré. John est retourné sur le monticule dans les Ligues majeures le 16 avril 1976, après une absence de 18 mois et 22 jours.

L’intervention chirurgicale de type Tommy John est demeurée essentiellement la même au cours des quatre décennies suivantes, jusqu’à ce que Dugas développe une procédure d’attelle interne – qui consiste essentiellement à réparer le ligament collatéral ulnaire endommagé plutôt que de carrément le remplacer.

Dugas, qui s’est inspiré du recours aux bandes de soutien synthétique pour les réparations des ligaments de la cheville du Dr Gordon Mackay en Écosse, a mis à l’essai cette intervention sur les coudes de cadavres provenant d’Arthrex, à Naples, en Floride. Il a installé deux ancrages de 3,5 mm en polymère thermoplastique organique qui appartient à la famille des polyéthers cétones (PEEK) avec une suture FiberTape enduite de collagène pour stabiliser le ligament endommagé.

Cette opération a accéléré le processus de rééducation par rapport à la chirurgie de remplacement, car aucun temps de convalescence n’était nécessaire pour la ligamentoplastie – le processus de transformation du tendon en ligament.

Seth Maness est devenu le premier lanceur à effectuer un retour dans les Ligues majeures après avoir subi cette opération révolutionnaire, après une absence de huit mois et 27 jours, en 2017.

« J’étais prêt à tout, et je suis très heureux de l’avoir fait », a confié Maness.