Non, ça n’est pas parce que votre consommation de porno a augmenté dans les dernières semaines – confinement oblige – que vous devez pour autant vous préoccuper de votre santé mentale.

C’est du moins ce que démontre une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Sexual Medicine, réalisée par les universités Yale, Stanford et Concordia, et menée par une stagiaire hongroise postdoctorale de l’Université de Montréal.

La consommation de porno est relativement généralisée et, pour la plupart des gens, sans conséquence néfaste dans la vie intime. Pour la minorité, toutefois, consommation de porno et problèmes personnels vont de pair. Des chercheurs ont voulu savoir si la fréquence, ou l’augmentation de la consommation – associée, entre autres, à la pandémie –, était en cause. En un mot : fréquence élevée rime-t-elle forcément avec compulsion ?

Au moyen d’un sondage anonyme réalisé auprès de 15 000 adultes de 18 à 76 ans (attirés par une publicité internet sur des sites d’informations ou de porno), les chercheurs ont dressé trois profils types de consommateurs : le faible consommateur non problématique (majoritaire, de 68 à 73 % des répondants), le consommateur fréquent non problématique (de 19 à 29 %) et le consommateur fréquent problématique (de 3 à 8 %), signalant ici des soucis en matière d’estime de soi, de dépression et d’hypersexualité.

Conclusion : les consommateurs non problématiques sont de trois à six fois plus nombreux, ce qui suggère que d’autres facteurs que la quantité de consommation seraient ici en jeu, notamment des facteurs sociaux. « L’étude met ainsi en relief la nécessité d’effectuer une évaluation plus large de la consommation de la pornographie, à la fois dans la recherche et le travail clinique, qui ne tienne pas uniquement compte de la fréquence », a indiqué la chercheuse principale, Beáta Bőthe, affiliée au Laboratoire d’études de la santé sexuelle de l’Université de Montréal.

À noter : après cette étude, l’équipe souhaite intégrer différents profils de consommateurs, notamment des couples, pour analyser un tout autre sujet, à savoir le potentiel de la pornographie en matière de bien-être sexuel à long terme. À suivre.

(Source : Université de Montréal)

> Lisez l’étude du Journal of Sexual Medicine (en anglais)