(New York) Whitey Herzog, le bourru, mais ingénieux gérant membre du Temple de la renommée qui a mené les Cardinals de St. Louis à trois titres de la Nationale et une conquête de la Série mondiale dans les années 1980, est mort à l’âge de 92 ans.

Le porte-parole des Cardinals Brian Bartow a indiqué mardi que l’équipe a été informée par la famille d’Herzog de son décès. L’équipe ne pouvait toutefois pas confirmer s’il était survenu lundi soir ou mardi.

Herzog était au Busch Stadium le 4 avril dernier pour le match d’ouverture des Cards.

Dorrel Norman Elvert « Whitey » Herzog est né à New Athens, Illinois, le 9 novembre 1931. Il excellait au baseball et au basketball et n’était pas contre l’idée de rater les cours pour assister à une rencontre des Cardinals de temps à autre. Herzog n’a jamais joué pour les Yankees.

Comme plusieurs gérants qui ont connu du succès, Herzog n’était pas un très bon joueur, ne frappant que pour ,257 en huit saisons avec les Orioles de Baltimore, les Senators de Washington, les Athletics de Kansas City et les Tigers de Detroit jusqu’en 1963.

« Le baseball a été bon pour moi quand j’ai arrêté d’essayer d’y jouer », se plaisait-il à dire.

Après avoir travaillé comme dépisteur et instructeur, les Mets de New York l’ont embauché comme directeur du développement des joueurs. C’est sous sa gouverne que se sont développés Tom Seaver et Nolan Ryan. Les Mets ont suffisamment aimé ce qu’ils ont vu qu’ils l’ont désigné pour succéder à Gil Hodges. Mais quand le gérant est décédé subitement en 1972, le job est allé à Yogi Berra.

Herzog a plutôt amorcé sa carrière de gérant avec les Rangers du Texas la saison suivante, compilant une fiche de 47-91 avant d’être remplacé par Billy Martin. Il a dirigé les Angels pour quelques matchs en 1974 et s’est joint aux Royals la saison suivante, connaissant sa meilleure campagne en 1977, avec une fiche de 102-60.

Coupe militaire, ventre proéminent et chique de tabac en bouche, Herzog n’en avait que faire de l’approche amicale de certains gérants auprès de leurs joueurs quand il s’est joint aux Cards en 1980 afin de les aider à mettre fin à leur disette de plus de 10 ans depuis leur dernier titre de la Nationale.

En s’adaptant à la surface artificielle du Busch Memorial Stadium, une victoire typique des Cards sous Herzog était souvent acquise par un point, dans un match à bas pointage et confirmée dans les dernières manches par un comité de releveurs. Ceux-ci pouvaient parfois être remplacés après un seul lancer ou se retrouver momentanément au champ extérieur pour revenir ensuite au monticule.

Les Cards comptaient sur des cogneurs de puissance en George Hendrick et Jack Clark, mais ils comptaient surtout sur la vitesse et la polyvalence de frappeurs ambidextres comme Vince Coleman et Willie McGee, la défense acrobatique de l’arrêt-court Ozzie Smith et les départs efficaces de lanceurs comme John Tudor et Danny Cox et des releveurs Todd Worrell, Ken Dayley et Jeff Lahti. Quand ils ont été sacrés champions en 1982, Herzog a amené le futur membre du Temple de la renommée Bruce Sutter pour terminer les matchs.

Les médias, qui semblaient ne pas toujours comprendre les stratégies du gérant, avaient baptisé ce style de jeu « Whiteyball ».

Sous Herzog, les Cards ont gagné le championnat de la Nationale en 1982, 1985 et 1987 et la Série mondiale de 1982, en sept matchs aux dépens des Brewers de Milwaukee.

Herzog a aussi mené les Royals de Kansas City à des titres de section de 1976 à 1978, s’inclinant chaque fois en série de championnat devant les Yankees de New York.

Réputé pour avoir la mèche courte avec ses joueurs qui ne lui en donnaient pas assez à son goût, Herzog était aussi exigeant de lui-même : il a démissionné au milieu de la saison 1990, jugeant indigne sa fiche de 33-47.

Il a ensuite agi comme conseiller et directeur général des Angles dans les années 1990 et a brièvement considéré retourner sur le banc, avec les Red Sox de Boston, avant la saison 1997.

En tout, Herzog a dirigé 18 saisons dans le Baseball majeur, compilant une fiche de 1281 victoires contre 1125 revers. Il a été nommé gérant de l’année en 1985 et élu au Temple de la renommée par le comité des vétérans en 2010.