À la retraite depuis 2015, la double médaillée olympique Dominique Maltais a encore des fourmis dans les jambes chaque début de saison.

(Beaupré) Félix-Albert, 3 ans, se roulait dans la neige sous l’œil plus ou moins attentif de sa grande sœur Olivia, 5 ans.

Le petit garçon flottait dans le dossard jaune que sa mère avait passé par-dessus son manteau d’hiver. Olivia, dossard rouge, avait chaud sous sa tuque Canada par cette journée ensoleillée.

Avant de prendre la route, Dominique Maltais a fouillé dans sa boîte à souvenirs à Petite-Rivière-Saint-François. Elle a retrouvé un dossard qu’elle portait à titre de meneuse du classement de la Coupe du monde.

« Les dossards, je les mettais dans le milieu de la patinoire pour séparer les équipes avant une partie de hockey… »

Verres fumés sur le nez, lunettes de ski sur la tête, la double médaillée olympique de snowboardcross a renoué avec sa bande à l’occasion de la première journée de qualifications de la Coupe du monde du Mont-Sainte-Anne, vendredi.

« C’est à côté de chez moi, je trouve ça merveilleux », a raconté Maltais, qui avait fini deuxième lors de la dernière visite du circuit au Québec, à Stoneham, en 2013.

Je revois tout le monde et il y en a encore beaucoup que je connais et avec qui je courais, en particulier chez les filles.

Dominique Maltais

Elle venait de renouer avec l’Italien Omar Visintin, 33 ans, médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Pékin et deuxième au classement de la Coupe du monde.

« Ce matin, j’étais très émotive quand j’ai revu [l’Américain] Nick Baumgartner. C’est une grosse partie de ma vie. Sans me remettre en question, il n’y a pas un hiver où je ne me dis pas : “ Ah, j’aurais pu faire ci ou ça… ” À un moment donné, la vie change aussi. »

Âgée de 42 ans, Dominique Maltais s’est retirée en mars 2015, une semaine après sa 15e et dernière victoire en Coupe du monde. En plus de sa médaille de bronze à Turin en 2006 et de l’argent à Sotchi en 2014, elle est montée deux fois sur le podium aux Championnats du monde, en 2011 et 2013.

Retour aux sources

Ambassadrice d’un sport un peu casse-cou qu’elle a fait découvrir aux Québécois, la fière représentante du Massif de Charlevoix est revenue à ses premières amours il y a quelques années : la prévention des incendies.

L’ex-pompière à Montréal travaille maintenant à temps plein à la Ville de Baie-Saint-Paul, à 20 minutes de chez elle.

Je suis de retour aux sources. Je suis technicienne en prévention des incendies pour Baie-Saint-Paul, mais on s’occupe de toute la MRC de Charlevoix. Je suis pompier en même temps.

Dominique Maltais

« Je suis aussi des cours en incendie pour essayer de me perfectionner et m’ouvrir d’autres horizons quand les enfants seront plus vieux. »

Quand elle peut – elle est « monoparentale » durant la semaine puisque son chum travaille à l’extérieur –, elle dévale les pentes sur sa planche « à temps perdu »…

Pendant la saison, elle suit toutes les courses en direct, avec un œil particulier sur son « favori », Eliot Grondin, auprès de qui elle joue un rôle de mentore depuis sa retraite.

« Je suis très fière de lui. Il a eu beaucoup de malchances. Mais il ride vraiment fort et je pense qu’en fin de semaine, ça va être son tour de rayonner et de finir la saison en beauté. »

Pendant le week-end, Dominique Maltais sera au micro pour commenter les compétitions en compagnie de l’animateur Marc Durand.

« Maman, Félix a perdu sa botte… » Olivia venait de signaler la fin de la petite entrevue…

Arianne Gallant tenait à se rendre jusqu’au bout

Scène crève-cœur pendant les qualifications vendredi : Arianne Gallant a chuté dans une tranchée entre deux sauts en début de parcours. La jeune planchiste de 17 ans a tout tenté pour s’extirper de sa fâcheuse position, mais elle en était incapable, la bordure étant pratiquement plus haute qu’elle. Elle a réussi après avoir détaché une fixation, pour finalement se rendre jusqu’en bas. En pleurs dans l’aire d’arrivée, elle a été consolée par ses parents. À son premier départ en Coupe du monde, l’adolescente originaire de la Rive-Sud dans la région de Québec tenait à tout prix à vivre l’expérience jusqu’au bout, même si elle n’a pas obtenu de temps officiel. Elle a réussi à la deuxième manche des qualifications, sans pour autant obtenir sa sélection pour les tours éliminatoires de ce samedi, réservés aux 16 premières. La récente médaillée d’argent des Jeux du Canada aura néanmoins l’occasion de prendre part à l’épreuve de dimanche, où toutes les inscrites seront admises dans le tableau.

Précision :
Une version antérieure de ce texte indiquait que Nick Baumgartner est Autrichien alors qu’il est Américain. Nos excuses.